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VÉGÉTATION

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Étude dynamique

L'étude du dynamisme de la végétation est particulièrement importante pour comprendre les possibles évolutions. La végétation, perturbée par l'action de l'homme, les incendies, ou par les catastrophes telles qu'éboulements, avalanches, volcanisme, etc., se transforme pour chercher un état d'équilibre avec les conditions de l'environnement ; cet état d'équilibre est appelé climax. Elle passe alors par des étapes successives qui constituent une série de végétation.

Voici un exemple : sous un climat méditerranéen, un terrain nu (culture abandonnée) se couvre d'herbes comme Brachypodium ramosum ; sur cette pelouse s'installe, sur sol calcaire, un tomillare où dominent le thym, la lavande, et auquel succède un stade de sous-arbrisseaux plus grands (genêt, garou, ciste blanc, romarin, kermès) qui constituent la garrigue calcaire ; enfin des plantes plus arborescentes, formant un maquis (alaterne, Phillyrea, parfois buis), préparent la forêt de chêne vert qui est le climax. Si le terrain est siliceux, la garrigue sera constituée de Lavandula staechas, ciste de Montpellier, bruyère en arbre ; le maquis de calycotome, salsepareille, arbousier, conduira au climax de chêne-liège. Dans le premier cas, on parle de la série progressive du chêne vert sur calcaire, dans le second, de celle du chêne-liège sur sol siliceux. Des séries semblables précèdent l'installation de toute forêt (cf. forêts, chênaies, hêtraies).

La réalité est cependant plus complexe et au schéma des séries progressives indiquées ci-dessus correspondent diverses sous-séries. Si très souvent le climax est la forêt comme dans les régions tempérées, il peut être aussi une steppe, ou même une formation herbacée comme les pelouses alpines, la prairie nord-américaine, les savanes primaires.

À ces séries progressives correspondent des séries régressives habituellement produites sous l'action de l'homme ; un défrichement est une action régressive, de même le surpâturage.

Dans des pays surpeuplés comme l'Inde, la régression est si forte que subsistent seulement quelques plantes dont la résistance est à toute épreuve. Savoir à quelle série appartient un territoire donné est alors très difficile.

Connaître la série et ses stades permet de reconstituer une végétation adaptée aux conditions du milieu, d'assurer la mise en valeur de cette végétation et d'accroître sa productivité. Ainsi, dans les climats tempérés, à la série du hêtre correspondent les possibilités économiques suivantes : forêt de hêtres, prairie de fauche, culture de pomme de terre ou de céréales de printemps.

Dans les climats favorables comme le climat équatorial, la forêt est le climax. Mais, cette forêt appelée « forêt vierge » a en général été détruite par l'homme et a été remplacée par une forêt « secondaire » formée souvent d'arbres à croissance rapide mais de valeur économique faible. La surexploitation de ce capital végétal a conduit à la disparition quasi totale des espèces à bois précieux dont il faut maintenant réglementer l'exploitation et assurer le repeuplement.

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Écrit par

  • : professeur honoraire à la faculté des sciences de Toulouse, correspondant de l'Institut, membre de l'Académie d'agriculture

Classification

Pour citer cet article

Henri GAUSSEN. VÉGÉTATION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Montagnes : végétations - crédits : Encyclopædia Universalis France

Montagnes : végétations

Autres références

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