CONVEXITÉ Fonctions convexes
Cas général
Dans ce chapitre, E désigne l'espace Rn ou, plus généralement, un espace vectoriel topologique séparé localement convexe sur R ; dans ce dernier cas, le dual topologique E* de E sera muni de la topologie faible τs(E) donnée par E et E sera muni de la topologie faible τs(E*) donnée par E*.
Il ne faudrait pas croire que l'on peut, comme dans le cas des fonctions convexes de R dans R, conclure à la continuité des fonctions convexes de E dans R− ; on dispose, en fait, du résultat suivant : Soit f une fonction convexe prenant une valeur finie en un point x de E ; s'il existe un voisinage de x sur lequel f est majorée par une constante finie, elle est continue au point x.
Ce résultat permet, dans le cas particulier où E = Rn, d'établir que : Toute fonction convexe propre sur Rn est continue sur l'intérieur de son domaine effectif ; en particulier, si f est à valeurs dans R, alors dom ( f ) = Rn et f est continue sur Rn.
Rappelons qu'une fonction f de E dans R− est dite semi-continue inférieurement si, pour tout réel a, l'ensemble des éléments x de E tels que f (x) ≤ a est fermé ; il est équivalent de dire que l'épigraphe de f est fermé, ou encore que f est enveloppe supérieure d'une famille de fonctions continues, c'est-à-dire que :
où f α est continue pour tout α ∈ a.L'importance des hyperplans d'appui dans l'étude des ensembles convexes nous amène à introduire pour une fonction convexe f de E dans R− la famille Af des fonctions affines continues qui minorent f. Si on note Γ(E) l'ensemble des fonctions h de E dans R− qui sont enveloppe supérieure d'une famille de fonctions affines continues, le théorème de séparation (cf. chap. 4 de l'article convexité – Ensembles convexes) permet de montrer que : L'ensemble h est élément de Γ(E) si et seulement si h est une fonction convexe propre semi-continue inférieurement ou vaut identiquement − ∞.
Pour une fonction f de E dans R−, la plus grande fonction g de Γ(E) qui minore f est aussi l'enveloppe supérieure des fonctions affines continues qui minorent f ; dans le cas où f est une fonction convexe et où Af est non vide, g est aussi la plus grande fonction semi-continue inférieurement qui minore f ; si bien que, lorsque f est de plus semi-continue inférieurement, f = g.
Fonction conjuguée d'une fonction convexe
L'inégalité d'Young du chapitre 2 s'écrit xy − g(y) ≤ f (x), ce que l'on peut interpréter en disant que la fonction affine l(x) = xy − g(y) est une minorante de f ; la fonction g(y) est choisie de telle sorte que l(x) soit la plus grande minorante affine de f de coefficient directeur y.
Si, maintenant, f est une fonction convexe de E dans R−, de la même façon, pour tout x*∈ E*, introduisons la fonction affine l(x) = x*(x) − α et cherchons à déterminer si possible α, de manière à obtenir la plus grande minorante affine de f de forme linéaire associée x* ; cela nous conduit à introduire :
Si f *(x*) ∈ R, alors la fonction l(x) = x*(x) − f*(x*) est effectivement la plus grande minorante affine continue de forme linéaire associée x*.La formule (10) généralise la transformation de Legendre (7) du chapitre 2 et permet de définir sur E* une fonction f* convexe qui est dans la classe Γ(E*) ; la fonction f* est, par définition, la fonction conjuguée de f. Remarquons que si la fonction f (x) est finie, de la formule (10) on tire l'inégalité de Young :
qui généralise l'inégalité (6) du chapitre 2.Recommençons maintenant le procédé en posant, pour tout x ∈ E,
f ** est alors le plus grand élément de Γ(E) qui minore f ; donc, si f ∈ Γ(E), alors f = f **.Sous-différentiel
Soit f une fonction convexe de[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Robert ROLLAND : maître assistant à la faculté des sciences de Marseille-Luminy
Classification
Médias
Autres références
-
HILBERT ESPACE DE
- Écrit par Lucien CHAMBADAL et Jean-Louis OVAERT
- 3 231 mots
Théorème 8. Soit E un espace hermitien, F une partie convexe complète non vide de E, et x un élément de E. Il existe alors un élément z de F et un seul tel que :où : -
MINKOWSKI HERMANN (1864-1909)
- Écrit par Jean-Luc VERLEY
- 281 mots
Mathématicien allemand né en Russie, à Alexoten, et mort à Göttingen. Hermann Minkowski habita Königsberg dès sa plus tendre enfance, et il fit ses études universitaires à Königsberg et à Berlin. De 1887 à 1902, il enseigna successivement à l'université de Bonn et à l'université de Königsberg,...
-
OPTIMISATION & CONTRÔLE
- Écrit par Ivar EKELAND
- 5 098 mots
- 2 médias
...par contre, il en est tout autrement. La difficulté est que, pour rendre X compact, il faudra avoir recours à des topologies tellement faibles qu'elles ne laisseront plus à f aucune chance d'être continue. Laconvexité seule peut sauver la situation, et encore, dans certains espaces seulement.