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AKBAR (1542-1605)

Son influence sur les arts et les lettres

Comprenant l'intérêt des rapprochements culturels, il confia à des poètes le soin de traduire en persan les chefs-d'œuvre de la littérature indienne. Il constitua une bibliothèque où furent classés un très grand nombre de manuscrits. Il favorisa le développement de l'urdu, mélange de l'hindi et du persan, qui devint la langue de ses résidences, où voisinaient hindous et musulmans. Sous son règne, un brāhmane devenu ascète, Tulsīdās (mort en 1623), apparaît comme le créateur de l'hindi moderne. Il « chanta la foi vishnouiste, la tolérance et l'union, dans une œuvre admirable, pleine de sérénité », que domine son adaptation du Rāmayāna.

Avant d'atteindre au dépouillement religieux, Akbar avait été un bâtisseur de mosquées. C'est à Fatehpūr Sīkrī (Ville de la Victoire) − dans cette capitale éphémère et merveilleuse, qu'il fit élever, pour commémorer l'annexion du Gujrāt − que se trouve la plus célèbre de ces mosquées. À Delhi, il édifia une sépulture royale pour son père Humāyūn, et une autre à Sahsaram pour l'empereur Sher shāh.

C'est lui qui entreprit la construction du Fort rouge d'Allahābād. L'orientation des arts vers un style plus national lui parut un moyen de cimenter l'unité. Aussi fonda-t-il des écoles de peinture où la tradition indo-musulmane, nuancée d'influences persanes, aboutira à la création d'admirables miniatures indiennes. Il mourut en 1605 à Agra, dans un des palais qu'il avait fait construire.

Après la mort d'Akbar, ses successeurs poursuivront sa politique de magnificence, mais elle ne sera que le paravent d'une faiblesse qui conduira l'Empire mongol vers sa désagrégation.

— Marie-Simone RENOU

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Écrit par

  • : membre de l'École française d'Extrême-Orient, diplômée de l'École pratique des hautes études

Classification

Pour citer cet article

Marie-Simone RENOU. AKBAR (1542-1605) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ‘ABD-ŪS-SAMAD (XIVe s.)

    • Écrit par Universalis
    • 313 mots

    Peintre persan du xive siècle, fondateur avec Mīr Sayyid ‘Alī de l'école de peinture moghole en Inde.

    Né en Perse au sein d'une famille aisée, ‘Abd-ūs-Samad est déjà un calligraphe et peintre de renom lorsqu'il rencontre l'empereur moghol Humāyūn, en exil en Perse. Ce dernier l'invite...

  • ĀGRĀ

    • Écrit par François DURAND-DASTÈS
    • 265 mots
    • 2 médias

    Ville de l'Union indienne (État d'Uttar Pradesh), située dans l'ouest de la plaine du Gange, densément peuplée et constituant avec le seuil qui la sépare de la vallée de l'Indus une vieille région historique où se sont très souvent centrées les grandes constructions politiques...

  • ART COLONIAL

    • Écrit par Véronique GERARD-POWELL, Alexis SORNIN
    • 8 370 mots
    • 2 médias
    Une première délégation jésuite venue de Goa en 1580 offre à l'empereur moghol Akbar (règne : 1556-1605) les huit volumes abondamment illustrés de la Bible royale polyglotte de Chistophe Plantin, imprimée à Anvers en 1568-1572. Le pouvoir des images, officiellement reconnu par le concile...
  • EMPIRE MOGHOL - (repères chronologiques)

    • Écrit par Olivier COMPAGNON
    • 302 mots

    1526 Le prince moghol Babur (Bāber) écrase l'armée du sultan de Delhi à la bataille de Panipat, point de départ de la domination moghole en Inde.

    1530 À la mort de Babur, son fils Humayun lui succède. Battu par l'Afghan Sher Shah à Kanauj en 1540, il doit fuir en Iran mais reprend le...

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Voir aussi