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DIPTÈRES

Développement larvaire

Calliphora : larve et nymphe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Calliphora : larve et nymphe

Toutes les larves de Diptères sont apodes ou vermiformes mais on peut distinguer deux grands types : les larves eucéphales comme la larve aquatique des moustiques ont une tête normalement constituée tandis que les larves acéphales, ou asticots, ont une tête régressée à pièces buccales transformées en crochets mobiles verticalement.

Mais les larves de Diptères diffèrent par bien d'autres caractères. On observe par exemple une grande diversité dans le nombre et la disposition des stigmates trachéens : larves holopneustiques (les plus complètes quant au nombre des stigmates), hémipneustiques (ex. cécidomyies), amphipneustiques (ex. asticot de Calliphora), métapneustiques (ex. Culex), apneustiques (ex. coréthrines).

Les larves aquatiques peuvent venir respirer l'air à la surface comme les larves de moustiques ou les larves d'Eristalis tenax, ou ver à queue, qui vivent dans les eaux très souillées et portent à la partie postérieure de leur abdomen un long tube respiratoire rétractile. D'autres espèces aquatiques sont apneustiques et utilisent l'oxygène dissous dans l'eau, grâce à leur tégument (coréthrines) ou par l'intermédiaire de trachéobranchies (ex. chironomes, Blépharoceridés).

Il existe chez les Diptères des nymphes nues, libres et mobiles (ex. moustiques), ou enfermées dans un cocon de soie sécrété par la larve (ex. cédidomyies). Mais souvent la nymphe reste enfermée dans la dernière exuvie larvaire rétractée qui constitue un tonnelet brun, dur et résistant : le puparium.

Le Diptère est dit orthorhaphe lorsque l'adulte sort de la nymphe, par une fente dorsale longitudinale ou en forme de T (ex. Tabanidés, Empididés). Il est dit cyclorhaphe lorsque l'adulte émerge par une déhiscence circulaire soulevant à la partie antérieure de la pupe une sorte de couvercle (ex. Muscidés, Syrphidés, etc.).

Il existe des Diptères vivipares répartis en deux groupes :

– Les espèces dont les larves ne sont pas nourries dans l'utérus mais seulement incubées dans cet organe. Le cas le plus classique est celui de Sarcophaga carnaria, la grosse mouche noire qui dépose ses larves sur les viandes en décomposition, les excréments, etc. Les hypodermes déposent des œufs contenant une larve complètement formée sur le pelage des bovidés. C'est dans la narine du mouton que l'estre dépose ses larves qui gagnent la cavité nasale et le sinus frontal où elles provoquent le « faux tournis ».

– Les espèces dont les larves sont nourries dans l'utérus maternel. Ce groupe comprend les pupipares et les glossines. La larve éclôt dans l'utérus et elle est nourrie par une sécrétion produite par des glandes spéciales.

La pédogenèse, forme de parthénogenèse se réalisant à l'état larvaire, est connue chez certains Chironomidés (Tanytarsus) et Cécidomyidés (Miastor). Les ovaires se développent précocement dans la larve de Miastor et produisent des œufs donnant directement de petites larves qui grandissent à l'intérieur du corps de la larve mère. Les larves filles libérées après avoir dévoré la larve mère se forment de la même façon donnant plusieurs générations pédogénétiques de plus en plus petites.

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Robert GAUMONT. DIPTÈRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Calliphora : tête et trompe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Calliphora : tête et trompe

Calliphora : vue latérale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Calliphora : vue latérale

Calliphora : vue dorsale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Calliphora : vue dorsale

Autres références

  • DROSOPHILE

    • Écrit par Martine MAÏBECHE
    • 591 mots
    • 2 médias

    Petite mouche, de 2 à 3 millimètres de longueur, que l'on rencontre sur les fruits en décomposition et qui est très utilisée dans les laboratoires pour les recherches en génétique.

    Classe : Hexapodes ; ordre : Diptères ; sous-ordre : Brachycères ; famille :Drosophilidés

    L'espèce...

  • ÉVOLUTION

    • Écrit par Armand de RICQLÈS, Stéphane SCHMITT
    • 15 123 mots
    • 10 médias
    ...un autre complexe, appelé antennapedia. On comprendra plus tard que cette disposition est en fait une particularité relativement récente et propre aux diptères : les deux complexes résultent de la cassure d'un seul grand complexe génique ancestral qu'on appellera Hox. L'étude de la place relative des...
  • HENNIG WILLI (1913-1976)

    • Écrit par Pascal TASSY
    • 1 086 mots
    • 2 médias
    ...Pour nombre d’entomologistes, s’il faut retenir une œuvre dans toute la carrière de Hennig, c’est la monographie en trois volumes sur les larves des diptères publiée de 1948 à 1952. Les évolutions indépendantes des larves et des individus adultes sont une inépuisable source d’enseignement à la fois...
  • INSECTES

    • Écrit par René LAFONT, Jean-Yves TOULLEC
    • 12 885 mots
    • 36 médias
    ...les ailes antérieures ont eu tendance à se durcir et à servir de protection aux ailes postérieures, qui demeuraient membraneuses. Enfin, au dernier stade de l'évolution, on trouve les Diptères, qui ne possèdent qu'une seule paire d'ailes, leurs ailes postérieures étant transformées en balanciers.
  • Afficher les 11 références

Voir aussi