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ANTHOZOAIRES

Ébauche d'une phylogenèse

Si nous replaçons les Anthozoaires dans l'ensemble des Cnidaires, une constatation vient immédiatement à l'esprit : ces animaux passent toute leur vie au stade de polype qui, dans l'ontogenèse des autres Cnidaires, n'est qu'un stade transitoire considéré comme larvaire. On peut donc supposer que les Anthozoaires sont phylogénétiquement peu évolués. La paléontologie contribue à affermir cette hypothèse. La plus ancienne anémone connue, Mackenzia, du Cambrien moyen, est structuralement très proche d'une anémone actuelle, Edwardsia.

À l'intérieur de l'embranchement, on distingue trois lignées évolutives. La première conduit des Antipathidés aux Cérianthaires. À propos des premiers, il est bon de noter qu'ils furent longtemps considérés comme des Anthozoaires ayant secondairement dégénéré. Finalement, les zoologistes s'accordent à les reconnaître comme les Anthozoaires vivants les plus primitifs. Dans la deuxième, celle des Alcyonaires, les Gorgonidés et les Pennatulidés dérivent des Alcyonidés. La dernière lignée présente, à sa base, les Zoanthidés. Bien que leur position phylogénétique soit, par ailleurs, difficile à préciser, l'existence du stade Edwardsia au cours du développement permet de les placer à la base de la grande radiation évolutive anémones - madrépores, dans laquelle on rencontre les stades Edwardsia et Halcampoides, ce qui justifie précisément le rapprochement de ces deux ordres.

Hyman (1940) a proposé une phylogénie qui est encore acceptée à l'heure actuelle. Pourtant, un autre travail de Hand (1966) remet en question la filiation classique actinies - madrépores qui considère les anémones comme des coraux primitifs. Se fondant principalement sur l'ontogenèse des cloisons dans les deux ordres, cet auteur affirme que ce sont les Madréporaires qui ont donné les Actiniaires, d'une part, et que, d'autre part, les genres Edwardsia et Halcampoides ne sont pas des genres primitifs (au sens évolutif), mais qu'ils sont restés fixés à un stade ontogénétique jeune. Il devient alors impossible de les placer à la base de l'évolution phylogénétique des Actiniaires et des Madréporaires comme le propose Hyman.

— Pierre CLAIRAMBAULT

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Pour citer cet article

Pierre CLAIRAMBAULT et Yves TURQUIER. ANTHOZOAIRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Actinie (morphologie) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Actinie (morphologie)

Actinie (anatomie) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Actinie (anatomie)

Septum - crédits : Encyclopædia Universalis France

Septum

Autres références

  • CNIDAIRES

    • Écrit par Andrée TÉTRY
    • 1 282 mots
    • 5 médias
    – Les Anthozoaires, où n'existe que la forme polype, sont subdivisés en trois classes : Octocoralliaires, Hexacoralliaires, Tétracoralliaires ;
  • PHYLOGÉNIE ANIMALE

    • Écrit par Michaël MANUEL
    • 11 693 mots
    De même, la symétrie bilatérale n'est en réalité pas présente uniquement chez les Bilateria, mais également chez beaucoup d'anthozoaires (une classe de cnidaires comprenant notamment les anémones de mer et les coraux). La bilatéralité se manifeste par l'existence de deux axes de polarité corporelle...
  • RÉCIFS CORALLIENS

    • Écrit par Pascale JOANNOT
    • 6 438 mots
    Sans entrer dans les dédales de la classification du vivant, les Cnidaires comprennent trois classes : les Anthozoaires, les Hydrozoaires et les Scyphozoaires. Les Anthozoaires actuels se divisent eux-mêmes en deux sous-classes : les Octocoralliaires (ou Alcyonaires) et les Hexacoralliaires (ou Zoanthaires)....

Voir aussi