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SYMPHONIE POUR UN HOMME SEUL (P. Schaeffer et P. Henry)

Le 18 mars 1950 a lieu à Paris, dans la salle de l'École normale de musique, le premier concert de musique concrète. Pierre Schaeffer et Pierre Henry présentent l'œuvre qu'ils ont signée ensemble, la Symphonie pour un homme seul, qui marque une rupture totale avec tout ce que l'on avait pu écouter auparavant : peu de mélodie, peu d'harmonie et, surtout, pas d'interprètes. Cette pièce est en effet entièrement constituée d'un agencement de sons divers et variés, difficilement reconnaissables car coupés de leur source, la musique concrète prenant comme point de départ des matériaux sonores préexistants – bruits ou sons instrumentaux produits devant un microphone –, qui sont montés et mixés : il s'agit de ce qui sera qualifié en 1966 de musique acousmatique. Pierre Henry et Pierre Schaeffer entendaient utiliser les sons en tant que tels et non pas en fonction d'un critère esthétique. Selon Pierre Schaeffer, il ne s'agissait cependant pas d'introduire le bruit dans la musique, mais de « remettre en cause l'opposition primaire entre son et bruit en découvrant la musicalité potentielle de sons habituellement considérés comme bruits ». Ce monde sonore inédit va de pair avec une redéfinition implicite de l'objet sonore et de la composition musicale, qui ne repose plus sur la notation classique, en l'occurrence impossible.

— Juliette GARRIGUES

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Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)

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Pour citer cet article

Juliette GARRIGUES. SYMPHONIE POUR UN HOMME SEUL (P. Schaeffer et P. Henry) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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