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COUTEAUX RENÉ (1909-1999)

Né à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), René Couteaux mena de front ses études de médecine et de sciences naturelles aux facultés de Lille, puis de Paris (1928-1933). Ayant toujours eu pour objectif la recherche scientifique, il entra dès 1932 au laboratoire de biologie expérimentale de la Sorbonne, dirigé par E. Rabaud. Très vite, il décida de se consacrer à l'étude de la zone de connexion entre la terminaison de la fibre nerveuse motrice et la fibre musculaire striée des vertébrés, appelée plaque motrice chez les mammifères ou encore jonction neuromusculaire. Au moment où René Couteaux avait entrepris ces recherches, une vive controverse opposait les plus éminents histologistes sur le point de savoir s'il existait une continuité matérielle entre l'arborisation terminale de la fibre nerveuse motrice et la fibre musculaire striée qu'elle commande (théorie réticulariste) ou au contraire si la plaque motrice était le siège d'une discontinuité entre les deux (théorie neuroniste).

Il entreprit d'abord une étude minutieuse du développement embryonnaire de la plaque motrice qui permit de bien caractériser les trois éléments participant à sa formation (thèse de médecine, 1941). Dans le même temps, il entama une collaboration avec le biochimiste Nachmansohn, spécialiste de la cholinestérase. En effet si, comme le soutenait Dale (1936), l'acétylcholine émise par la terminaison nerveuse était responsable de la dépolarisation de la membrane de la fibre musculaire, cela impliquait l'existence d'un mécanisme de destruction très rapide de l'acétylcholine, sauf à voir la contraction remplacée par une tétanisation. Les premières recherches de Nachmansohn avaient conclu à une très faible concentration moyenne de cholinestérase dans le muscle. Ce fut le mérite de l'association Couteaux-Nachmansohn de montrer qu'en réalité la cholinestérase musculaire est presque totalement concentrée aux plaques motrices, qui ne représentent qu'une surface infime du muscle. Il y avait donc bien là une concentration locale susceptible d'expliquer l'inactivation très rapide de l'acétylcholine à la plaque motrice.

Poursuivant son travail cytologique en utilisant un colorant vital des mitochondries, le vert Janus B, dans des conditions très précisément définies pour chaque matériel, Couteaux colora, au sein de la plaque motrice, la membrane de la fibre musculaire qui apparut déprimée en gouttière sous chaque rameau de l'arborisation nerveuse. À ces gouttières était attaché un ensemble de lamelles régulièrement disposées perpendiculairement à l'axe des gouttières. Il donna à cet ensemble le nom d'appareil sous-neural (thèse de sciences, 1947). La microscopie électronique devait montrer quelques années plus tard que ces lamelles sont en réalité des plis très étroits. Cette démonstration éclatante d'une discontinuité entre terminaison nerveuse et fibre musculaire apportait un point final à cinquante ans de controverses.

Peu après, adaptant la méthode histochimique dont le principe avait été décrit par Koelle et Friedenwald (1949), il montrait que la cholinestérase musculaire était localisée pour l'essentiel au niveau de l'appareil sous-neural (Couteaux et Taxi, 1952). Il mettait en outre en évidence une autre localisation, au niveau des tendons, introductrice de développements en microscopie électronique sur l'ultrastructure de la jonction myo-tendineuse (1959).

La découverte par Katz et ses collaborateurs (1950) du caractère quantique de la libération de l'acétylcholine de la plaque motrice fut bientôt suivie de celle des vésicules synaptiques dans les terminaisons nerveuses présynaptiques faite indépendamment par Palade et Palay et par de Robertis (1954) grâce à la microscopie électronique. Elle conduisit à l'hypothèse vésiculaire, selon laquelle[...]

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Écrit par

  • : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

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