Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) La musique

Sérialisme et postsérialisme

Le sérialisme dodécaphonique parvient aux États-Unis avec Arnold Schönberg, contraint de quitter l'Allemagne nazie en 1933 et qui arrive sur le Nouveau Continent en octobre de cette même année. Mais ce n'est qu'à la fin des années 1940 que le phénomène sériel prendra véritablement de l'ampleur aux États-Unis, lorsque certains compositeurs américains décideront de l'adopter.

Schönberg - crédits : Encyclopædia Universalis France

Schönberg

Au centre de ce développement se trouve Milton Babbitt (1916-2011), qui a étudié les mathématiques et la musique et qui fut un des premier à opter pour le système sériel dodécaphonique. Marqué par sa rencontre avec Schönberg dès 1933, il abandonna le modèle néo-classique et adopta définitivement le sérialisme, qu'il s'évertua à généraliser à tous les autres paramètres sonores : durées, intensités... À la combinatoire des hauteurs élaborée par l'école de Vienne, il apporta sa propre contribution en pensant le sérialisme comme une harmonie de douze sons. Dès 1946, il écrit un article (publié seulement en 1992), The Function of Set Structure in the Twelve-Tone System, qui constitue la première étude formelle et systématique de la méthode de composition à douze sons de Schönberg, et dans lequel il esquisse une théorie très complexe du sérialisme intégral ; cet article est suivi de deux pièces qui fondent sa réputation : Trois Compositions pour piano (1947) et Composition pour quatre instruments (flûte, clarinette, violon et violoncelle, 1948). Dans cette dernière pièce, Babbitt fait usage du système de combinatoire de durées qu'il vient de théoriser et qui est en fait sa contribution la plus originale à l'élaboration d'un sérialisme de plus en plus généralisé. La combinatoire des durées est directement liée à celle des hauteurs, puisque c'est dans l'intervalle de hauteurs que l'ordre des durées puise sa substance ; de fait, les deux ordres sont implicitement liés. L'activité de Babbitt fut parallèle dans le temps à celle de Pierre Boulez et de Karlheinz Stockhausen mais, contrairement à lui, ces derniers ont choisi un sérialisme qui n'était plus dodécaphonique.

George Crumb - crédits : Keith Beaty/ Toronto Star/ Getty Images

George Crumb

Après Babbitt, maints compositeurs américains ont utilisé la technique du sérialisme dodécaphonique. Parmi eux, on peut distinguer les indéfectibles au système sériel – Arthur Berger (1912-2003), George Rochberg (1918-2005), Charles Wuorinen (1938-2020) – et des compositeurs comme Elliott Carter, Lukas Foss (1922-2009) ou George Crumb (1929-2022), qui ne l'ont employé que dans certaines de leurs œuvres.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)
  • : historien d'art et musicologue

Classification

Pour citer cet article

Juliette GARRIGUES et André GAUTHIER. ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - La musique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Aaron Copland - crédits : Erich Auerbach/ Getty Images

Aaron Copland

Schönberg - crédits : Encyclopædia Universalis France

Schönberg

George Crumb - crédits : Keith Beaty/ Toronto Star/ Getty Images

George Crumb

Voir aussi