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AFGHANISTAN

Nom officiel

Émirat islamique d'Afghanistan

    Chef de l'État et du gouvernement

    Le mollah Mohammad Hassan Akhund (depuis le 7 septembre 2021)

      Capitale

      Kaboul

        Langues officielles

        Pachto, persan 1

          Unité monétaire

          Afghani (AFN)

            Population (estim.) 35 581 000 (2024)
              Superficie 652 864 km²

                Art et archéologie

                L'Asie moyenne, appelée Afghanistan depuis l'époque de Hiuan-ts'ang (viie s. apr. J.-C.), couvre les régions situées de part et d'autre de l'Hindou-Kouch. Son art est mieux connu aujourd'hui, grâce aux spectaculaires découvertes de villes, de nécropoles, de hauts-lieux de culte et de monastères bouddhiques. Ces travaux illustrent, d'une manière plus complète que jadis, les cultures variées qui se sont mêlées sur ces territoires ainsi que l'expansion des religions. On peut donc risquer une synthèse encore inconcevable dans les années cinquante. Elle subira probablement encore maintes transformations, mais restera sans doute dans l'axe entrevu, par les premiers pionniers français, puis révélé par des missions archéologiques internationales auxquelles se joignent, depuis les années 1960, les archéologues afghans eux-mêmes.

                Au cours d'une période qui s'étend du Paléolithique supérieur (30 000 ans av. J.-C.) au Néolithique et à l'âge du bronze, l'art participe à la koiné culturelle de l'Asie moyenne, entre Caspienne et Indus ; il est particulièrement représenté, à partir du Néolithique, par de belles poteries et des petites terres cuites prophylactiques.

                Puis, au cours d'une période qui s'étenddes conquêtes des rois achéménides, venus de Perse au vie siècle avant J.-C., à la fin du royaume gréco-bactrien, dans la seconde moitié du iie siècle avant J.-C., l'art est nettement influencé par les apports irano-hellénistiques, tant en Bactriane qu'au Séistan, surtout après le raid qu'Alexandre de Macédoine fit dans ces régions entre 330 et 327 avant J.-C.

                On a retrouvé certaines villes « grecques », avec un ensemble assez fragmenté de productions artisanales et artistiques, des « trésors » enfouis, et des monnaies d'une qualité rare, frappées par les rois locaux pour leur propagande.

                La période suivante, dite barbare, chevauche quelque peu la précédente (iie s. av. J.-C. - iie s. apr. J.-C.) ; elle correspond aux passages des Saka (Scythes), plus ou moins hellénisés, des Parthes, d'abord philhellènes puis iranisés, et surtout des Kouchans, dont l'art original et profondément réaliste, qu'on ne doit plus confondre avec l'art du Gandhāra, est inspiré à la fois de l'hellénisme et de l'art royal des Parthes. De ces cultures différentes, mêlées de façon anarchique, nous restent des villes, souvent reconstruites sur les ruines d'établissements antérieurs, hauts lieux dynastiques et religieux décorés de statues de pierre et de modelages d'argile, et des monnaies d'or ornées du visage des conquérants.

                Au cours de la dernière période (iie-viie s. apr. J.-C.), que l'on peut qualifier de bouddhique, on assiste à une prolifération étonnante et durable de monuments religieux, abondamment décorés à la demande des moines ou des donateurs, laïques ou princiers (Kouchans tardifs, Kouchano-sassanides, Hephtalites et Turks) ; c'est un âge d'or, tant pour les sculpteurs et les modeleurs que pour les peintres. Ces artistes adoptèrent pendant longtemps la tradition iconographique gandharienne : la légende bouddhique ; puis, évoluant en suivant les différentes doctrines des nouvelles sectes, ils abandonnent la figuration anecdotique pour présenter des mandalas stylisés, chargés d'aider les aspirants à l'éveil à atteindre leurs objectifs transcendants.

                Parallèlement (à partir des ive - ve s.), les religions hindouistes progressent vers l'Asie centrale, grâce à l'appui de certaines dynasties locales, et les artistes décorent des temples de peintures, ou mêlent, dans les chapelles des monastères, les idoles aux icônes bouddhiques.

                La préhistoire et la protohistoire

                Depuis les années 1950, on découvre des nuclei, des « coups de poing »,[...]

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                Pour citer cet article

                Daniel BALLAND, Gilles DORRONSORO, Universalis, Mir Mohammad Sediq FARHANG, Pierre GENTELLE, Sayed Qassem RESHTIA, Olivier ROY et Francine TISSOT. AFGHANISTAN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Médias

                Afghanistan : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Afghanistan : carte administrative

                Afghanistan : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Afghanistan : drapeau

                Afghanistan : répartition des groupes ethniques - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Afghanistan : répartition des groupes ethniques

                Autres références

                • AFGHANISTAN, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AÏ KHANOUM

                  • Écrit par Paul BERNARD
                  • 1 298 mots

                  Aï Khanoum (Tépé) est le nom local (« butte de Dame Lune ») du site d'une grande ville coloniale grecque dans l'Afghanistan du Nord, que fouille la Délégation archéologique française en Afghanistan (P. Bernard, C.R. Adadémie inscriptions et belles-lettres, 1966, pp. 127-133...

                • AÏMAG, ethnie

                  • Écrit par Jean-Luc BLANC
                  • 937 mots

                  Parmi les peuples d'Afghānistān, les Aïmag (ou Aïmaq) sont les moins connus. En l'absence de tout recensement, on évalue leur nombre à plus de 480 000 (et plus de 170 000 en Iran). Habituellement, on les désigne sous le terme de Char Aïmag ou Quatre-Tribus, lesquelles sont les Djamshidi, les Firouz-Kohi,...

                • ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) - L'Allemagne unie

                  • Écrit par Étienne DUBSLAFF, Universalis, Anne-Marie LE GLOANNEC
                  • 9 694 mots
                  • 4 médias
                  ...immédiatement son allié américain de sa « solidarité illimitée ». Son gouvernement engage des forces spéciales de la Bundeswehr (KommandoSpezialkräfte) en Afghanistan, dans l'opération Enduring Freedom (Liberté immuable) de lutte contre le terrorisme international, puis dans la Force internationale...
                • AL-QAIDA

                  • Écrit par Jean-Pierre FILIU
                  • 1 087 mots
                  ...terre sainte d'Arabie, ce qui permet d'habiller le projet révolutionnaire antisaoudien dans une rhétorique hostile aux États-Unis. C'est aussi depuis l' Afghanistan que Ben Laden et al-Zawhiri établissent en février 1998 le « Front islamique mondial pour le djihad contre les juifs et les croisés ». Ils...
                • Afficher les 62 références

                Voir aussi