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EMPÉDOCLE (env. 490-env. 430 av. J.-C.)

Les fonctions physiologiques

Empédocle concevait toutes les fonctions physiologiques comme déterminées par le dynamisme des forces primaires : les quatre éléments. La médecine devait rester longtemps marquée par l'application de ce postulat philosophique. À la différence des appareils que l'on voit : œil, oreille, chair, etc., les vaisseaux se constituent dans l'embryon géant. L'antagonisme du feu et de l'eau creuse les organes de la digestion ; l'eau étant évacuée, l'air prend sa place. Le feu, alors, et l'air, par leurs pulsions contradictoires, perçant la peau, jouent le drame de la respiration, qu'Empédocle relie étroitement à la circulation. Le sang, en effet, se substitue au feu ; affluant et refluant, il irrigue le corps, tandis que l'air, battant à l'extérieur, pénètre et se retire, suivant un processus de régulation thermique, par tous les pores de la peau. Narines et bouche ne forment qu'une ouverture plus large. Toutes les fonctions : respiration, digestion, pensée et sexualité, sont ramenées, dans une vision unitaire, à la circulation du sang. Les différences de caractère s'expliquent par la constitution sanguine. Le corps est informé par le sang qui, à cause de la perfection de son mélange, s'adapte à tous les organes et recueille les impressions du monde extérieur. Quant au sperme, il réunit, dans les deux sexes, les membricules charriés par le sang. Contrairement à ce que penseront Aristote et plusieurs siècles chrétiens, la femme en effet a, dans ce système, une activité égale à celle de l'homme dans la propagation de l'espèce.

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Pour citer cet article

Jean BOLLACK. EMPÉDOCLE (env. 490-env. 430 av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Empédocle - crédits : Claude Vignon ; Wellcome Collection ; CC BY 4.0

Empédocle

Autres références

  • ANTIQUITÉ - Naissance de la philosophie

    • Écrit par Pierre AUBENQUE
    • 11 137 mots
    • 8 médias
    ...semblable à celle de l'arc ou de la lyre », a pour principe le Feu ou Λόγος divin, qui pénètre toutes choses. La même pensée des contraires se retrouve chez Empédocle d'Agrigente (env. 500-430), pour qui le monde non seulement est né, mais encore se maintient, grâce à l'action opposée, mais concourante, de...
  • BOLLACK JEAN (1923-2012)

    • Écrit par Denis THOUARD
    • 1 192 mots
    ...premiers travaux à une question jusque-là considérée comme marginale : la doxographie et la constitution des recueils d'opinions concernant des philosophes. Cette familiarité avec les modes de constitution des traditions savantes lui permet, par l'attention portée aux altérations de la transmission, d'établir...
  • DUALISME

    • Écrit par Simone PÉTREMENT
    • 6 159 mots
    Empédocle, au contraire, conserve et accentue les deux formes du dualisme pythagoricien. Le monde, pour lui, est dominé tour à tour par deux principes contraires, l'Amour et la Haine, le principe de l'Un et le principe du Multiple. D'autre part, il paraît opposer fortement l'âme au corps lorsqu'il...
  • ÉLÉMENTS THÉORIES DES

    • Écrit par René ALLEAU
    • 8 197 mots
    Au milieu du ve siècle avant J.-C., Empédocle d'Agrigente tenta de concilier la permanence des substances avec le changement perpétuel des apparences de l'Univers. Ce qui nous apparaît comme le commencement ou la fin d'un être n'est qu'une illusion ; en réalité, il n'y a rien que mélange, réunion...
  • Afficher les 9 références

Voir aussi