CORDÉS ou CHORDÉS
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L'origine des Cordés
La souche de ce groupe a été recherchée dans tous les grands phylums d'Invertébrés. Les Annélides et les Arthropodes ont été mis en cause en imaginant un retournement de l'animal, la face dorsale devenant ventrale, ce qui avait pour résultat d'amener le système nerveux au-dessus du tube digestif.
Déjà, il y a cent ans, l'embryologiste hollandais Hubrecht suggérait que les Némertes, vers marins assez primitifs, pouvaient avoir donné naissance aux Vertébrés. Depuis une vingtaine d'années, cette idée est réexaminée, et des arguments cytologiques et histologiques, physiologiques, écologiques sont mis dans la balance.
Depuis 1965, le paléontologiste anglais R. Jefferies étudie un groupe d'organismes marins anciens (Cambrien, Dévonien) dont le corps est couvert d'une thèque de plaque calcaire prolongée par un pédoncule mobile, et que l'on considère classiquement comme des Échinodermes quelque peu aberrants. À la suite d'une étude minutieuse d'un matériel abondant de ces Hétérostélés, Jefferies a décrit des structures caractéristiques des Cordés (fentes pharyngiennes, cordon nerveux dorsal, notocorde...). Il créa pour ces animaux le sub-phylum des « Calcicordata », véritables Cordés qui auraient donné naissance indépendamment aux Céphalocordés, aux Urocordés, ou Tuniciers, et aux Vertébrés.
Cependant, pour la plupart des zoologistes d'aujourd'hui, c'est du côté des Stomatocordés que l'on situe l'origine des Cordés. Ces Invertébrés marins, la plupart vermiformes, ont avec les Cordés des affinités indiquées essentiellement par la pharyngotrémie. Mais ces vers ont aussi un cordon nerveux longitudinal situé dorsalement, et un diverticule antérieur et dorsal de leur pharynx a été comparé à une corde. Si ce dernier point appelle de sérieuses réserves, il n'en reste pas moins vrai que des traits communs fondamentaux existent entre Cordés et Hémicordés.
D'autre part, le développement embryonnaire des Hé [...]
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Écrit par :
- Yves FRANÇOIS : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VII
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ÉCHINODERMES
Dans le chapitre « Carpoïdes (Homalozoens), l'énigme des Calcichordés » : […] Nombre de biologistes ont souligné la ressemblance embryologique entre les Échinodermes et les Chordés. La larve tornaria des Entéropneustes ressemble à l'auricularia des Holothuries, par exemple. Aussi recherche-t-on depuis longtemps de plus étroites affinités, par exemple des traces de fentes branchiales dans les Échinodermes primitifs fossiles. De l'avis de tous les chercheurs (Bather, 1925 ; […] Lire la suite
EMBRYOLOGIE
Dans le chapitre « Gastrulation chez les invertébrés à trois feuillets » : […] D'autres invertébrés, tels les échinodermes, notamment l'oursin (cf. fig. 4) ont une gastrulation qui génère trois feuillets. À partir d'un stade à l'aspect globuleux (cœloblastula), lorsque la gastrulation commence, le pôle végétatif s'aplatit, tandis qu'une touffe de longs cils vibratiles marque le pôle « animal » . Des cellules, dérivant des cellules du pôle « végétatif », se détachent et migre […] Lire la suite
NERVEUX (SYSTÈME) - Neurogenèse et évolution
Dans le chapitre « Du S.N.C. des invertébrés à celui des vertébrés » : […] La différence fondamentale entre les systèmes nerveux de ces deux groupes de métazoaires est plus immédiatement sensible à l'observateur si l'on en considère la morphologie générale plutôt que les propriétés fonctionnelles des neurones, voire de l'organisation synaptique. En effet, si comme nous l'avons dit plus haut des différences certaines existent pour celles-ci, elles ne sont pas toujours fac […] Lire la suite
PALÉOZOÏQUE ou ÈRE PRIMAIRE
Dans le chapitre « Les deutérostomiens » : […] Au sein des bilatéraux, les deutérostomiens comprennent les échinodermes, les hémichordés et les chordés. Les Échinodermes sont connus dès le Cambrien inférieur (fig. 6 ). Ils présentent de nombreux taxons paléozoïques éteints. Ils effectuent une radiation adaptative importante à l'Ordovicien (avec en particulier les blastoïdes, cystoïdes, crinoïdes, astéroïdes, holothuries, échinoïdes, ophiures), […] Lire la suite
PHYLOGÉNIE ANIMALE
Dans le chapitre « Synapomorphies et relations internes des trois grands clades de Bilateria » : […] Outre la croissance par mue, le clade des ecdysozoaires est soutenu par un assez grand nombre de synapomorphies morpho-anatomiques (Schmidt-Rhaesa et al . , 1998). Il s'agit tout d'abord de caractères liés à la cuticule : la perte de la ciliature épidermique, la présence de chitine alpha dans la cuticule (au moins dans certaines régions du corps et à certains stades), l'organisation en trois couch […] Lire la suite
PHYLOGÉNOMIQUE
Dans le chapitre « Les tuniciers à l'origine des vertébrés ? » : […] Depuis Haeckel, on affirme que les embryons de tuniciers, comme les vertébrés, possèdent une chorde. Cela aurait pu n'être qu'une ressemblance. L'examen du génome d'un tunicier ( Ciona intestinalis ) et celui des protéines exprimées lors de son développement montrent que la moitié des 182 gènes connus pour participer à la mise en place de la chorde chez les vertébrés se retrouvent chez ce tunicier […] Lire la suite
STOMOCORDÉS ou HÉMICORDÉS
Dans le chapitre « Affinités des Stomocordés : les Deutérostomiens » : […] La division du corps en trois parties pourvues chacune de cavités cœlomiques et la forme larvaire des Entéropneustes constituent des ressemblances profondes avec les Échinodermes. Si le diverticule œsophagien n'est plus considéré comme homologue d'une corde dorsale, par contre, les perforations pharyngiennes des Entéropneustes et de Cephalodiscus justifient le rapprochement avec les Cordés, rapp […] Lire la suite
SYSTÈME IMMUNITAIRE (ORIGINES DU)
Dans le chapitre « Un troisième système immunitaire ? » : […] Le monde animal a donc d'abord sélectionné le système robuste de l'immunité innée, efficace, totalement déterminé génétiquement et qui implique l'ensemble du corps. Il l'a ensuite complété par la sélection du système adaptatif, de plus grande précision mais plus fragile, qui implique un mécanisme de contrôle et utilise des cellules et des organes spécialisés. Si l'on se replace dans la phylogénie […] Lire la suite
Pour citer l’article
Yves FRANÇOIS, « CORDÉS ou CHORDÉS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 13 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/cordes-chordes/