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SYRIE, archéologie

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Principaux résultats et problèmes

Grâce aux découvertes archéologiques, il est possible de présenter un panorama de l'histoire syrienne depuis les origines jusqu'au christianisme, même si certaines zones sont encore un peu floues et si de nombreux problèmes subsistent.

Le Paléolithique

L'existence d'un Paléolithique de tout premier intérêt est une découverte de 1993 qui apporte un maillon manquant dans la chaîne de l'évolution humaine. Les plus anciennes traces d'une présence humaine, il y a quelque 800 000 ans, ont été observées dans la vallée du Nahr el Kébir, mais la fouille du site de Nadaouiyeh par l'équipe suisse dirigée par Jean-Marie Le Tensorer, dans la cuvette d'El Kowm, qui offre une séquence de plusieurs centaines de milliers d'années dans le contexte écologique d'une source en zone steppique, a livré en 1996 le pariétal gauche d'un Homo erectus qui gisait dans une couche datée de 450 000 ans environ. La découverte est d'autant plus importante que les traits morphologiques de ce fragment de crâne conduiraient, selon les paléontologues, à le dater d'1 200 000 ans. Quoi qu'il en soit, il s'agit du plus ancien vestige d'un Homo erectus sorti d'Afrique et vivant dans ce Proche-Orient qui joue déjà un rôle de pivot ou de point de rencontre entre l'Afrique – terre d'origine de l'homme – d'une part, et l'Asie et l'Europe d'autre part où les ont conduits les migrations : la Syrie était un point de passage obligé. Le Néandertalien trouvé dans une sépulture (grotte de Dederiyeh près d'Afrin) nous ramène au Levalloiso-Moustérien vers 60 000 ans et fournit une documentation entièrement nouvelle sur une période mal connue de l'évolution du Paléolithique moyen.

Ces grandes découvertes ont donné à la Syrie la place de premier plan, qui devait naturellement lui revenir du fait de sa position géographique, dans l'évolution du Paléolithique.

Le Néolithique

La Syrie appartient, au Néolithique, à une vaste communauté qui couvre une partie du Croissant fertile. Après la fin du Paléolithique supérieur, ou kébarien, la culture natoufienne (XVe-XIIIe millénaire) voit, avec les premiers villages, s'engager le processus de sédentarisation, qui est un des éléments de la néolithisation du Proche-Orient. L'établissement progressif d'une économie de subsistance à la place des techniques de chasse et de cueillette aboutit à la fin du VIIe millénaire à la création de véritables villages d'agriculteurs : Mureybet et Abu Houreira sur l'Euphrate montrent les étapes de cette transformation, mais aussi Ras Shamra sur la côte, Ramad au pied de l'Hermon et Bouqras aux portes de la Mésopotamie ; dans tous ces sites, l'évolution de l'architecture est l'indice d'une modification profonde des activités et des besoins. À Bouqras on assiste à la progression de l'implantation des hommes en milieu semi-aride et peut-être aux débuts de la domestication de l'eau, affaire si importante qu'elle conditionnera tout l'avenir du Proche-Orient en donnant pour des millénaires la suprématie aux communautés de Mésopotamie qui sauront la régler. Il n'est certes pas certain que les habitants de Bouqras se soient déjà engagés dans cette voie, mais la nature de leur installation dans ce milieu peu favorable à une communauté agricole en raison de la faiblesse des précipitations permet de poser le problème. Les sites de la plaine de l'Amuq, ceux de la vallée supérieure de l'Euphrate, Ras Shamra, Leilan, Tell Argiun, Tell Assouad et El Kowm montrent que les civilisations néolithiques continuent de se développer en Syrie, sans toutefois suivre le même mouvement qu'en Mésopotamie parce qu'elles n'ont pas su résoudre les problèmes qui risquaient d'entraîner la sclérose des sociétés villageoises[...]

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Pour citer cet article

Jean-Claude MARGUERON. SYRIE, archéologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 21/02/2017

Médias

Avenue à portiques d'Apamée, Syrie - crédits : Louise Norton,  Bridgeman Images

Avenue à portiques d'Apamée, Syrie

Grande colonnade de Palmyre, Syrie - crédits : Louise Norton,  Bridgeman Images

Grande colonnade de Palmyre, Syrie

Villes de Syrie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Villes de Syrie

Autres références

  • BURMARINA

    • Écrit par
    • 3 119 mots
    • 2 médias

    Le site de Tell Shioukh Faouqāni (Burmarina) en Syrie se situe sur la rive gauche de l'Euphrate, en bordure du fleuve, à 5 kilomètres de la frontière syro-turque. De taille moyenne (12 ha), il comprend une ville basse et une butte principale (350 m × 250 m), le tell proprement dit s'élevant...

  • CHAMITO-SÉMITIQUES LANGUES

    • Écrit par
    • 2 753 mots
    ...géographique est-ouest (et, pour l'ouest, une division nord-sud) qui rend compte aussi, globalement, des faits linguistiques et historiques. Cependant la découverte récente (1975) de l'importante bibliothèque d'Ebla (Tell Mardikh, en Syrie) qui a révélé une documentation datée du milieu du III...
  • DOURA EUROPOS

    • Écrit par
    • 404 mots

    Poste frontière sur la rive de l'Euphrate, Doura Europos était un centre d'habitation périphérique de l'Empire romain, qui succomba à l'attaque des Perses vers le milieu du iiie siècle. Les fouilles commencées en 1922 ont remis au jour les temples de Bel, de Zeus Theos,...

  • JERF EL AHMAR SITE ARCHÉOLOGIQUE DE, Syrie

    • Écrit par
    • 1 537 mots
    • 4 médias

    Les habitants du Proche-Orient ont accompli, entre 12 000 et 7500 avant J.-C., une importante « révolution » dont a bénéficié l'humanité. Ils se sédentarisent à partir de 12 000 avant J.-C. en construisant les premières maisons (rondes et partiellement enterrées) et les premiers hameaux. Grâce à...

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