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GÉOCHRONOLOGIE ou DATATION, géologie

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Méthodes du groupe c

La plus classique est celle dite du carbone 14. Cet isotope, de période 5630 ans, est constamment régénéré dans l'atmosphère par l'action du rayonnement cosmique sur les noyaux d'azote. Le carbone radioactif ainsi formé est intégré au cycle biologique normal : tous les êtres vivants ont ainsi un rapport 14C/12C sensiblement constant. Après leur mort, la fossilisation interrompt les échanges avec l'atmosphère, et la teneur du fossile en 14C décroît exponentiellement. La teneur résiduelle est déterminée par la mesure de l'activité β du carbone 14.

En ce qui concerne l'interprétation des résultats, on admet généralement, pour les 100 000 dernières années, une intensité constante du rayonnement cosmique, donc la constance des teneurs en carbone 14 des êtres vivants. Un bon recoupement ayant été obtenu entre les âges au carbone 14 et les données historiques jusque vers 3 500 av. J.-C., l' échelle chronologique au carbone 14 a été étendue jusque vers − 50 000 ans.

Les datations au carbone 14 se sont révélées très fructueuses pour l'archéologie et la géologie de l'époque fini-glaciaire et post-glaciaire. Outre la datation de restes organiques, le carbone 14 permet de dater des carbonates récents et des eaux fossiles (par l'intermédiaire du bicarbonate dissous).

Les progrès techniques (utilisation des accélérateurs de particules) permettent d'envisager plus commodément l'utilisation d'autres radioéléments cosmogéniques, comme 10Be (période : 2,5 . 106 ans), 26A1 (7,4 . 105 ans), 32Si (530 ans), 36Cl (3,1 . 105 ans) d'une manière courante, et de prolonger les possibilités du radiocarbone.

Le dosage du tritium (hydrogène radioactif 3H de période 12,4 ans), engendré par le même processus que pour 14C, permet de dater des nappes d'eau de quelques dizaines d'années d'âge.

Les explosions nucléaires aériennes ont produit d'importantes quantités supplémentaires de 14C et 3H qui perturbent l'équilibre naturel précédemment atteint ; inversement, la combustion massive de houille et d'hydrocarbures depuis plus d'un siècle a enrichi l'atmosphère en CO2 privé de 14C («  effet Suess »).

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

René LÉTOLLE. GÉOCHRONOLOGIE ou DATATION, géologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Strontium - crédits : Encyclopædia Universalis France

Strontium

Échelle chronologique absolue - crédits : Encyclopædia Universalis France

Échelle chronologique absolue

Quaternaire : chronologie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Quaternaire : chronologie

Autres références

  • DATATION PAR LES FOSSILES

    • Écrit par
    • 123 mots

    Dès les années 1790, le topographe anglais William Smith (1769-1839) constate empiriquement que les strates sédimentaires sont caractérisées par des assemblages de fossiles correspondant à des périodes géologiques distinctes. Cela ouvre la voie à une reconstitution de l'histoire géologique...

  • TERRE - Planète Terre

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    Amorcée dans l'entre-deux-guerres, la géochronologie absolue explose littéralement après la Seconde Guerre mondiale. Fondés sur la période de désintégration des éléments radioactifs naturels inclus dans les minéraux, ces travaux utilisent divers couples : uranium-plomb (235U/207Pb, 238U/...
  • CÉNOZOÏQUE

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    Le terme Cénozoïque, qui a été introduit par J. Philipps en 1840, désigne la plus récente et la plus courte des ères géologiques, dans laquelle nous vivons. Avec une durée estimée à 65,5 millions d'années, celle-ci ne représente qu'un tiers du Mésozoïque (251-65,5 Ma), qui...

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    Dansle domaine des sciences de la Terre, le temps n'est pas directement accessible et mesurable. Il ne peut être appréhendé qu'au travers de traces (des restes d'organismes, par exemple) qui l'ont « fossilisé ». La plupart d'entre elles n'ont pas de signification temporelle en elles-mêmes mais elles...
  • GÉOCHIMIE

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    Le développement de la radiochronologie a révolutionné la géologie. En effet, cette technique a permis de déterminer l'âge de la Terre – estimé en 1956 par Clair Patterson à 4,55 milliards d'années –, mettant ainsi un terme à une longue controverse historique.
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