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HERBACÉS GROUPEMENTS

Groupements herbacés des séries forestières

Chaque série de végétation aboutissant à la forêt comporte des stades où prédominent des végétaux herbacés. Ces groupements, transitoires, sont dits progressifs quand ils résultent de l'implantation normale de la végétation sur un sol nu : tels sont par exemple les peuplements herbacés colonisant les alluvions d'une rive convexe de fleuve, un éboulis, une coulée volcanique ou simplement un vieux mur de pierres sèches. Ils sont dits au contraire régressifs quand ils sont consécutifs à la destruction d'un peuplement plus évolué, par exemple sous l'effet des actions biotiques (pacage, fauche, coupes forestières). Si ces actions se produisent de façon régulière ou continue, les groupements régressifs peuvent paraître permanents ; dans le cas contraire, on peut observer une reprise rapide de l'évolution vers la forêt. Cependant, l'évolution progressive peut être bloquée par une transformation quasi irréversible du sol, comme c'est le cas dans les landes paraclimaciques sur podzol.

Zonation de la végétation autour d'un étang - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zonation de la végétation autour d'un étang

Lorsque ces séries se développent sur des sols plus ou moins secs, elles sont appelées séries xérarches ou xérosères. Une évolution progressive comparable affecte très généralement les peuplements aquatiques : ces hydrosères s'observent aisément autour d'un étang dont la végétation est restée intacte ; dans les plaines du nord et de l'ouest de l'Europe, on observe, autour des eaux libres riches en éléments nutritifs :

– la roselière, formée d' hélophytes amphibies, entourant les ceintures aquatiques des hydrophytes et Scirpus lacustris ; cette roselière serrée, haute de 2 à 3 m, formée surtout de Graminées (Phragmites, Phalaris arundinacea) en peuplements presque purs, héberge cependant des commensales de caractères convergents (tiges dressées, croissance synchrone avec celle de l'hélophyte dominant) : Ranunculus lingua, Stachys palustris ;

– souvent une nappe plus basse de Carex moins hydrophiles (Carex acutiformis) ;

– cette ceinture, ou parfois même la roselière, est interrompue par les coupoles des saules (Salix cinerea) précédant l'implantation de l'aulnaie.

Séries hydarches en région parisienne - crédits : Encyclopædia Universalis France

Séries hydarches en région parisienne

La répartition de ces peuplements dans l'espace correspond à leur évolution dans le temps. On constate en effet le déplacement centripète, plus ou moins rapide, des ceintures de végétation, par suite de la progression vers l'eau libre des rhizomes d'hélophytes. En l'absence de tout phénomène compensateur régressif (faucardage, curage de l'étang), celui-ci finit par être remplacé par une tourbière ou un marécage boisé (atterrissement, ).

Actions regressives anthropiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Actions regressives anthropiques

La destruction de la roselière marginale conduit à des stades régressifs à annuelles, tel le Bidentetum . L'homme a, en effet, et aussi bien dans les séries hydrarches que xérarches, causé par ses défrichements des régressions et blocages d'évolution dont l'effet est considérable sur le paysage végétal. Ces formations anthropogènes sont en particulier les champs, les prairies anthropiques, les landes.

Dans les champs, le sol est mis à nu (retour au stade initial) en vue d'une culture productrice dès la première saison favorable, et se trouve à nouveau dénudé après la récolte. Les cultures potagères et maraîchères entrent naturellement dans cette catégorie. Il n'est pas étonnant que le champ renferme un très fort contingent d'annuelles ; les vergers, la vigne, régulièrement sarclés, en sont peu différents. La végétation adventice de ces cultures est fonction, sous un climat donné, du sol et des pratiques agricoles.

Les prairies anthropiques ont une végétation herbacée dense et permanente ; situées dans les zones ou étages forestiers, donc différentes des prairies climaciques, elles résultent aussi d'un défrichement forestier, le blocage évolutif étant[...]

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Pour citer cet article

Marcel BOURNÉRIAS. HERBACÉS GROUPEMENTS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Groupements alpins - crédits : Encyclopædia Universalis France

Groupements alpins

Aires ombrothermiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Aires ombrothermiques

Variation de la végétation nord-américaine en fonction du sol - crédits : Encyclopædia Universalis France

Variation de la végétation nord-américaine en fonction du sol

Autres références

  • FORÊTS - La forêt, un milieu naturel riche et diversifié

    • Écrit par Yves BASTIEN, Marcel BOURNÉRIAS
    • 8 183 mots
    • 16 médias
    – la strate sous-ligneuse et herbacée haute (Calluna, Pteris, Teucrium, scorodonia...) comporte des jeunes sujets ligneux ;
  • HALOPHYTES

    • Écrit par Paul BINET
    • 2 669 mots
    À la limite inférieure des basses mers se développent sur substrat sablo-vaseux les prairies de zostères. Lelong des littoraux envasés et soumis aux marées s'observent des auréoles de végétation. Ainsi, dans les régions tempérées, en allant de la limite des marées hautes de morte-eau à celle des...
  • HÊTRAIES

    • Écrit par Marcel BOURNÉRIAS
    • 2 494 mots
    • 6 médias
    ...due en réalité à l'action du forestier, les arbustes sont rares ou absents, à l'exception parfois de quelques houx ou même de l'if, sempervirents. La strate herbacée, rare ou dispersée dans les hêtraies sèches (parfois presque nues), dense quand elle dispose de plus d'humidité édaphique ou atmosphérique,...
  • PLANTES

    • Écrit par Marie POTAGE, Arnaud VAN HOLT
    • 6 787 mots
    • 11 médias
    Si les plantes sont majoritairement des herbacées, formées de tiges vertes et souples, certaines sont de petites plantes ligneuses (par exemple, des arbustes nains tels que le thym) à tiges brunes et cassantes du fait de la présence de liège en surface et de bois au cœur de l’organe. Ces tissus ne...

Voir aussi