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GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CLASSIQUE

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Définition des surfaces

Surfaces régulières

On appellera surface régulière de classe Ck, k ≥ 1, de l'espace euclidien E3 un sous-ensemble S ⊂ E3 possédant la propriété suivante : Tout point de S est centre d'une boule ouverte B de E3 telle qu'il existe une application ϕ de classe Ck d'un ouvert U de R2 dans E3 :

de rang 2 en tout point de U, qui soit un homéomorphisme de U sur S ∩ B. Si ϕ = (ϕ1, ϕ2, ϕ3), où ϕ1, ϕ2 et ϕ3 sont des fonctions numériques de classe Ck, la condition sur le rang signifie que la matrice :
est de rang 2, ou encore que le produit vectoriel :
est un vecteur non nul.

Changement de paramètre pour une surface - crédits : Encyclopædia Universalis France

Changement de paramètre pour une surface

L'application ϕ est appelée une représentation paramétrique vraie, ou régulière, de V = S ∩ B. Il résulte alors du théorème des fonctions implicites qu'au voisinage de chaque point de S on peut exprimer l'une des coordonnées comme fonction de classe Ck des deux autres, l'application ainsi définie étant de rang 2. Si (ϕi, Ui) et (ϕj, Uj) sont deux représentations paramétriques telles que Vij = ϕi(Ui) ∩ ϕj(Uj) ne soit pas vide, le changement de paramètre ϕj-1 ∘ ϕi est un difféomorphisme de classe Ck de ϕi-1(Vij) sur ϕj-1(Vij). Ces considérations conduisent directement à la notion de variété différentiable générale.

Par exemple, pour la sphère S de centre O et de rayon 1, la représentation paramétrique :

n'est pas régulière aux pôles. Par contre, au moyen d'une projection stéréographique de pôle (P(0, 0, 1), on définit une application de classe Ck de R2 sur S − {P} :
qui est un homéomorphisme. De même, l' inversion de pôle P′(0, 0, − 1) applique R2 sur S − {P′} :
dans R2 − {O}, le changement de paramètre est l'inversion de pôle O et de puissance 1 :

En utilisant le fait que S est compacte (fermée et bornée dans R3), on peut montrer qu'il n'existe aucune représentation paramétrique régulière de la sphère tout entière.

De manière générale, soit f une fonction numérique de classe Ck définie dans E3  ; si a ∈ f (E3) est tel que f soit de rang 1 (c'est-à-dire que sa différentielle ne s'annule pas) en tout point de f-1(a), alors le théorème des fonctions implicites entraîne que l'ensemble f -1(a) est une surface régulière. Par exemple, la sphère est définie par l'équation :

S'il existe des points de f-1(a) où la différentielle s'annule, on dit que f-1(a) est une surface avec singularités ; par exemple le cône x2 + y2 − z2 = 0, vu au chapitre 2, a l'origine pour point singulier (sommet du cône).

Position d'un surface par rapport à un plan tangent - crédits : Encyclopædia Universalis France

Position d'un surface par rapport à un plan tangent

Comme exemples importants de surfaces régulières, on a notamment les quadriques (à l'exclusion du cône) définies par une équation :

f est un polynôme de degré 2, par exemple l'hyperboloïdeà une nappe :
il admet la représentation paramétrique :
qui n'est pas régulière, car non bijective. Par contre, cette représentation paramétrique définit un difféomorphisme de S1 × R sur la surface, en désignant par S1 le cercle de centre O et de rayon 1. Un autre exemple est le paraboloïde hyperbolique (« selle de cheval ») d'équation :
qui est difféomorphe à R2.

On dit qu'une surface S est réglée si par tout point de S passe au moins une droite entièrement contenue dans S ; une telle droite est appelée une génératrice de la surface. Par exemple, l'hyperboloïde à une nappe et le paraboloïde hyperbolique sont engendrés par deux familles à un paramètre de droites : par chaque point passe une génératrice de chaque famille.

Intersection du tore avec son plan tangent - crédits : Encyclopædia Universalis France

Intersection du tore avec son plan tangent

Parmi les autres surfaces d'un type particulier, notons les surfaces de révolution : une surface S (régulière ou avec singularités) est dite de révolution autour d'un axe D si toute rotation d'axe D transforme S en elle-même. Ainsi, si M est un point de S qui n'appartient pas à D, le cercle[...]

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Classification

Pour citer cet article

Paulette LIBERMANN. GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CLASSIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Trèfle à quatre feuilles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Trèfle à quatre feuilles

Cycloïde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cycloïde

Position d'une courbe par rapport à sa tangente - crédits : Encyclopædia Universalis France

Position d'une courbe par rapport à sa tangente

Autres références

  • ANALYSE MATHÉMATIQUE

    • Écrit par
    • 8 527 mots
    Une des origines du calcul infinitésimal avait été l'étude des courbes planes (tangente, courbure, rectification, etc.), et un de ses succès au xviiie siècle fut l'étude analogue des courbes gauches et des surfaces. Mais les résultats obtenus étaient relatifs à la position de la courbe ou surface...