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ASSURANCE Évolution contemporaine

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Où va l’assurance ?

Il est plus facile d'identifier le rôle d'intermédiaire financier de l'assurance que celui de producteur de biens et de services. Si l'assureur, à l'inverse de ses clients, ne crée pas de véritables richesses, il a pour rôle de permettre à sa clientèle de préserver financièrement la richesse créée et/ou d'accompagner et d'aider au développement de la création de nouvelle richesse. La matière première de l'assureur est l'argent. Néanmoins, le travail de cette matière première, l'évolution positive ou négative de celle-ci sont en premier lieu directement dépendants de l'évolution ou plus exactement des évolutions typologiques des assurés, de leurs besoins de protection ainsi que de leur façon de consommer les produits et services d'assurance. L'assureur est ainsi directement dépendant des mutations de son environnement technologique, des grandes évolutions économiques et sociales qui surviennent là où il exerce ses activités.

Sur le plan technologique, le développement de l'industrie spatiale, de l'informatique, des télécommunications, les problèmes liés à l'environnement, toutes les questions relatives à la santé suscitent depuis une vingtaine d'années de nouveaux concepts où la gestion des risques se substitue de plus en plus fréquemment à la plus classique vente de contrats.

Pour ce qui concerne l'industrie, les restructurations, les concentrations, les délocalisations ont une répercussion directe sur l'assurance des risques d'entreprises, tant au regard des assurances de personnes que des assurances de dommages. Ainsi, au début des années 1980, on recensait plus de 450 000 sites soumis au tarif des risques industriels : moins de vingt ans plus tard, il n'en restait qu'un peu plus de 100 000, mais avec des concentrations de valeur trois fois plus élevées. Les caractéristiques des risques à assurer, leur nature même ont donc considérablement évolué.

Cette contraction de la matière assurable entraîne inévitablement d'importantes mutations dans toutes les composantes de ce secteur d'activité : distribution et intermédiaires d'assurances, entreprises d'assurances et de réassurance. La course à la taille est engagée et un nouveau paysage de l'assurance française se dessine. Quelques grands groupes généralistes, moins de dix, sont en train de dominer le marché européen, avec au moins un leader dans chacun des principaux pays, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, mais également Suisse.

Sur le marché français, les banques se positionnent pour devenir un point de passage obligé pour l'assurance des particuliers. L'euro et la possibilité de s'assurer sans restriction dans le pays de l'Union européenne de son choix représentent autant d'atouts pour les banques françaises, qui bénéficient pour les plus grandes d'entre elles d'un bon réseau européen, donc des moyens de faire du marché européen leur « marché domestique ». Les sociétés mutuelles et les sociétés dotées d'un réseau d'agents généraux ont commencé à réagir, l'avantage de l'expérience ne devant pas pour ces derniers être complètement négligé.

Pour ce qui concerne les risques d'entreprises, deux catégories d'assureurs devraient rapidement émerger : les très grands groupes, de dimension mondiale, et ceux, spécialisés, qui interviennent sur des niches ou des segments de marché particuliers. À l'exception du groupe AXA, de Groupama et de quelques mutuelles spécialisées (S.M.A.B.T.P., M.A.F.), le risque de ne plus avoir d'assureurs sous contrôle français est réel. Pour les grands courtiers, la puissance des Anglo-Saxons pourrait conduire au même résultat. Pourtant, les entreprises assurées savent que l'assureur dispose sur elles d'informations qualifiées[...]

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Pour citer cet article

Jean-Pierre AUDINOT, Encyclopædia Universalis et Jacques GARNIER. ASSURANCE - Évolution contemporaine [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Autres références

  • ACTUARIAT & ACTUAIRES

    • Écrit par
    • 157 mots

    L'activité appelée actuariat, accomplie par des actuaires, consiste à faire des calculs de probabilités à partir de renseignements statistiques. Ces calculs sont le plus souvent destinés à établir des taux de primes d'assurance en tenant compte de la fréquence des risques courus : mortalité, maladie,...

  • BANQUE - Économie de la banque

    • Écrit par et
    • 7 908 mots
    • 3 médias
    ...banque dans la faillite. Ce scénario, qui correspondait assez bien aux crises bancaires jusqu'aux années 1950, est devenu complètement obsolète depuis l'instauration de systèmes d'assurance des dépôts dans la plupart des pays développés. Ainsi, en cas de faillite bancaire, les déposants sont remboursés...
  • BANQUE - Supervision prudentielle

    • Écrit par et
    • 6 062 mots
    La lenteur des évolutions en la matière peut s'expliquer par les réticences des praticiens, en particulier celles des assureurs. Ces derniers font régulièrement valoir la spécificité de leur activité par rapport à celle des banques et, à cet égard, ne souhaitent pas une homogénéisation des exigences en...
  • COFACE (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur)

    • Écrit par et
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    Créée en 1946, le groupe Coface est un des principaux acteurs mondiaux de l'assurance-crédit, en France et à l'international. Il a pour homologues et concurrents Euler-Hermes, en France et en Allemagne, et Eximbank, aux États-Unis. Son rôle est de sécuriser les échanges commerciaux de ses clients...

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