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ASSURANCE Évolution contemporaine

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Les grandes réformes

Deux grandes réformes sont engagées depuis le début des années 2000, dans le sillage de celles qui ont concerné le secteur bancaire. Toutes deux ont trait à la solidité financière du secteur. La première concerne l'établissement des comptes des sociétés du secteur en conformité avec les normes internationales de comptabilité, censées favoriser une meilleure appréciation des risques et faciliter la prise de décision des investisseurs. La seconde concerne la solvabilité des établissements et vise à proportionner plus finement les exigences en fonds propres des établissements en fonction des risques auxquels ceux-ci sont exposés.

Normes comptables internationales

En vertu d’un règlement de la Commission européenne du 29 septembre 2003 portant adoption de certaines normes comptables internationales, les comptes consolidés des sociétés cotées de l'Union européenne sont, depuis l'exercice 2005, élaborés selon les normes définies par l'International Accounting Standards Board (I.A.S.B.) Trois normes intéressent plus particulièrement les sociétés d'assurances : IAS 32 et IAS 39, qui s'appliquent aux instruments financiers (à l'actif et au passif), et IFRS 4, propre aux activités d'assurance mais transitoire, la norme assurance définitive n'étant pas attendue avant 2010.

Ces normes, d'inspiration anglo-saxonne, s'adressent en priorité aux investisseurs auxquels il s'agit de transmettre une information transparente sur la valeur des actifs et des passifs des sociétés dont ils sont susceptibles de vendre ou d'acheter les titres. Il s'agit ainsi de produire pour l'ensemble des éléments du bilan une valorisation de marché, au lieu de celle au coût historique (coût d’acquisition) : la firme toute entière (qu'il s'agisse d'une entreprise non financière, d'une banque ou, en l'occurrence, d'une société d’assurances) est ainsi assimilée à un actif « valorisable », échangeable sur le marché à sa juste valeur.

La mise en application de ces normes a suscité de vives réactions de la part des professionnels de la banque et de l'assurance, ainsi que de leurs autorités de tutelle. Banquiers et assureurs ont notamment cherché à faire valoir la spécificité de leur activité et par suite de leur bilan, les assureurs insistant notamment sur la mutualisation des risques, la durée des engagements et la gestion actif-passif... Les autorités de tutelle ont, quant à elles, mis en garde contre les problèmes de stabilité que pourrait poser l'application de ces normes, en suscitant une volatilité artificielle des résultats et des fonds propres.

L’exigence de solvabilité

L'exigence de solvabilité des entreprises d'assurances constitue l'une des trois composantes du dispositif prudentiel destiné à protéger les assurés (F.F.S.A., rapport annuel). Elle complète les dispositions relatives au calcul et à l'établissement des provisions techniques et l'ensemble de la réglementation des placements. La réglementation, française comme européenne, impose aux entreprises d'assurances de respecter une « marge de solvabilité réglementaire », qui proportionne leurs fonds propres à leurs provisions techniques représentatives de leurs engagements vis-à-vis des assurés.

Dans le cadre de la directive européenne « Solvabilité II » dont la mise en œuvre est prévue à l'horizon de 2010-2011, les exigences en fonds propres vont être plus finement calibrées en fonction des risques. Comme dans le secteur bancaire, les sociétés d'assurances vont être amenées à développer leur modèles internes d'évaluation des risques et à les utiliser pour déterminer leurs besoins prudentiels en fonds propres. À défaut, elles devront appliquer une nouvelle formule standardisée de calcul du capital réglementaire nécessaire.[...]

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Pour citer cet article

Jean-Pierre AUDINOT, Encyclopædia Universalis et Jacques GARNIER. ASSURANCE - Évolution contemporaine [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Autres références

  • ACTUARIAT & ACTUAIRES

    • Écrit par
    • 157 mots

    L'activité appelée actuariat, accomplie par des actuaires, consiste à faire des calculs de probabilités à partir de renseignements statistiques. Ces calculs sont le plus souvent destinés à établir des taux de primes d'assurance en tenant compte de la fréquence des risques courus : mortalité, maladie,...

  • BANQUE - Économie de la banque

    • Écrit par et
    • 7 908 mots
    • 3 médias
    ...banque dans la faillite. Ce scénario, qui correspondait assez bien aux crises bancaires jusqu'aux années 1950, est devenu complètement obsolète depuis l'instauration de systèmes d'assurance des dépôts dans la plupart des pays développés. Ainsi, en cas de faillite bancaire, les déposants sont remboursés...
  • BANQUE - Supervision prudentielle

    • Écrit par et
    • 6 062 mots
    La lenteur des évolutions en la matière peut s'expliquer par les réticences des praticiens, en particulier celles des assureurs. Ces derniers font régulièrement valoir la spécificité de leur activité par rapport à celle des banques et, à cet égard, ne souhaitent pas une homogénéisation des exigences en...
  • COFACE (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur)

    • Écrit par et
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    Créée en 1946, le groupe Coface est un des principaux acteurs mondiaux de l'assurance-crédit, en France et à l'international. Il a pour homologues et concurrents Euler-Hermes, en France et en Allemagne, et Eximbank, aux États-Unis. Son rôle est de sécuriser les échanges commerciaux de ses clients...

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