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HITCHCOCK ALFRED (1899-1980)

Alfred Hitchcock - crédits : Hulton Archive/ Getty images

Alfred Hitchcock

Hitchcock aura donc triomphé sur tous les plans. Non seulement la plupart de ses films ont été des succès : il a peu à peu imposé le respect. Il a su plaire, amuser, émouvoir, et en même temps susciter les travaux les plus savants. Comme si la clarté de ses cinquante-trois films cachait un secret. Le « cinéma selon Hitchcock » – pour reprendre la belle formule de Truffaut – est si simple, si évident qu'il défie le spectateur et le critique. Ou bien il ne faut pas chercher au-delà de l'intrigue : il suffit d'accepter le jeu du suspense et ses règles (c'est ce qu'on a cru longtemps) ; ou bien ce jeu dissimule un univers : alors c'est du très grand art, même si les sujets sont minces (ce que personne ne conteste plus).

Un maître à filmer

<it>Rebecca</it>, d'Alfred Hitchcock - crédits : Twentieth Century-Fox Film Corporation/ Collection privée

Rebecca, d'Alfred Hitchcock

Né à Londres le 13 août 1899, Hitchcock a fait ses études chez les jésuites, au St. Ignatius College. Il s'oriente d'abord vers une carrière d'ingénieur et travaille à la compagnie télégraphique Henley en même temps qu'il apprend le dessin à l'université de Londres. Très jeune, il s'intéresse au théâtre et au cinéma. La Compagnie télégraphique lui confie les illustrations d'annonces publicitaires. Une société de cinéma l'engage pour dessiner les intertitres des films muets. Il écrit des scénarios et devient assistant. En 1925, il réalise son premier film The Pleasure Garden. C'est en 1940 que commence sa carrière américaine avec Rebecca.

Au cours des années cinquante, les critiques des Cahiers du cinéma – Chabrol, Rohmer, Truffaut, Godard, Douchet – contribuent à découvrir l'unité profonde de l'œuvre de Hitchcock. Pour eux, chaque film de Hitchcock repose sur une sorte de « postulat formel ». Désormais, la cause est entendue. Hitchcock est devenu un maître à filmer.

Pourtant, il n'est pas sûr que sa simplicité ait fait école. S'il y a deux sortes d'artistes, les « simplifieurs » et les « compliqueurs », les premiers sont de plus en plus rares. Hitchcock en est le représentant le plus accompli, avec John Ford, Howard Hawks, Ernst Lubitsch. Comme eux, il est aux antipodes de la mode. On peut donc se demander aujourd'hui : quelle est cette clarté qui fascine ? Qu'est-ce qui définit l'art selon Hitchcock, et semble désormais si loin de nous ?

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Paris-V-René-Descartes, critique de cinéma

Classification

Pour citer cet article

Jean COLLET. HITCHCOCK ALFRED (1899-1980) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Alfred Hitchcock - crédits : Hulton Archive/ Getty images

Alfred Hitchcock

<it>Rebecca</it>, d'Alfred Hitchcock - crédits : Twentieth Century-Fox Film Corporation/ Collection privée

Rebecca, d'Alfred Hitchcock

<it>La Mort aux trousses</it>, A. Hitchcock - crédits : Metro-Goldwyn-Mayer/ Getty Images

La Mort aux trousses, A. Hitchcock

Autres références

  • VERTIGO, film de Alfred Hitchcock

    • Écrit par Jacques AUMONT
    • 954 mots

    De tous les cinéastes qui ont fait le cinéma classique hollywoodien, c'est Alfred Hitchcock (1899-1980) qui a eu l'ambition la plus complète, puisqu'il voulait captiver le spectateur autant par la forme du film que par le récit. Très tôt, il a travaillé des modes du récit, au premier chef le...

  • VERTIGO (A. Hitchcock), en bref

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 206 mots

    Avec Vertigo (Sueurs froides, 1958), Alfred Hitchcock pousse à son comble sa conception du suspense. La profondeur psychologique de l'intrigue, inspirée d'un roman de Boileau et Narcejac, le confirme définitivement comme un immense cinéaste à la fois populaire et expérimental. Le suspense n'a plus...

  • ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Cinéma

    • Écrit par N.T. BINH
    • 3 446 mots
    • 4 médias
    ...parlant, grâce à la langue qui leur est commune, et malgré les efforts des autorités pour favoriser la production nationale par un système de quotas. Durant les années 1930, le succès du cinéma britannique en dehors de ses frontières entraîne un regain de prestige, notamment avec les films d'...
  • CHABROL CLAUDE (1930-2010)

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 3 519 mots
    • 1 média

    Des cinéastes de la Nouvelle Vague, Claude Chabrol est le plus inclassable. Il n'a ni le romantisme réfléchi de Truffaut, ni la modernité affichée de Godard, ni l'ascétisme quasi mystique de Rivette, ni la rigueur obsessionnelle de Rohmer. Si certains projets attendent le moment propice pour éclore,...

  • CINÉMA (Réalisation d'un film) - Mise en scène

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 4 776 mots
    • 10 médias
    ...monteur, même le plus ingénieux, ne pouvait que les monter l'un à la suite de l'autre pour respecter la continuité et la logique du récit. Au contraire, Alfred Hitchcock organisait ses prises de vues d'une façon tellement complexe que, tel un puzzle, les plans ne pouvaient être montés que d'une seule façon,...
  • CINÉMA (Réalisation d'un film) - Musique de film

    • Écrit par Alain GAREL
    • 6 489 mots
    • 5 médias
    ...l'exception d'une courte scène dialoguée, était un film muet, avec intertitres, sonorisé, certains premiers films sonores furent des œuvres de transition. Ce fut le cas de Blackmail (Chantage) d'Alfred Hitchcock (1929), muet, dont certaines scènes furent tournées à nouveau avec du son. En conséquence,...
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Voir aussi