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HERBACÉS GROUPEMENTS

Groupements herbacés sous climat non forestier

Des formations herbacées particulières s'observent dans les conditions extrêmes de température ou de sécheresse.

Formations des régions froides

Le terme de toundra, primitivement appliqué aux peuplements végétaux des zones arctique et antarctique, est maintenant étendu à l'étage alpin (toundra alpine). Bien que les conditions de milieu ne soient nullement identiques, notamment en ce qui concerne la lumière (intensité, photopériode), les toundras au sens large sont bien caractérisées par l'absence totale des arbres, ces derniers s'arrêtant selon une limite d'une grande netteté dans l'arctique (treeline en Amérique du Nord), coïncidant à peu près avec l'isotherme 10 0C du mois le plus chaud ; la limite en montagne, souvent abaissée par les défrichements, n'est pas strictement liée au même isotherme, qu'elle peut dépasser en raison de la plus forte chaleur journalière.

La toundra circumpolaire

De limite extrêmement irrégulière, la toundra est très loin d'atteindre le cercle polaire en Scandinavie, où elle est refoulée par la dérive nord-atlantique (Gulf Stream), alors qu'elle dépasse vers le sud le 57e degré de latitude nord sous l'effet de l'abaissement thermique causé par la baie d'Hudson. Les quelques fragments de toundra de l'hémisphère Sud atteignent des latitudes encore plus basses (490 aux Kerguelen, 380 dans l'océan Indien).

Au sein de la toundra, une mosaïque de formations végétales est déterminée par le climat local (abri) et le sol. Ainsi dans l'Ungava (Nord-Québec), on observe, en partant des stations exposées et sèches jusqu'aux vallons humides et relativement abrités :

– des croupes rocheuses sèches et nues, à placages de mousses, où se localisent quelques Spermaphytes : Hierochloa, saxifrages divers, et où parfois des niveaux sableux (plages soulevées) permettent la survie d'une pelouse sèche, dense, à hémicryptophytes (Potentilla nivea, Campanula uniflora) et chaméphytes (Dryas integrifolia, surtout au niveau des lits coquilliers) ;

– la toundra mésophile, sur pentes moins exposées revêtues de matériaux de gélifraction, domaine des nanophanérophytes et chaméphytes (Betula glandulosa, nombreuses Éricacées aux lumineuses et éphémères floraisons : Ledum, Cassiope) ;

– des manteaux de sphaignes semés de la renoncule des Lapons et de la minuscule ronce arctique (Rubus chamaemorus), s'inclinant vers les bas marais égayés des flocons blancs des linaigrettes ;

– les bords de ruisseaux ou de mares où, parmi de chétifs hélophytes, les peuplements de saules (Salix planifolia) imitent des forêts miniatures, leurs « frondaisons » de quelques décimètres protégeant un sous-bois de gaillets et d'anémones (Anemone richardsonii).

Les grandes tourbières de la zone subarctique n'existent plus, la production de matière végétale étant ici beaucoup trop faible.

La toundra alpine

Malgré une richesse floristique plus grande, la toundra alpine présente de grandes similitudes avec la précédente. On y observe les mêmes espèces dans les groupements correspondants : Salix herbacea des combes à neige, Oxyria des rocailles siliceuses, etc. Souvent aussi, des espèces voisines, dites vicariantes, occupent dans les deux toundras des stations semblables : ainsi, à Dryas integrifolia de l'Arctique canadien répond, également sur cailloutis calcaires fixés, Dryas octopetala des montagnes européennes.

Groupements alpins - crédits : Encyclopædia Universalis France

Groupements alpins

L'essentiel de la végétation alpine est formé d'un tapis ras où existent hémicryptophytes et chaméphytes, aux floraisons brillantes. À l'exception de quelques stations abritées, la végétation est assez clairsemée et devient discontinue lorsque la pente s'accroît ou que les conditions climatiques s'aggravent ; les crêtes et les parois rocheuses émergeant des glaces hébergent[...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Marcel BOURNÉRIAS. HERBACÉS GROUPEMENTS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Groupements alpins - crédits : Encyclopædia Universalis France

Groupements alpins

Aires ombrothermiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Aires ombrothermiques

Variation de la végétation nord-américaine en fonction du sol - crédits : Encyclopædia Universalis France

Variation de la végétation nord-américaine en fonction du sol

Autres références

  • FORÊTS - La forêt, un milieu naturel riche et diversifié

    • Écrit par Yves BASTIEN, Marcel BOURNÉRIAS
    • 8 183 mots
    • 16 médias
    – la strate sous-ligneuse et herbacée haute (Calluna, Pteris, Teucrium, scorodonia...) comporte des jeunes sujets ligneux ;
  • HALOPHYTES

    • Écrit par Paul BINET
    • 2 669 mots
    À la limite inférieure des basses mers se développent sur substrat sablo-vaseux les prairies de zostères. Lelong des littoraux envasés et soumis aux marées s'observent des auréoles de végétation. Ainsi, dans les régions tempérées, en allant de la limite des marées hautes de morte-eau à celle des...
  • HÊTRAIES

    • Écrit par Marcel BOURNÉRIAS
    • 2 494 mots
    • 6 médias
    ...due en réalité à l'action du forestier, les arbustes sont rares ou absents, à l'exception parfois de quelques houx ou même de l'if, sempervirents. La strate herbacée, rare ou dispersée dans les hêtraies sèches (parfois presque nues), dense quand elle dispose de plus d'humidité édaphique ou atmosphérique,...
  • PLANTES

    • Écrit par Marie POTAGE, Arnaud VAN HOLT
    • 6 787 mots
    • 11 médias
    Si les plantes sont majoritairement des herbacées, formées de tiges vertes et souples, certaines sont de petites plantes ligneuses (par exemple, des arbustes nains tels que le thym) à tiges brunes et cassantes du fait de la présence de liège en surface et de bois au cœur de l’organe. Ces tissus ne...

Voir aussi