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ASSURANCE Évolution contemporaine

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La distribution de l'assurance

La distribution de l'assurance a enregistré au cours des années 1990 une profonde mutation. Jusqu'à la fin des années 1980, la distribution s'opérait soit directement par des salariés de l'entreprise d'assurances principalement pour ce qui concerne l'assurance vie, soit indirectement par des intermédiaires agents généraux et courtiers d'assurances pour l'assurance de dommages, qui nécessite indépendamment de la vente d'assurance proprement dite de nombreux actes de gestion. Le réseau de distribution s'est ensuite diversifié. Aux agents généraux (travailleurs indépendants liés à une société d'assurances), courtiers (ou conseils en assurance), bureaux de mutuelles sans intermédiaires et réseaux de salariés et mandataires se sont ajoutés d'autres canaux de distribution (cf. tableau).

L'évolution d'un marché vers une certaine maturité, comme des modifications de la réglementation favorisent, en effet, l'intervention de nouveaux intervenants. Si la vente directe d'assurances de dommages a connu un fort développement dans certains pays comme les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, où elle représente respectivement 20 et 15 p. 100 du chiffre d'affaires, ce mode de distribution ne remporte pas encore le même succès en France.. Les points de vente ouverts dans les grandes surfaces, la vente par correspondance ou par Internet ne représentaient en France, en 2005, pas plus de 3 p. 100 du chiffre d'affaires de l'assurance de dommages et 2 p. 100 de celui de l'assurance vie.

Les réseaux bancaires ont, en revanche, opéré une percée spectaculaire dans la distribution des produits d'assurance vie, assez proche de l'activité de collecte d'épargne du banquier. Cette intégration des métiers de la banque et de l'assurance, perceptible dès le début des années 1990, a donné naissance au concept de « bancassurance ». En 2005, l'assurance vie était commercialisée pour 62 p. 100 de son chiffre d'affaires par les guichets bancaires dont le personnel effectue ainsi, pour le compte des filiales assurances des banques, les actes de production d'assurance. Si les réseaux de salariés des sociétés d'assurances ont dans un premier temps lourdement pâti de la progression des réseaux bancaires (20 p. 100 du chiffre d’affaires de l'assurance vie à la fin des années 1980 contre un peu plus de 10 p. 100 seulement à la fin des années 1990), leur part s'est par la suite redressée et stabilisée (16 p. 100 en 2004-2005). Cela s'explique en partie par l'effort de modernisation du réseau de distribution traditionnel de l'assurance, dont témoigne d'ailleurs l'émergence de « l'assurbanque » (distribution de produits bancaires par des réseaux d'assurances). La part des courtiers d'assurances remonte également depuis 2004 (13 p. 100 en 2005). Celle des agents généraux continue, en revanche, de se réduire (7 p. 100 en 2005). En assurance de dommages, la part de marché des mutuelles sans intermédiaires (M.A.C.I.F., M.A.I.F., M.A.A.F., Matmut) a progressé (33 p. 100 en 2005 contre 27 p. 100 en 1988) au détriment de celle des réseaux d'agents généraux (47 p. 100 de part de marché en 1990, 35 p. 100 en 2005), les courtiers d'assurances maintenant globalement leur part de marché (17 p. 100 en 1990, 18 p. 100 en 2005), grâce à une présence forte sur le marché des entreprises.

Parallèlement au développement de la distribution de produits d'assurance par les banques en assurance vie, celles-ci se sont aussi engagées directement dans la vente de produits dommages, automobile, habitation et santé, essentiellement au détriment des agents généraux. L'originalité des offres réside dans la présentation de produits qui apparaissent comme une offre globale intégrant[...]

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Pour citer cet article

Jean-Pierre AUDINOT, Encyclopædia Universalis et Jacques GARNIER. ASSURANCE - Évolution contemporaine [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Autres références

  • ACTUARIAT & ACTUAIRES

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    L'activité appelée actuariat, accomplie par des actuaires, consiste à faire des calculs de probabilités à partir de renseignements statistiques. Ces calculs sont le plus souvent destinés à établir des taux de primes d'assurance en tenant compte de la fréquence des risques courus : mortalité, maladie,...

  • BANQUE - Économie de la banque

    • Écrit par et
    • 7 908 mots
    • 3 médias
    ...banque dans la faillite. Ce scénario, qui correspondait assez bien aux crises bancaires jusqu'aux années 1950, est devenu complètement obsolète depuis l'instauration de systèmes d'assurance des dépôts dans la plupart des pays développés. Ainsi, en cas de faillite bancaire, les déposants sont remboursés...
  • BANQUE - Supervision prudentielle

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    La lenteur des évolutions en la matière peut s'expliquer par les réticences des praticiens, en particulier celles des assureurs. Ces derniers font régulièrement valoir la spécificité de leur activité par rapport à celle des banques et, à cet égard, ne souhaitent pas une homogénéisation des exigences en...
  • COFACE (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur)

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    Créée en 1946, le groupe Coface est un des principaux acteurs mondiaux de l'assurance-crédit, en France et à l'international. Il a pour homologues et concurrents Euler-Hermes, en France et en Allemagne, et Eximbank, aux États-Unis. Son rôle est de sécuriser les échanges commerciaux de ses clients...

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