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ZOO ou PARC ZOOLOGIQUE

Exemple de la région Europe

Les programmes d'élevage (E.E.P.)

Zoo : fonctionnement d'un E.E.P. - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zoo : fonctionnement d'un E.E.P.

La constitution de « populations de sécurité » comme aide à la conservation d'espèces menacées s'est donc matérialisée dès 1985 en Europe par la création des E.E.P. Ceux-ci ont pour but d'organiser, à l'échelon régional, l'élevage à long terme d'une espèce en coordonnant les efforts de chacun des zoos (fig. 2).

Quel que soit le programme (E.E.P., S.S.P. ...), le but de la conservation en captivité est de maintenir plus de 90 p. 100 de la diversité génétique de la population initiale pour une période de deux cents ans. Cette diversité est, en effet, garante de la possibilité d'adaptation en cas d'une éventuelle réintroduction, ainsi que du maintien à long terme d'une population viable. Les caractéristiques des populations captives par rapport aux populations sauvages sont les suivantes :

– elles sont beaucoup plus petites, donc sujettes à un risque de « catastrophe » génétique et/ou démographique ;

– elles sont extrêmement fragmentées, ce qui implique un risque de consanguinité dans les sous-unités ;

– elles sont sujettes à une sélection non naturelle (risques de domestication).

Pour qu'un programme d'élevage réussisse, il faut, auparavant : assurer, au niveau de l'individu, la survie et une longévité suffisante ; maintenir, au niveau du couple ou du groupe, une reproduction suffisante ; garantir, au niveau des populations, une structure génétique et démographique saine.

Les bases théoriques de la conservation en captivité (génétique des petites populations, démographie) montrent donc qu'il faut freiner au maximum la perte génétique et éviter (et/ou minimiser) la consanguinité. Enfin, il est essentiel de fournir aux animaux des conditions de vie le plus proches possibles des conditions naturelles pour que les comportements individuels et sociaux puissent s'exprimer et donc se maintenir pleinement : c'est l'enrichissement du milieu.

Pour cela, il faut :

– partir du plus grand nombre possible de « fondateurs » (un fondateur est un individu issu de la nature, par définition non apparenté aux autres fondateurs, qui est à l'origine de la population captive actuelle) ;

– obtenir une population totale entre 250 et 500 individus, en fonction du nombre de fondateurs ;

– établir un studbook qui permet l'analyse de la population au niveau génétique (consanguinité, représentation des fondateurs, perte de gènes...) et au niveau démographique.

Zoo : programmes en captivité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zoo : programmes en captivité

Ces diverses contraintes ont abouti à des recommandations pour la conduite des programmes. Ces recommandations sont les suivantes :

– partir du plus grand nombre de fondateurs possible ;

– augmenter le taux de croissance de la population dans la phase initiale ;

– obtenir une population stabilisée comprenant entre 250 et 500 individus ;

– éviter, en phase stabilisée, les fluctuations de la population ;

– obtenir un nombre de mâles et de femelles si possible égal ;

– réussir à avoir un même nombre de descendants par individu reproducteur ;

– allonger le temps de génération afin de ralentir la perte génétique ;

– intégrer, de temps en temps, de nouveaux fondateurs dans la population ;

– freiner le taux d'augmentation de la consanguinité ;

– essayer de reproduire des pressions de sélection naturelle (environnement, structure sociale, etc.). Toutes ces recommandations impliquent un contrôle permanent de la population concernée.

Le rôle des T.A.G.

Les espèces dites prioritaires, qui font l'objet d'un programme intensif, sont sélectionnées par les T.A.G. Leur mission est de définir les priorités d'élevage des diverses espèces d'un taxon donné, afin de concentrer les efforts sur celles qui doivent faire l'objet d'un E.E.P. ou au moins d'un E.S.B. (European[...]

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Écrit par

  • : docteur vétérinaire, maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Pour citer cet article

Jean-Luc BERTHIER. ZOO ou PARC ZOOLOGIQUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Zoo : de l'exhibition à la conservation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zoo : de l'exhibition à la conservation

Zoo : fonctionnement d'un E.E.P. - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zoo : fonctionnement d'un E.E.P.

Zoo : programmes en captivité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Zoo : programmes en captivité

Autres références

  • EXTINCTIONS BIOLOGIQUES

    • Écrit par Eric BUFFETAUT, Valérie CHANSIGAUD
    • 8 302 mots
    • 4 médias
    ...au sein des communautés. Il existe un petit espoir, lorsque ces espèces sont maintenues en élevage, de pouvoir ensuite les réintroduire dans la nature. Les jardins zoologiques y trouvent là une justification de leurs activités. Parmi les exemples peu connus, il y a les mollusques terrestres de l'archipel...
  • PARC ZOOLOGIQUE DE PARIS ou ZOO DE VINCENNES

    • Écrit par Maryvonne LECLERC-CASSAN, Viviane TYTELMAN
    • 2 786 mots
    • 9 médias

    Installé dans le XIIe arrondissement de la capitale, dans le bois de Vincennes (d’où son appellation courante de zoo de Vincennes), le Parc zoologique de Paris a été créé en 1934. Devenu vétuste, il a subi une rénovation complète. Ainsi, après six ans de fermeture et trois ans de travaux, il accueille...

  • PROTECTION DE LA NATURE - Mesures de conservation des espèces

    • Écrit par Robert BARBAULT
    • 8 877 mots
    • 6 médias
    Système de conservation des espèces animales très ancien, les parcs zoologiques ont permis la sauvegarde de plusieurs espèces (cf. zoos). En 1923, le bison d'Europe n'existait plus qu'en captivité. Il a pu être réintroduit avec succès dans les forêts polonaises. Il en est de même de l'oryx d'Arabie...
  • ZOOLOGIE (HISTOIRE DE LA)

    • Écrit par Valérie CHANSIGAUD
    • 9 226 mots
    • 7 médias
    Un autre type d'institution va contribuer à revivifier les recherches zoologiques : les jardins zoologiques. Ici, c'est Paris qui devient un modèle en 1793, avec la constitution de la ménagerie du Muséum, placée sous la direction d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844). Il s'agit de maintenir en...

Voir aussi