Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

FRANCHE-COMTÉ

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par et

Une population qui se rapproche des villes... et s'en éloigne !

Depuis la Seconde Guerre mondiale, la population comtoise a connu d'abord une croissance très forte puis, à partir de 1975, un essoufflement, dû à une forte diminution du solde naturel et à un renversement du solde migratoire, en particulier dans les bassins industriels du nord de la région. Entre 2006 et 2013, la population progresse de 0,3 p. 100. La hausse est exclusivement due au solde naturel (+ 0,4 p. 100), car le solde migratoire est légèrement négatif (- 0,1 p. 100 par an) après trois décennies de déficit. La croissance régionale repose sur les nombreuses petites communes (moins de 500 habitants).

Ces chiffres masquent cependant une dissociation grandissante entre des pôles ou corridors de croissance et des espaces de dépeuplement. Depuis la seconde moitié du xxe siècle, des processus de déprise touchent non seulement des espaces périphériques comme le nord-ouest de la Haute-Saône, les Vosges comtoises, la Bresse ou la petite montagne (sud de Lons-le-Saunier), mais aussi certains angles morts situés au cœur des plateaux du Doubs et du Jura. En revanche, plusieurs foyers ou axes de peuplement se sont durablement affirmés. Un premier ensemble s'organise autour de Besançon, la capitale comtoise. Il émet des digitations en direction de Dole, de Lons-le-Saunier et de Pontarlier. Un autre foyer de peuplement occupe le nord de la région depuis le sud du pays de Montbéliard jusqu'à Lure. À cela s'ajoute l'amorce d'un chapelet frontalier, de Maîche à Saint-Claude. Enfin, quelques pôles isolés se confirment autour de Vesoul, Gray et Champagnole. Mais globalement, c'est le couloir du Doubs, de Montbéliard à Besançon puis à Dole, qui est l'axe structurant de la région.

Cependant, depuis quelques années, les différenciations spatiales se fragmentent en une multitude de micro-espaces aux comportements parfois divergents : des reprises apparaissant même dans certaines communes de zones traditionnellement en déclin, comme la petite montagne ou l'ouest de la Haute-Saône.

On retrouve cette complexité au niveau des agglomérations qui, comme partout, ont été touchées par la périurbanisation. La Franche-Comté n'est devenue majoritairement urbaine qu'en 1962 ; or, dès le début des années 1970, les villes-centres ont vu leur population régresser ou stagner tandis que les communes périurbaines captaient l'essentiel de la croissance démographique. Au début du xxie siècle, le bilan migratoire des villes-centres est toujours déficitaire, mais moins que précédemment ; les premières couronnes, celles qui sont intégrées aux pôles urbains, ont des comportements très divers, et c'est dans les espaces périphériques des aires urbaines que l'évolution est la plus positive.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
  • : professeur des Universités

Classification

Pour citer cet article

Claude FOHLEN et Serge ORMAUX. FRANCHE-COMTÉ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 05/10/2016

Médias

Franche-Comté : carte administrative avant réforme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Franche-Comté : carte administrative avant réforme

Besançon : la citadelle - crédits : Catherine Mouly

Besançon : la citadelle

Autres références

  • BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ, région administrative

    • Écrit par
    • 186 mots
    • 1 média

    La région Bourgogne-Franche-Comté a été créée par la loi du 16 janvier 2015 – relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral – effective depuis le 1er janvier 2016. Elle est formée des deux anciennes régions...

  • ARC-ET-SENANS

    • Écrit par
    • 918 mots
    • 1 média

    Réalisée entre 1775 et 1779, la manufacture des salines d'Arc-et-Senans, située en bordure du Jura, est un exemple précoce d'architecture industrielle conçue avec un souci d'esthétique. L'architecte Claude-Nicolas Ledoux y fonda en partie sa théorie de l'urbanisme et sa philosophie...

  • BESANÇON

    • Écrit par
    • 1 020 mots
    • 2 médias

    Chef-lieu du département du Doubs et capitale de la région Franche-Comté jusqu’au 31 décembre 2015, Besançon comptait 120 200 habitants en 2012 et se trouvait au cœur d'une aire urbaine de 246 800 personnes. Située au contact des plateaux jurassiens et du bas-pays, elle constitue l'une des pièces...

  • BOURGOGNE DUCHÉ DE

    • Écrit par et
    • 3 580 mots
    • 6 médias

    Par ses richesses naturelles et sa situation géographique entre le royaume et l'Empire, la Bourgogne était promise à une histoire mouvementée. Jusque dans la seconde moitié du xive siècle, elle forma un duché indépendant aux frontières changeantes, d'où partirent plusieurs mouvements de restauration...

  • FEBVRE LUCIEN (1878-1956)

    • Écrit par
    • 2 118 mots
    • 1 média
    ...Wallon à l’École normale supérieure, il est agrégé d’histoire en 1903, puis pensionnaire de la fondation Thiers. Il commence alors ses travaux sur la Franche-Comté, qui aboutiront en 1911 à la publication de sa thèse, Philippe II et la Franche-Comté. Étude dhistoire politique, religieuse et...
  • Afficher les 8 références