TORNADES ET TROMBES
Les tornades et les trombes sont des colonnes d'air tourbillonnant en forme de colonne tubulaire ou de cône renversé qui se développent sous la base de certains nuages d’orage. Tornade, trombe ou trombe marine, ces termes désignent le même phénomène météorologique, mais le premier est plus souvent utilisé pour les tourbillons se produisant au-dessus de surfaces terrestres, et les seconds au-dessus de surfaces marines.
Bien que de petites dimensions (quelques dizaines à quelques centaines de mètres de diamètre) – par comparaison avec d’autres tourbillons comme les cyclones qui s’étalent sur plusieurs centaines de kilomètres – et ne durant souvent que quelques dizaines de minutes, les tornades sont les phénomènes météorologiques les plus violents. Accompagnées de vents pouvant atteindre 500 km/h dans les cas extrêmes, elles tuent chaque année des centaines de personnes, en blessent plusieurs milliers et provoquent d’importants dégâts matériels et agricoles. Elles sont capables de tordre et d'arracher les arbres, de détruire les habitations ou les bâtiments, même les plus solides, et de projeter à plus de 100 mètres des objets de la taille d'une automobile. Tôles, éléments de toits, portes arrachées, vitres cassées, branches d’arbres, tout ce qui traîne devient projectile lorsqu’il est entraîné à plus de 100 km/h dans les airs.
Même si aucune partie du globe n’est vraiment à l’abri, certaines régions, comme le Bangladesh, les États-Unis ou l’Inde, sont particulièrement exposées aux tornades et subissent fréquemment des dommages importants. À titre d’exemple, la tornade qui a touché le Bangladesh le 26 avril 1989 a fait près de 1 300 morts, 12 000 blessés et rasé les villes de Saturia et Manikganj. Et celle qui a affecté Joplin, dans le Missouri (États-Unis), le 22 mai 2011, a tué 158 personnes, en a blessé près de 1 200 autres et causé environ 2,8 milliards de dollars (US $) de dégâts.
Formation des tornades
Des tornades ou des trombes peuvent se développer dans les systèmes nuageux produisant des conditions météorologiques sévères comme les bandes de front froid, les lignes de grains ou les cyclones tropicaux. Mais les tornades plus destructrices trouvent leur origine dans les supercellules orageuses (ou supercells en anglais) particulièrement sévères, qui sont associées à des cumulonimbus et qui produisent des vents tempétueux et des pluies torrentielles, parfois accompagnées de précipitations de grêle dévastatrices. Ces nuages se forment dans des conditions météorologiques très instables, dans lesquelles la température, l’humidité, la direction et la force du vent varient rapidement avec l'altitude.
Dans les supercellules orageuses, les tornades prennent le plus souvent naissance à l’interface entre le courant d’air ascendant et le courant d’air descendant accompagnant les précipitations, courants d’air intenses qui, dans les cas extrêmes, peuvent respectivement atteindre, voire dépasser, 150 et 100 km/h. Parce qu'ils subissent l’action de vents environnants dont la direction change avec l’altitude, ces courants ont tendance à tourner autour d’axes plus ou moins verticaux. Mais cette rotation, même si elle est favorable à leur apparition, n’est généralement pas suffisante pour expliquer le développement de tornades destructrices et, d’ailleurs, toutes les supercellules orageuses n’en génèrent pas.
Un autre élément important est la présence, près du sol, de tubes d’air en rotation, encore appelés tubes de vortex, qui peuvent se former sous l’action des rafales de vent associées aux courants d’air ascendant et descendant de la cellule. Si un tel tube d’air entre en interaction avec le courant ascendant qui alimente la cellule orageuse, l’air est accéléré vers le haut, le tube s’incurve et s’étire. Son diamètre se réduisant, sa vitesse de[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
Classification
Médias
Autres références
-
ASCENDANCE, météorologie
- Écrit par Jean-Pierre CHALON
- 4 814 mots
- 10 médias
...150 km/h et dépasser la tropopause de plusieurs kilomètres. Les cellules associées sont extrêmement intenses et donnent naissance à de violents orages, parfois accompagnés de tornades soufflant à plus de 300 km/h, de pluies torrentielles, de grêlons gros comme des boules de pétanque, et de foudroiements... -
CATASTROPHES NATURELLES (notions de base)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 2 855 mots
- 12 médias
Une tornade est également une perturbation tourbillonnaire, d’extension limitée mais d’intensité très violente, qui prend naissance sur les continents. Une trombe est son équivalent maritime. -
DÉPRESSION, météorologie
- Écrit par Jean-Pierre CHALON
- 3 426 mots
- 6 médias
...fort cisaillement vertical du vent horizontal. On parle alors de mésocyclone, une zone dont le diamètre horizontal peut atteindre de 15 à 20 kilomètres. Son observation est un indice important du risque de déclenchement de tornades, des phénomènes extrêmement destructeurs associés à une forte dépression... -
MÉTÉORES
- Écrit par Jean-Pierre CHALON
- 6 648 mots
- 19 médias
Les trombes et les tornades sont des colonnes d'air tourbillonnant, en forme de colonne tubulaire ou de cône renversé, qui se développent sous la base de cumulonimbus. Tornade, trombe ou trombe marine sont des termes qui désignent le même phénomène météorologique, mais le premier est plus souvent utilisé... - Afficher les 7 références