AKBAR (1542-1605)
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En 1556, à la mort de son père, Humāyūn, Akbar prend le pouvoir. Il n'a que treize ans et, sous la tutelle de son précepteur, Bairam khān, il se lance à la reconquête de l'Empire indien. La victoire de Pānīpat, en cette même année 1556, le libère de la menace de l'usurpateur Hémou. La mort de Bairam khān, en 1561, lui permet d'exercer seul le pouvoir. À partir de 1561, il se livre à une politique de conquête et d'annexion qui aboutit, dès 1576, à étendre son autorité d'une mer à l'autre sur toute l'Inde du Nord. À la fin de sa vie, il avait rétabli le plus grand empire que l'Inde eût connu depuis Açoka. Mais, pour le protéger, il se trouva contraint à des guerres incessantes.
Il réalisa l'organisation intérieure de l'empire, effectua des réformes sociales pour la protection des paysans, favorisa les arts et les lettres, édifia des monuments, bâtit des villes, s'intéressa aux religions et à la philosophie. Son idéal était de faire oublier ses origines musulmanes et de représenter aux yeux de ses sujets un empereur véritablement indien.
La reconquête de l'Empire indien
Petit-fils de Bābur, descendant à la fois de Timūr (Tamerlan) et de Chingiz khān (Gengis khān) qui, à la tête de ses cavaliers, avait quitté les steppes du Turkestan pour s'emparer de Kābul, puis de Lahore et de Delhi dans le dessein de fonder en Inde un empire mongol, Akbar naquit en exil. Son père, Humāyūn, trahi par les intrigues de ses frères, s'était vu déposséder du pouvoir par un chef afghan, Sher shāh. Mais il avait su discerner le moment où les désaccords de ses successeurs permettraient son retour. En 1555, profitant de la mort accidentelle de Sher shāh, il se présenta devant Delhi, accompagné de son fils Akbar, mais il devait mourir l'année suivante, de façon accidentelle lui aussi, laissant à Akbar le soin d'entreprendre la reconquête de l'Empire mongol.
Lors de son avènement en 1556, la situation d'Akbar semble désespérée. Menacé à la fois par les partisans du dernier usurpateur, Sikandar Sour, et par le prince hindo [...]
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Écrit par :
- Marie-Simone RENOU : membre de l'École française d'Extrême-Orient, diplômée de l'École pratique des hautes études
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Pour citer l’article
Marie-Simone RENOU, « AKBAR (1542-1605) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 12 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/akbar/