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TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES

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La schizophrénie dans les classifications internationales

Dans le DSM-5, le diagnostic de schizophrénie peut être porté lors de la présence d’au moins deux des cinq manifestations suivantes :

– idées délirantes ;

– hallucinations ;

– discours désorganisé ;

– comportement grossièrement désorganisé (par exemple, s’habiller de manière inappropriée, pleurer fréquemment) ou catatonique ;

– symptômes négatifs comme l’émoussement affectif (le manque ou la diminution de la réponse émotionnelle, par exemple le fait de rire lors d’un enterrement), l’alogie (le manque ou la diminution du langage) ou l’avolition (le manque ou la diminution de la volonté).

Le DSM-5 précise par ailleurs qu’un des deux symptômes doit nécessairement être soit les idées délirantes, soit les hallucinations, soit le discours désorganisé. Cette évolution depuis 1994 et la publication du DSM-IV souligne une prise en compte plus grande des symptômes positifs et de désorganisation par rapport aux symptômes négatifs lors de l’établissement du diagnostic.

Les symptômes doivent être présents sur une durée d’au moins un mois et être associés à une altération du fonctionnement social, interpersonnel de l’individu pendant une période d’au moins six mois. Conjointement à ces manifestations cliniques, la schizophrénie peut être caractérisée en fonction de ses modalités évolutives – premier épisode ou épisodes multiples en phase aiguë, rémission partielle ou totale, ou encore évolution continue – et de la présence ou non de manifestations catatoniques.

Les sous-types présents dans les versions précédentes (catatonique, désorganisé, paranoïde, résiduel et indifférencié) ont été supprimés dans le DSM-5 du fait de leur variabilité au cours de l’évolution de la maladie.

Les critères de la Classification internationale des maladies (CIM) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans sa dixième édition (CIM-10) sont assez proches de ceux du DSM-5, avec une différence notable cependant, qui concerne la durée d’altération du fonctionnement social et interpersonnel de l’individu (un mois contre six dans le DSM-5). Il existe dans cette classification différents sous-types (paranoïde, hébéphrénique, catatonique, indifférencié et résiduel), mais également les catégories « schizophrénie simple » et la notion de « dépression post-psychotique », qui n’existaient pas dans le DSM-IV. La schizophrénie simple correspond à la survenue, lente et progressive (insidieuse) de symptômes négatifs chez un sujet sans aucun antécédent d’hallucinations, d’idées délirantes, ou d’autres caractéristiques psychotiques manifestes. Elle s’accompagne de modifications significatives du comportement comme la perte d’intérêt, l’inactivité et le retrait social importants. Ces manifestations doivent être observées pendant au moins un an. Ce diagnostic reste très difficile à porter et est sujet à d’importantes variations entre cliniciens.

D’une classification à une autre, d’une édition à une autre, les critères diagnostiques de la schizophrénie sont en évolution. Ces modifications témoignent de la volonté d’améliorer la capacité à porter un diagnostic avec une bonne fidélité inter-juges, mais aussi de certaines limitations en termes de marqueurs biologiques et de compréhension physiopathologique du trouble.

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Écrit par

  • : professeur de psychiatrie, chef de service, CHU Clermont-Ferrand, université Clermont Auvergne

Classification

Pour citer cet article

Pierre-Michel LLORCA. TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 12/04/2021