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GUINÉE

Nom officiel

République de Guinée (GN)

    Chef de l'État

    Mamady Doumbouya (par intérim depuis le 5 septembre 2021)

      Chef du gouvernement

      Bernard Gomou (par intérim depuis le 20 août 2022)

        Capitale

        Conakry

          Langue officielle

          Français

            Unité monétaire

            Franc guinéen (GNF)

              Population (estim.) 13 990 000 (2024)
                Superficie 245 857 km²

                  Histoire

                  Des peuples divers

                  On peut faire remonter l'histoire des peuples de Guinée jusqu'au ixe, voire au viie siècle avec les Baga, les Nalou et les Landouman. Premiers autochtones ? Vinrent cohabiter avec eux, au xie siècle sans doute, les Jalonké, d'origine mande. Leur nom devint celui d'une région de Guinée, le Fouta-Djalon. Cette partie du pays connut de nombreuses migrations au fil des siècles. Des Peuls animistes s'infiltrèrent par petits groupes. Puis se produisirent les grandes vagues des Peuls et Mandingues aux xvie, xviie et xviiie siècles en provenance du Fouta-Toro au Sénégal et du Macina au Mali. Avec eux ils apportent leurs coutumes, leurs cultures et surtout une religion, l' islam. Une partie des anciens occupants se vit refouler le long de la côte, en Guinée maritime. Avec les autres s'instaure une coexistence difficile jusqu'à ce que les musulmans déclenchent finalement en 1727 la « guerre sainte ». Vainqueurs, ils ne laissèrent d'autre choix aux vaincus que « la conversion, l'exil ou la servitude ».

                  Traditions orales et écrits arabes permettent de saisir quelques grands moments et de brosser à larges traits des pans d'histoire. Au ixe siècle, dans les régions du haut Sénégal et du haut Niger, s'établit un royaume mandingue, vassal de l'empire de Ghāna. Ce dernier s'étendit de l'Atlantique jusqu'au fleuve Niger et ne se disloqua définitivement qu'au xie siècle après avoir connu jours de gloire et heures de détresse. Il hante encore la mémoire collective des peuples de l'Ouest africain, au point que l'un des nouveaux États s'en est approprié indûment le nom en 1957 : la Gold Coast est devenue le Ghana.

                  Deux siècles plus tard, avec Niani pour capitale (Niani n'est plus maintenant qu'un petit village guinéen), un immense empire se forme avec Soundiata (1230-1255). Sous le nom d' empire du Mali, il atteint son apogée au xive siècle, de la région nord de la Guinée jusqu'à Tombouctou. Des pays vassaux gravitaient autour de lui, depuis les régions du Sénégal et de la Gambie jusqu'à Gao sur le Niger. Au xve siècle, le déclin commence, des vassaux s'affranchissent, dont un chef du Fouta-Djalon, Koli Tenguela. Avec lui s'ouvre l'ère des Peuls musulmans.

                  Les Peuls font désormais l'histoire au Fouta-Djalon en s'isolant relativement des autres régions de Guinée, pendant toute la période des xviiie et xixe siècles. Ils vont y créer, selon T. Diallo, une sorte de « régime théocratique de type féodal fondé idéologiquement sur une religion, l'islam, mais économiquement sur l'exploitation d'un esclavage familial ». Les deux grands fondateurs en sont Karamoko Alpha, de 1725 à 1750, puis son cousin et successeur, Ibrahima Sori, de 1751 à 1784. Ce dernier porte le titre prestigieux d'almami. Des institutions politiques originales surgissent. Ainsi, pour mettre fin à des rivalités, le Conseil des anciens instaure, à la mort d'Ibrahima Sori, un bicéphalisme d'alternance. Deux almami, l'un descendant de Karamoko Alpha et l'autre d'Ibrahima Sori, sont désignés comme détenteurs du pouvoir. Mais ils ne l'exercent qu'en alternance par périodes de deux ans. Un tel système fonctionne jusqu'en 1896, date où des rivalités tragiques entre les deux familles facilitent alors la conquête française.

                  La page suivante de l'histoire est écrite en haute Guinée, par Samory Touré de 1870 à 1898 avec les Malinké. Samori Touré incarne, selon Y. Person, une révolution dyula en organisant un empire « chez des Malinké qui avaient renoncé depuis plus de trois siècles à toute organisation politique centralisée ». Véritable homme d'État, il se dote d'un instrument essentiel en créant une armée permanente de type moderne. Celle-ci est même capable un[...]

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                  Écrit par

                  • : géographe, directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (U.R. 013, migration, mobilités et peuplement)
                  • : professeur à l'université de Montréal
                  • : docteur en histoire de l'université de Paris-I, chercheuse associée au Centre d'études des mondes africains, unité C.N.R.S. 8171
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Monique BERTRAND, Bernard CHARLES, Universalis et Agnès LAINÉ. GUINÉE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Guinée : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Guinée : carte physique

                  Guinée : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Guinée : drapeau

                  Ahmed Sékou Touré, vers 1963 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

                  Ahmed Sékou Touré, vers 1963

                  Autres références

                  • GUINÉE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations

                    • Écrit par Marc MICHEL
                    • 12 424 mots
                    • 24 médias
                    ...nouvel « ensemble », le général de Gaulle partit pour son fameux tour d'Afrique (20-27 août 1958), afin de présenter les choix possibles aux Africains. Le 25 août, à Conakry, Sékou Touré prononça un discours que le général ressentit comme un affront. Les dés étaient jetés ; au référendum du 28 septembre,...
                  • AFRIQUE-ÉQUATORIALE FRANÇAISE (A-ÉF)

                    • Écrit par Alfred FIERRO
                    • 500 mots

                    Jusqu'en 1883, les possessions françaises d'Afrique équatoriale ont été administrées par un officier de marine portant le titre de commandant supérieur des Établissements français du golfe de Guinée. Le 16 décembre 1883, l'administration du Gabon est détachée de celle...

                  • AFRIQUE-OCCIDENTALE FRANÇAISE (AOF)

                    • Écrit par Alfred FIERRO
                    • 815 mots
                    • 2 médias

                    Créée par un décret du 16 juin 1895, sous la direction d'un gouverneur général, l'Afrique-Occidentale française (A.-O.F.) répond à la nécessité de coordonner sous une autorité unique la pénétration française à l'intérieur du continent africain. L'A.-O.F. est, à l'origine, constituée des...

                  • BAGA

                    • Écrit par Jacques MAQUET
                    • 633 mots

                    Occupant la plaine côtière de la Guinée, les Baga vivent de la culture du riz sur des terres préparées par un long travail : défrichage par incendie des palétuviers, construction de digues. Situés sur des dunes de sable, les villages sont reliés par des pistes noyées pendant six mois de l'année....

                  • Afficher les 23 références

                  Voir aussi