Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VARIATIONS CALCUL DES

L'étude d'une fonction à valeurs réelles comporte en particulier la détermination de ses extrémums. C'est là un des objets du calcul différentiel classique lorsque la source de cette fonction est un espace numérique ; c'est l'objet de ce qu' Euler a appelé le calcul des variations lorsque cette source est un espace fonctionnel.

On rencontre déjà dans la plus haute antiquité des problèmes d'une telle nature. La légende ne veut-elle pas que Didon, lorsqu'elle fonda Carthage, ait délimité la plus grande étendue qu'elle pût circonscrire à l'aide de lanières découpées dans la peau d'un taureau ? Et il est bien connu que les Grecs caractérisaient un segment de droite comme la ligne de plus petite longueur joignant ses extrémités.

Ce n'est cependant qu'au xviiie siècle, à la suite de l'essor du calcul infinitésimal, qu'Euler et Lagrange établirent les fondements du calcul des variations et donnèrent une première condition d'extrémum. Cette équation d'Euler-Lagrange allait jouer un rôle très important, surtout en physique, où elle justifiait les principes variationnels : principe de Fermat pour la propagation de la lumière dans les milieux différemment réfringents ; principes de moindre action de Maupertuis et Hamilton pour la détermination des mouvements en mécanique analytique.

La recherche de conditions d'extrémum se poursuivit aux xviiie et xixe siècles, notamment avec les travaux de Legendre, Jacobi et Weierstrass, pour aboutir au début du xxe siècle à une théorie bien élaborée que l'on situe aujourd'hui dans le cadre du calcul différentiel au sens de Fréchet dans les espaces de Banach. Mais de difficiles problèmes relatifs à l'existence de ces extrémums restent encore ouverts.

Plus récemment, les travaux de Morse relancèrent l'intérêt porté au calcul des variations. Utilisant à la fois des techniques d'analyse fonctionnelle, de topologie algébrique et de topologie différentielle, ils sont à l'origine de ce qu'on appelle maintenant l'analyse différentielle globale, une des théories carrefours de la mathématique actuelle.

Il faut enfin mentionner le contrôle optimal, terminologie d'origine anglo-saxonne fréquemment remplacée par « commande optimale ». Par ses problèmes d'optimisation de fonctionnelles sur des espaces de solutions d'équations différentielles avec paramètres de contrôle, il s'intègre en effet au calcul de variations. Mais la recherche de solutions qui peuvent être discontinues y conduit au développement de techniques fort différentes ; on n'en parlera pas ici.

Quelques problèmes classiques

La brachistochrone

On considère dans le champ de la pesanteur deux points A et B et un point matériel M se déplaçant sans frottement sur une courbe d'extrémités A et B. Déterminer la courbe, appelée brachistochrone, pour laquelle le temps de parcours est minimal lorsque le point M part du point A avec une vitesse nulle.

Ce problème, dont la solution est en général un arc de cycloïde, avait déjà été considéré par Galilée, qui avait remarqué que ce minimum n'était pas réalisé par le segment de droite. Résolu en 1697, en particulier par Jean Bernoulli, Jacques Bernoulli et Newton, il allait attirer l'attention des mathématiciens de l'époque sur les problèmes variationnels.

En admettant que sa solution soit une courbe plane ayant une équation de la forme y = f (x), on peut en donner la formulation analytique suivante : Déterminer la fonction continûment dérivable y = f (x) vérifiant les conditions f (x0) = y0 et f (x1) = y1 qui minimise l'intégrale :

La surface minimale de révolution

Étant donné dans un plan Π un axe Δ et deux points A et B situés d'un même côté de Δ, déterminer la courbe du plan Π, d'extrémités[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Claude GODBILLON. VARIATIONS CALCUL DES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Condition de Weierstrass - crédits : Encyclopædia Universalis France

Condition de Weierstrass

Autres références

  • BERNOULLI LES

    • Écrit par Universalis
    • 1 238 mots
    • 1 média
    ...la fonction exponentielle et ses rapports avec le logarithme. On lui doit également la résolution de l'équation différentielle dite de Bernoulli. –Calculs des variations.Avec l'étude et la résolution du problème de l'isopérimètre, qui est la recherche parmi toutes les courbes de longueur donnée...
  • CALCUL INFINITÉSIMAL - Histoire

    • Écrit par René TATON
    • 11 465 mots
    • 3 médias
    ...étudiés par l'école de Leibniz, à la fin du xviie siècle, Euler sentit la nécessité d'introduire dans ce domaine des méthodes plus générales. Après avoir repris l'étude du célèbre problème des isopérimètres, il exposa, en 1744, la première méthode générale pour résoudre les problèmes d'extrémums,...
  • ÉCONOMÉTRIE

    • Écrit par Jean-Pierre FLORENS
    • 7 279 mots
    • 2 médias
    ...macroéconomiques ou financières sont généralement des séries chronologiques, c'est-à-dire des grandeurs observées à des périodes de temps différentes. L'objectif est d'analyser la dynamique des variables considérées, plus précisément, leur évolution, la propagation de la variation de l'une d'entre elles...
  • EULER LEONHARD (1707-1783)

    • Écrit par Christian HOUZEL, Jean ITARD
    • 2 759 mots
    • 1 média
    Son traité de 1744, Methodus inveniendi lineas curvas maximi minimive proprietate gaudens, fonde le calcul des variations, dans la lignée des travaux de Jacques et Jean Bernoulli (l'ouvrage aura sur Lagrange une influence considérable). Un important appendice sur la détermination, par ce type...
  • Afficher les 13 références

Voir aussi