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OCÉAN ET MERS (Vie marine) Vie pélagique

Le domaine pélagique est représenté par l'ensemble des eaux de l'océan mondial ; les êtres vivants qui peuplent ce domaine constituent le pelagos.

Le degré de liberté de ces êtres vivants par rapport aux mouvements des masses d'eau au sein desquelles ils vivent conduit à subdiviser le pelagos en deux grands ensembles : le plancton et le necton. Le plancton est constitué par les êtres végétaux ou animaux dont les mouvements propres (lorsqu'ils existent) n'ont pas une ampleur suffisante pour leur permettre de surmonter ceux de la masse d'eau qui les porte ; à l'exception de certains déplacements verticaux périodiques, qui sont conditionnés par l'alternance des nuits et des jours (migrations nycthémérales), les êtres planctoniques sont transportés passivement. Le necton, quant à lui, désigne l'ensemble des animaux dont la mobilité propre est suffisante pour leur permettre de surmonter les courants. Il ne comprend que des animaux de taille assez importante : quelques crustacés nageurs, de nombreux céphalopodes, poissons et cétacés.

On distingue parfois, à côté du plancton, deux autres catégories mineures : le neuston et le pleuston. Le neuston est constitué par les êtres vivant au niveau de l'interface de l'eau et de l'air ; certains (épineuston) qui, en quelque sorte, marchent sur l'eau ne sont guère représentés dans les milieux océaniques que par des insectes hémiptères du genre Halobates, assez analogues aux Gerris qui courent sur les mares ou les parties calmes des ruisseaux. Il semble également que la couche d'eau la plus superficielle (de 0 à 2 cm env.) renferme un peuplement assez particulier (hyponeuston), différent de ce que l'on considère habituellement comme étant le plancton de surface ; si les algues unicellulaires qui y vivent ne paraissent rien présenter de spécifique, en revanche, les animaux y montrent souvent une pigmentation bleue, ce qui les protège, semble-t-il, de certaines radiations. Le pleuston regroupe les animaux dont le corps émerge partiellement au-dessus de la surface, et qui se trouvent, de ce fait, soumis concurremment à l'action des courants et à celle des vents ; c'est le cas de divers siphonophores (Velella, Porpita, Physalia, cette dernière ayant de redoutables propriétés urticantes), et du gastéropode Janthina, qui flotte grâce à un radeau de bulles de mucus.

Le plancton

Quoique, dans l'ensemble, le plancton soit constitué d'espèces de petite taille, on a pu en établir une classification fondée sur des critères dimensionnels, allant du picoplancton (10—12 m), représenté surtout par des bactéries, jusqu'au mégaloplancton, où l'on classe les invertébrés qui dépassent 5 cm de longueur, en passant par de minuscules eucaryotes de moins d'un micromètre de diamètre (10—6 m). Les catégories dimensionnelles supérieures ne renferment que des espèces animales (zooplancton), alors que des espèces végétales (phytoplancton) dominent dans les catégories correspondant aux tailles les plus faibles.

Au sein du zooplancton, on distingue des êtres vivants, dits holoplanctoniques, dont la totalité du cycle biologique se déroule au sein des eaux, par opposition aux espèces méroplanctoniques, dont le cycle biologique se partage en deux périodes inégales : l'une planctonique, la plus courte, l'autre benthique, la plus longue.

Composition

Le plancton végétal, ou phytoplancton, est exclusivement constitué d'organismes unicellulaires. Les deux groupes les plus importants, tant par le nombre des espèces que par l'abondance des populations, sont les diatomées, dont les cellules sont protégées par une enveloppe siliceuse, et les dinoflagellés à enveloppe chitinoïde, enveloppe souvent pourvue de prolongements ou d'épines (cf. dinophycées).

Quoique présentes dans toutes les mers,[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de la Méditerranée, Marseille
  • : membre de l'Institut de France, commandeur de la Légion d'honneur, professeur émérite de l'université de la méditerranée Aix-Marseille-II

Classification

Pour citer cet article

Lucien LAUBIER et Jean-Marie PÉRÈS. OCÉAN ET MERS (Vie marine) - Vie pélagique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Barracudas - crédits : Jeff Rotman Photography/ Corbis Historical/ Getty Images

Barracudas

Oikopleura et Calanus : collecte de la nourriture - crédits : Encyclopædia Universalis France

Oikopleura et Calanus : collecte de la nourriture

Abondance du plancton - crédits : Encyclopædia Universalis France

Abondance du plancton

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations marines

    • Écrit par Jean-Pierre PINOT
    • 7 916 mots
    • 26 médias

    Les accumulations marines résultent soit de la sédimentation, soit de la construction biologique (cf. récifs).

    La sédimentation est l'abandon de matériaux meubles en cours de transport. L'agent de transport, s'il s’exerce de manière temporaire, donne lieu à des accumulations...

  • ACIDIFICATION DES OCÉANS

    • Écrit par Paul TRÉGUER
    • 2 201 mots
    • 5 médias

    Par sa capacité à dissoudre les gaz atmosphériques responsables de l'effet de serre, l'océan joue un rôle essentiel dans la régulation du climat. Toutefois, l'absorption de l'excès de dioxyde de carbone (CO2) rejeté par les activités humaines (anthropiques) depuis 1850...

  • ADRIATIQUE MER

    • Écrit par Universalis
    • 692 mots

    La mer Adriatique est un bras de la mer Méditerranée situé entre les péninsules italienne et balkanique. À son extrémité sud-est, le canal d'Otrante la relie à la mer Ionienne. Elle mesure environ 800 kilomètres de longueur, avec une largeur moyenne de 160 kilomètres, une profondeur maximale de...

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Jean AUBOUIN, René BLANCHET, Jacques BOURGOIS, Jean-Louis MANSY, Bernard MERCIER DE LÉPINAY, Jean-François STEPHAN, Marc TARDY, Jean-Claude VICENTE
    • 24 158 mots
    • 23 médias
    Les plaines côtières de l'Atlantique et du golfe du Mexique se suivent du New Jersey au Yucatán. Leur genèse est étroitement liée à l'évolution de l'Atlantique et aux transgressions et régressions marines qui se sont succédé depuis le Jurassique.
  • Afficher les 130 références

Voir aussi