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ZOO ou PARC ZOOLOGIQUE

La « planète zoos »

Sur le plan international, l'organisation des zoos découle de la coordination nécessaire à l'élevage des diverses espèces en captivité. Son histoire, relativement récente, remonte aux années 1960. À cette époque, l'alerte écologique est lancée : la nature que l'on pensait inépuisable se paupérise à grande vitesse. La déforestation, la fragmentation des milieux, la destruction ou la simplification des biotopes entraînent, sinon la disparition des espèces, tout au moins la raréfaction et la diminution dramatique des populations de nombre d'entre elles, en particulier des grands vertébrés vivant dans les milieux forestiers tropicaux. Les parcs zoologiques prennent alors conscience du rôle qu'ils doivent jouer dans la sauvegarde d'un certain nombre d'espèces. Au moins quatorze d'entre elles seront sauvées de l'extinction par l'élevage en captivité, certaines étant réintroduites avec succès dans leur milieu naturel : bison d'Europe, oryx d'Arabie, tamarin-lion doré... et, plus récemment, furet à pieds noirs, condor de Californie et cheval de Przewalski.

Une première conférence internationale, qui se tient à Jersey en 1972, jette les bases de ce qui deviendra les programmes d'élevage d'espèces menacées. L'année suivante, une première base de données, créée par l'Américain Ulysses S. Seal, recense les animaux des zoos avec leur origine et leur généalogie. Appelée I.S.I.S. (International Species Information System), son but est de collecter les informations nécessaires à la création de livres généalogiques (studbooks) par espèce captive, permettant ainsi l'initiation éventuelle de programmes d'élevage coordonnés. Située au zoo du Minnesota (États-Unis), elle est l'outil pivot au cœur du système et de la coordination des programmes d'élevage. I.S.I.S. répertorie, au sein des quelque 600 zoos participants, plus d'1,6 million d'animaux, dont 350 000 vivants, représentant plus de 6 000 espèces et sous-espèces. Les premiers studbooks existant alors (bison d'Europe, 1932 ; cheval de Przewalski, 1959 ; gorille, 1967...) ont constitué les germes des futurs programmes d'élevage, les zoos qui élevaient ces espèces se coordonnant déjà par le biais de ces documents.

En 1979, Seal prend les rênes du C.B.S.G. (Captive Breeding Specialist Group, qui deviendra, en 1992, le Conservation Breeding Specialist Group). Il s'agit de l'un des quatre groupes disciplinaires de la Commission de survie des espèces, l'une des six commissions de l'Union internationale de conservation de la nature (U.I.C.N.). Comprenant des professionnels des zoos, des zoologues et des écologues de terrain, et des biologistes de la conservation, le C.B.S.G. – composé alors de 15 membres ; plus de 1 000 aujourd'hui – assure l'interface entre les conservations in situ et ex situ. C'est la reconnaissance implicite, par les organismes dédiés à la protection globale des espèces et des milieux, du rôle que doivent jouer, grâce à l'élevage en captivité, les parcs zoologiques dans la conservation.

En 1980, l'association des zoos nord-américains, l'A.Z.A. (American Association of Zoos and Aquaria), organise les premiers programmes d'élevage proprement dits : les S.S.P. (Species Survival Plan). Deux ans plus tard, c'est au tour du Royaume-Uni avec ses propres programmes, les J.M.S.P. (Joint Management Species Program). En 1985, la Communauté européenne fait de même avec les E.E.P. (Europaïsche Erhaltungzucht Programm). Ces derniers, alors au nombre de dix-neuf, sont initiés à partir des studbooks existants et concernent l'okapi, le gorille, le cheval de Przewalski...

La « planète zoos » se subdivise donc en grandes régions : Amérique du Nord, Amérique centrale,[...]

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Écrit par

  • : docteur vétérinaire, maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Pour citer cet article

Jean-Luc BERTHIER. ZOO ou PARC ZOOLOGIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Zoo : de l'exhibition à la conservation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zoo : de l'exhibition à la conservation

Zoo : fonctionnement d'un E.E.P. - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zoo : fonctionnement d'un E.E.P.

Zoo : programmes en captivité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zoo : programmes en captivité

Autres références

  • EXTINCTIONS BIOLOGIQUES

    • Écrit par Eric BUFFETAUT, Valérie CHANSIGAUD
    • 8 302 mots
    • 4 médias
    ...au sein des communautés. Il existe un petit espoir, lorsque ces espèces sont maintenues en élevage, de pouvoir ensuite les réintroduire dans la nature. Les jardins zoologiques y trouvent là une justification de leurs activités. Parmi les exemples peu connus, il y a les mollusques terrestres de l'archipel...
  • PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS ou ZOO DE VINCENNES

    • Écrit par Maryvonne LECLERC-CASSAN, Viviane TYTELMAN
    • 2 786 mots
    • 9 médias

    Installé dans le XIIe arrondissement de la capitale, dans le bois de Vincennes (d’où son appellation courante de zoo de Vincennes), le Parc zoologique de Paris a été créé en 1934. Devenu vétuste, il a subi une rénovation complète. Ainsi, après six ans de fermeture et trois ans de travaux, il accueille...

  • PROTECTION DE LA NATURE - Mesures de conservation des espèces

    • Écrit par Robert BARBAULT
    • 8 877 mots
    • 6 médias
    Système de conservation des espèces animales très ancien, les parcs zoologiques ont permis la sauvegarde de plusieurs espèces (cf. zoos). En 1923, le bison d'Europe n'existait plus qu'en captivité. Il a pu être réintroduit avec succès dans les forêts polonaises. Il en est de même de l'oryx d'Arabie...
  • ZOOLOGIE (HISTOIRE DE LA)

    • Écrit par Valérie CHANSIGAUD
    • 9 226 mots
    • 7 médias
    Un autre type d'institution va contribuer à revivifier les recherches zoologiques : les jardins zoologiques. Ici, c'est Paris qui devient un modèle en 1793, avec la constitution de la ménagerie du Muséum, placée sous la direction d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844). Il s'agit de maintenir en...

Voir aussi