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THERMORÉGULATION, biologie

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La température des animaux « à sang froid »

La plupart des animaux « à sang froid » dépendent étroitement du milieu extérieur, bien que, ainsi que nous l'avons mentionné plus haut, ils soient capables, dans certains cas, de maintenir leur température corporelle relativement constante. Un bon nombre d'entre eux sont capables de rester plus chauds que le milieu où ils vivent, que ce soit dans l'air ou même dans l'eau. L'équation générale, écrite sous la forme HS = Htot −  HR − HC − HE nous montre qu'augmenter la température corporelle revient donc à chercher comment maximiser HS.

Les animaux aquatiques : une endothermie est-elle possible ?

Dans ce cas, HE = 0 et HR est négligeable. On peut donc écrire HS = Htot − HC. Le milieu aquatique se caractérise par une grande conductivité thermique et par une faible teneur en oxygène dissous, qui nécessite une forte ventilation des surfaces d'échange respiratoires (branchies), où la température du sang s'équilibre avec celle de l'eau. En conséquence, les animaux ne peuvent qu'être à la même température que l'eau, même si leur métabolisme est élevé, sauf si l'animal dispose d'un échangeur thermique placé entre les branchies et le reste du corps. C'est ce qui est réalisé chez certains poissons, comme le thon ou le requin, qui, grâce à un système à contre-courant d'irrigation des muscles, peuvent ainsi conserver localement une partie de la chaleur qu'ils produisent.

Les animaux terrestres : importance du comportement

Pour augmenter HS, le moyen le plus classique est d'utiliser les rayonnements solaires (HR) et/ou d'augmenter le métabolisme (Htot). Les rayonnements solaires sont ainsi utilisés par les reptiles et les insectes. Les reptiles peuvent changer leur couleur : une peau plus sombre absorbe mieux la chaleur solaire et accélère le réchauffement des animaux. Ils peuvent également faire varier la surface exposée au soleil en étalant les pattes ou en aplatissant le corps, également en jouant sur leur orientation par rapport aux rayons du soleil. Les animaux sont ainsi capables de se réchauffer rapidement et, lorsqu'ils ont atteint une certaine température (leur préférendum thermique), ils s'efforcent de la maintenir plus ou moins constante en modulant leur comportement à cette fin (en alternant une exposition à l'ombre ou au soleil, par exemple). On peut extrapoler ces notions et même se risquer à quelques spéculations sur les dinosaures. Il est clair que ces derniers, la plupart de très grande taille (et donc avec un rapport S/V très faible), avaient une inertie thermique telle que leur température corporelle devait rester relativement constante, malgré les fluctuations nycthémérales de la température ambiante. Il est possible que certaines structures (plaques des stégosaures, voile du dimétrodon) aient servi à leur thermorégulation (comme les grandes oreilles des rongeurs désertiques).

L'endothermie chez les insectes

Chez les insectes, comme chez les divers poïkilothermes, la température du corps affecte les possibilités de locomotion, de nutrition, etc. Malgré leur petite taille, ces animaux peuvent néanmoins réaliser une certaine régulation thermique, qui procède à la fois de mécanismes ectothermes et endothermes, grâce à la chaleur reçue du soleil, mais aussi à une capacité à produire de la chaleur (par gramme de poids corporel) très importante. À l'opposé, les insectes au repos et à l'ombre ne mettent que quelques minutes pour se retrouver à la température ambiante. La plus grande partie de la chaleur est produite par les muscles alaires. Étant donné que leur efficacité est comprise entre 10 et 20 p. 100, cela signifie que la majeure partie de l'énergie dépensée est transformée en chaleur. Lors du vol, c'est très important. Souvent, les insectes ne s'envolent[...]

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Pour citer cet article

René LAFONT. THERMORÉGULATION, biologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Température corporelle et variation du métabolisme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Température corporelle et variation du métabolisme

Isothermes de l'enveloppe de l'homme - crédits : Encyclopædia Universalis France

Isothermes de l'enveloppe de l'homme

Pertes par rayonnement, conduction et évaporation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pertes par rayonnement, conduction et évaporation

Autres références

  • DÉSERTS

    • Écrit par , , et
    • 20 885 mots
    • 16 médias
    ...pas compatibles avec la vie animale. Des animaux typiquement désertiques exposés en plein soleil aux heures chaudes de la journée meurent rapidement. Tous les animaux « à sang chaud » sont pourvus d'organes régulateurs qui leur permettent de maintenir leur température corporelle à un niveau normal voisin...
  • DINOSAURES

    • Écrit par
    • 7 341 mots
    • 16 médias
    ...ont beaucoup varié au fil du temps. Les paléontologues les ont longtemps considérés comme de simples versions énormément agrandies de reptiles actuels. De ce fait, leur physiologie aurait été de type reptilien, c'est-à-dire que la température de leur corps variait en fonction de celle de leur milieu ;...
  • ÉCOLOGIE

    • Écrit par , , et
    • 20 635 mots
    • 15 médias
    ...statistiques, des relations entre certaines caractéristiques physiologiques ou morphologiques et certains facteurs du milieu, en particulier la température. Chez les homéothermes, par exemple, les tailles les plus grandes se rencontrent dans les régions les plus froides (règle de Bergmann). Cela est lié au...
  • ÉPIPHYSE ou GLANDE PINÉALE

    • Écrit par
    • 2 324 mots
    • 1 média
    Des corrélations étroites ont également été établies chez de nombreuses espècesentre le développement de la glande pinéale et le degré d'homéothermie. De plus, il est démontré que la glande pinéale et les organes qui lui sont souvent associés chez les Vertébrés inférieurs (œil pariétal des lézards,...
  • Afficher les 19 références