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HERMITE CHARLES (1822-1901)

Les travaux du mathématicien français Charles Hermite portent surtout sur l'algèbre, la théorie des nombres et l'analyse. On lui doit de très nombreux résultats sur la théorie des invariants et sur les fonctions elliptiques et abéliennes, et il est le fondateur de la théorie arithmétique des formes quadratiques à un nombre quelconque de variables.

Algèbre et analyse

Charles Hermite, né à Dieuze, publia ses premiers travaux alors qu'il était encore élève à l'École polytechnique, et à trente ans il était déjà considéré comme un des meilleurs mathématiciens de son temps. Il fut successivement professeur à l'École polytechnique, au Collège de France et enfin à la Sorbonne à partir de 1869 ; son enseignement et sa volumineuse correspondance eurent une influence considérable. Il vécut à Paris jusqu'à sa mort. Il avait été élu membre de l'Académie des sciences à trente-quatre ans.

En algèbre, Hermite prit une part active aux premiers développements de la théorie des invariants, inaugurée par Arthur Cayley et James Joseph Sylvester ; il acheva, entre autres, la détermination des invariants des formes binaires du cinquième degré, commencée par Sylvester, et découvrit la « loi de réciprocité » entre covariants de formes binaires de degrés différents. On lui doit aussi un procédé d'interpolation améliorant la méthode de Lagrange en tenant compte des valeurs des dérivées premières, et la découverte de la famille de polynômes orthogonaux qui portent son nom.

Les travaux d'analyse d'Hermite portent la marque de son tempérament d'algébriste. Son sujet de prédilection pendant toute sa vie a été la théorie des fonctions elliptiques et des fonctions abéliennes, dont il aimait particulièrement explorer les liens cachés avec l'algèbre et la théorie des nombres. Un de ses résultats qui frappa le plus ses contemporains est la résolution de l'équation du cinquième degré à l'aide des fonctions elliptiques. Sa virtuosité dans les calculs des fonctions θ lui permit d'obtenir directement les remarquables formules sur les nombres de classes d'idéaux des corps quadratiques, que Kronecker avait déduites de la multiplication complexe. Il fut un des pionniers dans l'étude des fonctions abéliennes, où il développa la théorie de la transformation et rencontra à cette occasion pour la première fois le groupe symplectique. Enfin, le plus célèbre des mémoires d'Hermite est celui où, en 1872, il démontra la transcendance du nombre e ; il y avait été conduit par ses recherches sur les fractions continuées algébriques, et sa méthode est restée presque la seule dont on dispose encore aujourd'hui pour aborder les problèmes de transcendance.

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean DIEUDONNÉ. HERMITE CHARLES (1822-1901) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • DIOPHANTIENNES APPROXIMATIONS

    • Écrit par Marcel DAVID
    • 4 514 mots
    ...pour des entiers ui et w. Ces deux problèmes duals l'un de l'autre sont également délicats. Le premier problème a été étudié initialement parHermite, le second par Dirichlet. Une variante non homogène du deuxième problème consiste à rendre
    minimum, σ étant donné non entier.
  • LINDEMANN FERDINAND VON (1852-1939)

    • Écrit par Universalis
    • 267 mots

    Mathématicien allemand, né le 12 avril 1852 à Hanovre, mort le 1er mars 1939 à Munich.

    À partir de 1870, Ferdinand von Lindemann étudie aux universités de Göttingen, de Munich, puis d'Erlangen, où il obtient son doctorat en 1873. Après des études post-doctorales, il enseigne à l'université de...

  • NOMBRES (THÉORIE DES) - Nombres algébriques

    • Écrit par Christian HOUZEL
    • 12 998 mots
    ...où on note ωj(1), ωj(2), ..., ωj(n) les conjugués de ωj, est défini au signe près par K. Le carré de ce déterminant est un entier rationnel d ≠ 0, que l'on appelle le discriminant de K ; on a :
    et il n'y a qu'un nombre fini de corps de discriminant donné (Hermite).
  • QUADRATIQUES FORMES

    • Écrit par Jean DIEUDONNÉ
    • 6 412 mots
    • 1 média
    ...donc être vérifiée pour aucun ensemble G non vide. La notion de « réduction » qu'il faut introduire ici est une découverte célèbre d' Hermite. On ordonne l'ensemble H des formes quadratiques positives non dégénérées par la condition que Q1 ≤ Q2 signifie que Q2 − Q...

Voir aussi