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HORNER YVETTE (1922-2018)

Yvette Horner - crédits : Colette Masson/ Roger-Viollet

Yvette Horner

Reine du bal musette et coqueluche du Tour de France dans les années 1950-1960, l’accordéoniste Yvette Horner a su magnifier le « piano du pauvre » avec virtuosité et audace.

Née à Tarbes (Hautes-Pyrénées) le 22 septembre 1922, Yvette Horner (de son vrai nom Yvette Hornère) s’initie à la musique dès son plus jeune âge grâce aux concerts donnés au Théâtre des Nouveautés, alors propriété de sa famille. Elle étudie le piano au conservatoire de Tarbes, puis à celui de Toulouse, où elle obtient un premier prix à l’âge de onze ans. Sa mère la contraint à abandonner le piano pour l’accordéon. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la jeune Yvette donne ses premiers concerts. En 1948, elle est la première femme à remporter les championnats du monde d'accordéon. Deux ans plus tard, son album, Le Jardin secret, reçoit le grand prix du disque de l’Académie Charles-Cros. Mais c’est en se produisant sur la caravane du Tour de France à partir de 1952 que « Vévette » se fait connaître du grand public. Coiffée d’un sombrero, elle anime à onze reprises la Grande Boucle et devient une icône populaire, qui joue pour les spectateurs, juchée sur le toit des voitures publicitaires, notamment celui de la fameuse Citroën Traction Avant de la marque Suze. En même temps, toujours accompagnée de son mari et manager, l’ancien footballeur René Droesch, elle se produit dans les bals musette, à l’image de son alter ego masculin André Verchuren, et enregistre de nombreux albums (on en comptera près de cent cinquante). Mais, bien loin de la vague yé-yé qui déferle sur l’Hexagone, Yvette Horner incarne pour la jeune génération la France traditionnelle et son image « se ringardise » peu à peu au fil des années 1960. L’accordéoniste ne se cantonne pourtant pas aux airs de guinguette : elle collabore avec le pianiste français Samson François (qui compose pour elle le morceau « Perle de mai ») ou encore avec l’harmoniciste américain Charlie McCoy (avec qui elle enregistre l’album Yvette Horner à Nashville avec Charlie McCoy en 1977).

Il faut attendre la fin des années 1980 pour que la carrière d’Yvette Horner connaisse un second souffle. Totalement relookée par le couturier Jean-Paul Gaultier qui en fait une de ses égéries et l’intègre dans son imaginaire kitsch, elle arbore désormais une chevelure d’un roux flamboyant et des costumes de scène extravagants et très colorés. Redevenue à la mode, « la Reine de France », telle que la surnomme Jacques Higelin, est mise en avant lors des festivités du bicentenaire de la Révolution française en 1989 le temps d’un bal populaire à la Bastille. Se jouant des genres, elle s’essaie au rap (« Play Yvette », 1990), reprend des titres de Michael Jackson, Jimmy Somerville, David Bowie… Et rejoint en 1998 le ballet Casse-Noisette du chorégraphe Maurice Béjart dans lequel, toujours équipée de son piano à bretelles, elle interprète le rôle d’une fée. Pour son dernier album paru en 2012 sous le titre Yvette hors norme, elle collabore notamment avec Didier Lockwood, Michel Legrand et Richard Galliano.

Yvette Horner meurt le 11 juin 2018 à Courbevoie (Hauts-de-Seine), à l’âge de quatre-vingt-quinze ans.

— Universalis

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Universalis. HORNER YVETTE (1922-2018) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Yvette Horner - crédits : Colette Masson/ Roger-Viollet

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