EINSTEIN ALBERT (1879-1955)
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Philosophie de la connaissance
Les nouvelles conceptions de la physique contemporaine provenant de la théorie de la relativité et de la mécanique quantique ont entraîné, en tout cas, dans le domaine philosophique, de substantielles remises en cause. Tout d'abord, quelle que soit la continuité des concepts et des énoncés physiques avec les conceptions antérieures, ils se présentent selon des interprétations différentes, de nature systémique : c'est leur place dans les systèmes théoriques concernés, mais également dans le cadre général des connaissances, qui est modifiée et qui leur confère une autre signification.
Tel est le sens des grandeurs physiques comme l'espace et le temps, par exemple, qui sont construites en fonction de propriétés physiques fondamentales, comme le respect du principe de relativité et la constance de la vitesse de la lumière. Ils ne peuvent plus être vus comme des formes a priori de la sensibilité dans le sens de Kant, à cause de cette construction et parce qu'ils correspondent à un contenu objectif. Mais ils peuvent difficilement être considérés, à l'inverse, comme purement empiriques, si ils sont constitués dans un système théorique où l'expérience n'est que l'une des instances ayant un rôle, à côté des définitions, des conventions et de choix rationnels de diverses natures. La démarche d'Einstein a souvent été interprétée, à tort, comme définissant tout uniment ces grandeurs par référence à leur mesure, alors qu'il était préoccupé de les définir physiquement, c'est-à-dire en référence à des phénomènes et à des événements, mais qui demandent par ailleurs, pour être intelligibles, d'être constitués rationnellement.
La question de la géométrie, également, a constitué l'un des points chauds des débats philosophiques, reprenant celui qui avait eu lieu à propos des géométries non euclidiennes, avec notamment Riemann, Helmholtz, Mach et Poincaré. Les empiristes et positivistes logiques, avec Reichenbach et Carnap, ont vu dans la réponse donnée par la relativité générale sur la structure non euclidienne de l'espace physique l'évidence de la « disso [...]
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Écrit par :
- Michel PATY : directeur de recherche émérite au CNRS
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THÉORIE DE LA RELATIVITÉ, en bref
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ATOME
Dans le chapitre « Atome et lumière » : […] En physique classique, l' émission de rayonnement par un système de particules chargées dépend de l'accélération de ces particules (théorie de Lorenz de l'électron classique). En mécanique quantique, cette image est remplacée par celle de la transition du système d'un état quantique à un autre d'énergie plus petite ; cette image décrit correctement les phénomènes observés. Le premier traitement q […] Lire la suite
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Dans le chapitre « Le modèle de Bohr » : […] En 1913, Bohr développa une théorie très ingénieuse des atomes qui associait la mécanique classique et les idées de quantification. Un système atomique ne peut exister qu'à certaines valeurs discrètes de l'énergie, appelées niveaux d'énergie et notés E 1 , E 2 ,... , E i ,... Ces énergies sont déterminées en modifiant la mécanique classique par des conditions de quantification : seules les énerg […] Lire la suite
BIG BANG
Dans le chapitre « La cosmologie relativiste » : […] Dès les premières décennies du xx e siècle, la cosmologie se place d'emblée sous le signe de la relativité générale. Tous les cosmologistes sont déjà d'accord (ce qui est toujours le cas aujourd'hui) pour déclarer qu'un modèle cosmologique, qui représente notre Univers, doit être construit dans le cadre de cette théorie fondamentale et révolutionnaire, énoncée par Albert Einstein en 1915. Ce fu […] Lire la suite
BOSE-EINSTEIN CONDENSATION DE
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CAUSALITÉ
Dans le chapitre « Idéalisme ou réalisme » : […] Le principe de causalité peut être envisagé de deux points de vue radicalement différents : ou bien on suppose que notre raison saisit la réalité et le mot « causalité » désigne un ensemble de relations d'ordre entre les choses elles-mêmes, touchant leur permanence, leur succession et leurs interactions ; ou bien l'idée de causalité ne dénote pas une propriété des choses elles-mêmes, mais seulemen […] Lire la suite
CHAMPS THÉORIE DES
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ÉCLIPSE SOLAIRE DU 29 MAI 1919
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EDDINGTON ARTHUR STANLEY (1882-1944)
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Pour citer l’article
Michel PATY, « EINSTEIN ALBERT - (1879-1955) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 03 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/albert-einstein/