URTICALES
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Moracées
La famille des Moracées, de répartition mondiale, est importante aussi bien par le nombre (60 genres, 1 500 espèces dont 700 pour les seuls Ficus) que par la variété de ses représentants et de leurs produits. En effet, l'on y trouve de grands arbres (Chlorophora excelsa), des arbres de moyenne ou de petite stature (Musanga, Ficus carica), des arbrisseaux (Craterogyne), des herbes (Dorstenia), des lianes (Ficus anomani), des épiphytes (Ficus spp.). Les feuilles sont alternes ou opposées, simples ou digitées (Musanga, Cecropia). L'hétérophyllie est fréquente (Broussonetia). Les stipules sont persistantes ou caduques, laissant, dans le second cas, une cicatrice annulaire caractéristique. Un système de laticifères produit un latex limpide (Morus) ou laiteux (Castilloa) qui peut être consommé comme lait chez certaines espèces (Brosimum galactodendron du Venezuela).
Il y a monécie ou diécie. Les fleurs mâles ont un périanthe de 0 à 5 pièces persistantes et un androcée de 1 à 5 étamines et parfois un rudiment d'ovaire. Les fleurs femelles ont un ovaire supère ou infère, bicarpellé (un des 2 carpelles avorte), uniloculaire, uniovulé. La cauliflorie se rencontre chez certains Ficus. L'entomophilie, la myrmécophilie notamment, est habituelle. Plusieurs tendances se dégagent de l'observation de l'appareil floral : un groupement de plus en plus accusé des fleurs avec, à partir d'inflorescences lâches aux fleurs bien distinctes, passage à des assemblages très contractés ; un développement du réceptacle et des calices, qui deviennent charnus, les fruits pouvant alors former des syncarpes très volumineux (30 cm de diamètre et 15 kg chez Treculia) ; un changement de la forme du réceptacle, qui est convexe (Myrianthus), plan (Dorstenia) ou concave (Ficus). Chez Treculia africana, les cœnocarpes sphériques sont unisexués ; chez Antiaris africana, les fleurs femelles sont solitaires, les mâles sont portées par un réceptacle en forme de disque aplati ; le réceptacle des Dorstenia est recouvert par des fleurs mâles et femelles, ceux des Craterogyne offrent la même disposition mais avec une seule fleur femelle centrale ; chez les Ficus, le réceptacle est une urne (sycone) tapissée de fleurs. L'évolution conduit aussi à des états préfloraux mimant plus ou moins une fleur (Bosqueia angolensis).
Moracées : inflorescences et infrutescences
Évolution des inflorescences et infrutescences chez les Moracées. Les inflorescences d'abord très lâches se condensent et deviennent unisexuées. Cette condensation n'est pas toujours identique dans les inflorescences mâles et femelles. Le réceptacle floral d'abord sphérique, les fleurs...
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Plusieurs plantes de la famille des Moracées sont intéressantes.
Morus alba, le mûrier blanc, a été introduit, en provenance d'Asie, d'abord en Sicile au xiie siècle, puis en France au xvie siècle, pour l'élevage des vers à soie. Le mûrier noir, M. nigra, venu de Perse dès l'Antiquité, a des feuilles plus grossières et moins appréciées des vers à soie. Les infrutescences de ces deux mûriers sont composées d'akènes et de calices devenus charnus et soudés les uns aux autres en un complexe induvial ; elles sont riches en sucres (25 p. 100) et en acide citrique (3 p. 100).
Maclura aurantiaca (= Toxylon pomiferum), le bois-d'arc ou oranger-des-Osages, est originaire du Texas ; il a été implanté dans de nombreuses régions comme arbre d'ornement et pour son bois jaune aux reflets satinés. Maclura excelsa (= Chlorophora excelsa), l'iroko, abonde dans les forêts mésophiles caducifoliées d'Afrique occidentale ; son bois est très apprécié et son latex a des propriétés désinfectantes, dues à l'acide chlorique, qui le font utiliser en médecine populaire. M. tinctoria (= C. tinctoria), qui pousse au Brésil, est riche en matières colorantes. L'écorce fibreuse de Broussonetia papyrifera sert à la fabrication des papiers de Chine et du Japon. Le genre Dorstenia se compose de 125 espèces ; certaines sont cultivées en serre. Le parasolier d'Afrique (Musanga cecropioides) est une essence héliophile qui vit en peuplements denses dans les défriches. Les parasoliers américains appartiennent au genre Cecropia, chez lequel des adaptations myrmécophiles ont été signalées : les fourmis perforent les jeunes tiges et se nourrissent des corpuscules formés à la base des pétioles. C. peltata produit un caoutchouc commercialisable. L'arbre à pain (Artocarpus communis = A. incisa) a été répandu, à partir de la Polynésie, dans toutes les régions tropicales pour ses fruits riches en amidon ; le jaquier (A. integrifolia) donne des fruits énormes (jusqu'à 15 kg) moins appréciés. Castilloa elastica, d'Amérique centrale, produit un caoutchouc dont l'intérêt s'est amenuisé depuis l'extension de la culture d'Hevea
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Écrit par :
- Jacques MIÈGE : professeur à l'université de Genève, directeur du département de biologie végétale
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Pour citer l’article
Jacques MIÈGE, « URTICALES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 16 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/urticales/