FIBRES MUSCULAIRE & NERVEUSE
Malgré leurs surprenantes dimensions (quelques centimètres de longueur pour une fibre musculaire et plusieurs décimètres pour une fibre nerveuse), ces structures filamenteuses, étroites et allongées, ont une constitution cellulaire. Elles renferment un cytoplasme riche en organites (ribosomes, réticulum endoplasmique, mitochondries) délimité par une membrane cytoplasmique. Dans les deux cas, le métabolisme très actif entretient une excitabilité membranaire responsable des possibilités d'activation que l'on y constate — avec les conséquences majeures qui en découlent sur le plan des fonctions de relation.
La théorie cellulaire a pourtant longtemps buté sur l'énigme que ces structures représentent. Une fibre musculaire striée possède en effet de nombreux noyaux. Situés dans le cytoplasme périphérique, ils témoignent en réalité de la structure syncytiale de la fibre striée, que l'on nomme encore myonème, structure qui résulte de la confluence de nombreuses petites cellules prémusculaires, les myocytes. Après s'être fusionnées, elles constituent un syncytium, dont le cytoplasme plurinucléé élabore l'appareil contractile sarcomérique en produisant et en ordonnant des myofilaments d'actine et de myosine.

Système nerveux
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Système nerveux
Description et physiologie du système nerveux humain.
Le système nerveux est un réseau étendu de…
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Quant à la fibre nerveuse, elle est, au sens strict, un prolongement cytoplasmique long et à diamètre constant. Il est issu de corps cellulaires placés dans la substance grise d'un centre nerveux ou d'un « ganglion » périphérique interposé sur le trajet d'un nerf. La fibre n'est donc pas nucléée, car le noyau de la cellule est unique et il siège dans le corps cellulaire dont la fibre provient. La cellule ainsi constituée d'un corps cellulaire (éventuellement ramifié en dendrites) prolongé par la fibre est un neurone.
Les relations des fibres avec les structures interstitielles sont toujours complexes, mais on néglige d'en tenir compte dans les expérimentations neurophysiologiques. Le modèle idéal à ce propos est donc la fibre « géante » de Calmar, qui est « nue ». Dans le tissu nerveux des Vertébrés, les fibres, même non myélinisées, sont enrobées de façon discontinue par des structures connexes, les astrocytes, à fonction « nourricière » croit-on. La fibre myélinisée est en réalité un système pluricellulaire ordonné dans lequel l'axoplasme du neurone avec sa membrane (le tout représentant la fibre au sens propre) est inclus dans un chapelet de cellules cylindriques, les cellules de Schwann, séparées par des intervalles — étranglements de Ranvier — au niveau desquels la fibre peut communiquer avec l'extérieur. Dans l'intervalle entre les étranglements successifs, cette communication est interdite par la présence de myéline, graisse élaborée par les cellules de Schwann au cours d'une rotation qu'elles accomplissent sur la fibre en l'enveloppant de substance membranaire riche en corps gras.
Ainsi enrobée, par tronçons consécutifs, la fibre myélinisée exerce son activité de conduction en « sautant » les intervalles schwanniens : la rapidité conductionnelle est augmentée.
On a étendu la notion de « fibre », de façon assez laxiste, à l'ensemble constitué par le prolongement neuronal enveloppé de sa gaine schwannienne.
Un autre abus de langage, tout à fait injustifiable celui-ci, applique à la cellule musculaire lisse, de manière très impropre, la dénomination de « fibre lisse ».
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Écrit par
- Didier LAVERGNE : docteur en médecine
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Didier LAVERGNE, « FIBRES MUSCULAIRE & NERVEUSE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
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Musculature
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Musculature
Musculature du corps humain. Contraction et relaxation.
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