ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire)L'Égypte pharaonique
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Le Moyen Empire (2000-1800)
Réformes et expéditions militaires
Le successeur du dernier Mentouhotep, Amménémès Ier, fonde une dynastie nouvelle, la XIIe, une des plus brillantes de l'Égypte. De nouveau le roi règne sur le Double-Pays tout entier. Il court sus aux Libyens, occupe la Nubie septentrionale, construit peut-être même une forteresse à Semna, et continue l'occupation des oasis de l'Ouest, inaugurée sous la XIe dynastie. À l'est du Delta, il ne semble pas avoir tenté de créer une marche asiatique et s'est contenté de défendre les nomes frontaliers par une seule ligne de fortifications contrôlant les points de passage, et appelée le « Mur du Régent ». Mais la politique extérieure ne retint pas toute son attention. Comprenant que Thèbes, trop méridionale, ne permettait pas une surveillance facile du Sud et du Nord à la fois, il transporta sa capitale près de la ville actuelle de Licht, un peu en amont de Memphis. Dans le désert, on y voit encore les pyramides élevées pour lui et pour son fils Sésostris Ier. De là, il parcourut le pays en tous sens, maintenant à leur place dans les nomes les chefs qui étaient fidèles, à condition qu'ils observent strictement les ordres royaux. Aussi le pays connut-il une prospérité considérable, que chantent les prophéties, faites après l'événement, du prêtre Néferty.
-2000 à -1000. Les empires du Bronze
Âge du bronze. Expansion de l'architecture collective. Apogée de l'Égypte.Au IIe millénaire s'épanouissent les grandes civilisations de l'Âge du bronze.En Mésopotamie d'abord, où rayonne brièvement le premier Empire babylonien, avec Hammourabi et son célèbre code juridique.L'Égypte...
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Par précaution, Amménémès Ier associa à son trône son fils aîné, Sésostris Ier, pour éviter toute contestation sérieuse à sa mort. Les deux monarques régnèrent dix ans ensemble. Sésostris semble avoir prolongé au Soudan les expéditions de son père au-delà de la deuxième cataracte jusqu'à l'île d'Argo. En Libye et en proche Asie, il fit des campagnes d'intimidation, mais ne paraît pas avoir occupé le pays. Partout maintenant s'élèvent des monuments nouveaux à la gloire des dieux. Il n'est guère de site qui n'ait conservé quelque inscription du roi. Mais le temps s'est acharné sur son œuvre. Du grand temple d'Héliopolis qu'il avait entièrement restauré, s'il faut en croire le rouleau de cuir de Berlin, il ne reste plus dans la plaine aujourd'hui couverte de maisons qu'un obélisque mélancolique rappelant les fastes du glorieux souverain.
Ses successeurs complétèrent cette œuvre. Sésostris III, grand conquérant, dirigea au moins quatre expéditions en Nubie. Il fixa Semna comme frontière pour les Nubiens, qui viendraient faire du commerce en Égypte. Pour protéger les marches du nord-est, les plus vulnérables, il guerroya en Palestine, certainement jusqu'à Sichem et sans doute plus au nord, puisque les Égyptiens connaissaient la géographie compliquée de la Syrie du Sud comme le montrent les textes dits « d'exécration ». Ces documents, qui tentent d'attirer par des moyens magiques le malheur sur les ennemis de l'Égypte, contiennent entre autres les noms d'Ascalon, Jérusalem, Sichem, Byblos. Il s'agit sans doute là plutôt de campagnes d'intimidation que de tentatives pour annexer ou coloniser le pays.
Partout sont reprises les grandes caravanes vers les mines voisines de la vallée, abandonnées durant la période de faiblesse qui avait précédé. On exploite à nouveau les carrières d'améthyste et de diorite du Soudan, l'or du ouadi Fawalhir, les amphiboloschistes du ouadi Hammamat, l'albâtre d'Hatnoub, les turquoises et les cuivres du Sinaï. On réorganise les lointaines expéditions maritimes au pays d'Oponé (côte des Somalis) et au Liban ou en Syrie (Byblos, Ougarit).
Amménémès III et IV font creuser un lac dans la fertile oasis du Fayoum, pour y emmagasiner les eaux des inondations et en bénéficier plus longtemps en les libérant plus lentement. On retrouve encore leur cartouche dans l'élégant sanctuaire du temple de Medinet-Madi, dédié à Ermouthis, déesse des récoltes, et à Sobek.
Une civilisation classique
La civilisation égyptienne, durant plus de deux siècles, connut un épanouissement merveilleux. Une organisation sociale et un droit renouvelés permettent à une société solide de s'établir. Des fonctionnaires investis directement par le roi sous l'autorité immédiate d'un vizir ont peu à peu remplacé les féodaux soumis depuis la dynastie précédente. Mais les rois de Thèbes, en venant s'installer plus au nord, ont [...]
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Écrit par :
- François DAUMAS : directeur de l'Institut français d'archéologie orientale, Le Caire
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Pour citer l’article
François DAUMAS, « ÉGYPTE ANTIQUE (Histoire) - L'Égypte pharaonique », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 30 juin 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/egypte-antique-histoire-l-egypte-pharaonique/