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DÉMÉTER

Dans la mythologie grecque, Déméter est la fille des divinités Cronos et Rhéa, la sœur et l'épouse de Zeus (le père des dieux) ainsi que la déesse de l'agriculture.

Déméter - crédits : Encyclopædia Universalis France

Déméter

Déméter, dont Homère fait rarement mention, n'appartient pas au panthéon des dieux de l'Olympe, mais les origines de la légende qui l'entourent sont probablement anciennes. Ce récit est centré sur l'histoire de sa fille Perséphone, enlevée par Hadès, le dieu des enfers. Déméter part à la recherche de Perséphone et, au cours de son voyage, révèle au peuple d'Éleusis, qui l'a accueillie avec hospitalité, ses rites secrets, que l'on appelle depuis la plus haute Antiquité les mystères d'Éleusis. Son désarroi face à la disparition de sa fille aurait détourné son attention des récoltes et provoqué une famine. Outre Zeus, Déméter a pour amant le Crétois Iasion, avec lequel elle a un fils, Ploutos (dont le nom signifie « richesse », c'est-à-dire produit abondant du sol).

Déméter est souvent présentée comme la déesse du blé. Le nom Ioulo (du grec ioulos, « gerbe de blé ») l'identifierait à l'épi de blé et confirmerait que son culte provient de la vénération de la mère nourricière. L'influence de Déméter ne se limite cependant pas aux céréales mais s'étend à la végétation plus généralement ainsi qu'à tous les fruits de la Terre, à l'exception des fèves (ces dernières relevant du héros Cyamites). Dans cette signification plus large, Déméter se rapproche de Gaia (la Terre), avec laquelle elle partage plusieurs épithètes, et est parfois assimilée à la Grande Mère des dieux (Cybèle, également identifiée avec Rhéa).

Déméter est également une divinité des enfers ; elle était vénérée comme telle à Sparte, et surtout lors de la fête de Chthonia dans la ville d'Hermione en Argolide, où une vache était sacrifiée par quatre femmes âgées. Les épithètes Erinys (« vengeresse ») et Melaina (« noire »), appliqués à Déméter en Arcadie, soulignent le côté sombre de son personnage.

Déméter apparaît également comme une divinité de la santé, de la naissance et du mariage. Un certain nombre de titres politiques et ethniques lui sont conférés, le plus important étant celui d'Amphictyonis, divinité patronne du conseil amphictyonique, qui deviendra par la suite célèbre pour ses rapports avec le temple de Delphes.

Plusieurs fêtes agraires étaient organisées en l'honneur de Déméter. Les Haloa, dont le nom provient apparemment du grec halōs (« aire de battage »), commençaient à Athènes et se terminaient à Éleusis, où se trouvait l'aire de battage de Triptolème, inventeur de l'agriculture et premier prêtre de la déesse. Elles se tenaient durant le mois posidéon (décembre). Les Chloia, fêtes du blé commençant à germer, avaient lieu à Éleusis au début du printemps, pendant le mois anthestérion en l'honneur de Déméter Chloë (« herbe verte »), la déesse de la croissance végétale. Cette fête se distinguait du sacrifice d'un bélier à la même divinité, perpétré plus tard, pendant le sixième jour du mois tharghélion, probablement conçu comme un rite propitiatoire de la maturation des épis. Les Proerosia, durant lesquelles des prières étaient offertes pour demander une récolte abondante, étaient organisées avant que les terres fussent labourées en vue des semailles. Elles étaient également baptisées Proarktouria, terme qui indique qu'elles se tenaient avant le lever d'Arcturus. La fête était donc probablement célébrée en septembre, à Éleusis. Les Thalysia (ou thalysies) étaient données dans l'île de Cos en automne, après la récolte, en signe de remerciement ; une offrande des prémices, sacrifice tout simple à la déesse, était suivie, pour les fidèles, d'un goûter rustique. Réservées aux femmes, les fêtes des Thesmophoria (ou thesmophories) célébrées à l'automne, étaient destinées[...]

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. DÉMÉTER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BAUBÔ

    • Écrit par Maurice OLENDER
    • 588 mots

    Dans sa course errante à la recherche de sa fille, c'est dans le bourg d'Éleusis que l'inconsolable Déméter, métamorphosée en vieille femme, rompt son deuil en se mettant à rire. Une double tradition raconte comment des mots et des gestes obscènes ont diverti et soulagé la sainte...

  • ÉLEUSIS

    • Écrit par Marie DELCOURT
    • 2 030 mots

    Éleusis, aujourd'hui bourg industriel du nom de Levsina, est à trente kilomètres au nord-ouest d'Athènes, en face de Salamine, sur la route qui, du Céramique, passe près du couvent de Daphni et continue vers Thèbes. Le mot, croyait-on, aurait signifié arrivée. C'est là, selon la...

  • GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - La religion grecque

    • Écrit par André-Jean FESTUGIÈRE, Pierre LÉVÊQUE
    • 20 084 mots
    • 8 médias
    ...fameux ivoire de tradition crétoise trouvé dans le sanctuaire palatial de Mycènes. Le groupe de deux déesses, mère et fille, préfigure celui de Déméter et de Coré, et il y a de bonnes raisons de croire que la déesse-fille des Crétois était déjà au centre d'un mythe d'enlèvement par le Seigneur...
  • MYTHOLOGIES - Dieux et déesses

    • Écrit par Mircea ELIADE
    • 7 964 mots
    • 5 médias
    Déméter est par excellence la Terre-Mère. Déjà les érudits de l'Antiquité interprétaient son nom comme Ge-meter, « la Terre-Mère ». Les savants modernes rapprochent la première syllabe de Déméter du Dorique Da. Or ce dernier terme désigne aussi la Terre, de sorte que la signification...
  • Afficher les 7 références

Voir aussi