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SYSTÈME SOLAIRE

Les petits corps du système solaire

En dehors des astres imposants que sont les planètes, de nombreux autres corps ont été découverts, avec des caractéristiques physiques et orbitales remarquables. Ils forment une grande famille qu'on appelle généralement « petits corps du système solaire ».

Les astéroïdes

Deux exemples d’astéroïdes - crédits : NASA/ JPL ; NASA/ Goddard/ University Of Arizona

Deux exemples d’astéroïdes

La ceinture principale d’astéroïdes est située entre Mars et Jupiter. Cérès, le premier astéroïde à avoir été mis au jour en 1801, a été découvert fortuitement alors que les astronomes étaient en quête de nouvelles planètes. Bien que les astéroïdes soient très nombreux (on en répertorie quelque 700 000), leur masse ne totalise pas plus d’un millième de la masse terrestre. Il est établi qu’ils correspondent à des blocs non utilisés lors de la formation planétaire : trop proches de Jupiter, ils n’ont pu s’agglomérer pour donner naissance à une vraie planète, en raison des fortes perturbations gravitationnelles liées à la proximité immédiate de la planète géante. De fait, certaines orbites sont interdites pour les astéroïdes à cause de phénomènes de résonance orbitale avec Jupiter. Par exemple, les astéroïdes qui seraient amenés à faire trois tours autour du Soleil alors que Jupiter n’en ferait qu’un, seraient rapidement éjectés. Ces orbites quasiment vides sont appelées « lacunes de Kirkwood ». Les résonances orbitales déstabilisent parfois les astéroïdes au point de les pousser à s’approcher dangereusement de l’orbite terrestre, rendant possible une collisionavec la Terre. C’est un impact géant de ce type qui s’est produit sur Terre, il y a 65 millions d’années, concourant sans doute à l’extinction des dinosaures.

En dehors des astéroïdes de la ceinture principale, les autres sont classés en groupes selon leurs caractéristiques orbitales. Ainsi, les « astéroïdes troyens » accompagnent Jupiter en se répartissant en deux groupes, l’un en avance sur l’orbite de Jupiter, et l’autre en retard. Les astéroïdes sont également classés en familles selon leur composition chimique. La grande majorité des informations obtenues sur ces corps célestes proviennent de l’analyse de la lumière réfléchie par leur surface et, dans quelques cas très rares, d’observations in situ grâce aux sondes spatiales. Toutes ces données sont corroborées par l’étude des météorites trouvées sur Terre, lesquelles, pour leur grande majorité, sont des fragments d’astéroïdes ayant fini leur course sur le sol après avoir traversé l’atmosphère terrestre. Parmi les classes d’astéroïdes, on peut citer notamment les types C et S. Les astéroïdes de type C sont relativement sombres (pouvoir de réflexion de quelques pourcents) et contiennent une quantité notable de matière carbonée (d’où la lettre C). Les astéroïdes de type S possèdent quant à eux une composition bien plus proche des roches, avec une forte proportion de silicates (d’où la lettre S), ce qui les rend sensiblement plus réfléchissants que les autres (avec un pourvoir réfléchissant compris entre 10 et 20 %). On a défini également d’autres types d’astéroïdes. Les objets appartenant au type M, composés essentiellement de métal (fer et nickel), qui sont probablement des fragments de cœurs d’anciens astéroïdes très massifs, où le métal a fondu pour se concentrer en leur centre, par gravité.

Les objets de la ceinture d’Edgeworth-Kuiper

Au-delà de l’orbite de Neptune existe une importante population de plus petits corps dits objets « transneptuniens » ou « objets de Kuiper », composant la ceinture d’Edgeworth-Kuiper. Cette dernière contient un grand nombre d’objets, dont Pluton, historiquement le premier représentant de cette famille. Le deuxième objet de Kuiper a été découvert en 1992 seulement, au terme d’une campagne de recherche partie de l’hypothèse, bien fondée, que le processus d’agglomération[...]

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Écrit par

  • : maître de conférences habilité à diriger des recherches, Sorbonne université, Institut d'astrophysique de Paris

Classification

Pour citer cet article

Arnaud CASSAN. SYSTÈME SOLAIRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 21/03/2024

Médias

Cartographie du système solaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cartographie du système solaire

Planètes telluriques du système solaire - crédits : NASA ; NASA/ JPL-Caltech ; NASA/ Visible Earth/ Blue Marble ; NASA/ JPL

Planètes telluriques du système solaire

Caractéristiques des planètes du système solaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Caractéristiques des planètes du système solaire

Autres références

  • TERRE - Planète Terre

    • Écrit par et
    • 9 225 mots
    • 9 médias
    Un des principaux résultats de la « révolution copernicienne » fut la conception du système solaire, codifiée par Kepler selon des lois toujours en vigueur ; en conséquence, les planètes se trouvaient distinguées des étoiles, la Terre n'étant que l'une d'entre elles.
  • ÂGE DE LA LUNE

    • Écrit par
    • 393 mots

    Lors de la mission Apollo-16 en 1969, un échantillon d'une masse de 1,8 kilogramme (échantillon 60025) a été récolté et son étude pousse à reconsidérer l'âge de la Lune. Cette mission fut la seule à permettre l'échantillonnage de la croûte anorthositique lunaire, car située...

  • ASTÉROÏDES

    • Écrit par , et
    • 10 700 mots
    • 13 médias
    Parmi les astéroïdes de notre système solaire, il existe une population bien singulière dont la principale caractéristique est de se mouvoir sur des orbites qui s'approchent de l'orbite de la Terre ou même la croisent. En 2007, un peu plus de 4 500 de ces petits corps, appelés aussi N.E.A. (selon...
  • ASTROCHIMIE

    • Écrit par et
    • 4 388 mots
    • 3 médias
    ...fois plus limité et des molécules complexes se forment, parmi lesquelles l'acétone (CH3)2CO, l'alcool éthylique et, peut-être, des acides aminés. À ce stade, la question du lien entre cette chimie interstellaire et notre système solaire, voire notre propre planète, se pose. À deux niveaux : d'une...
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