Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

POISSON ET NAMBU STRUCTURES DE

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Le feuilletage symplectique

Soit U un ouvert d'une variété de Poisson M muni de coordonnées canoniques (p1, ..., ps, q1, ..., qs, z1, ..., zm–2s) ; quitte à le restreindre, on peut supposer que (p1, ..., ps, q1, ..., qs) varie dans un disque ouvert D de ℝ2s. Alors la sous-variété symplectique S, donnée par les équations z1 = ... = zm–2s = 0, est réunion des trajectoires du point de coordonnées nulles pour tous les champs hamiltoniens. En effet, un tel champ est de la forme (28)

, où Z est un champ (ne faisant intervenir que les variables zi) qui est nul à l’origine. En prenant pour f les fonctions pi puis qi, on voit que les trajectoires de l’origine sont du type t ↦ (0, ¼, 0, t, 0, ¼, 0), où t peut occuper les 2s premières places.

Soit x un point de la variété de Poisson M. On note Sx l’ensemble des points y de M pour lesquels il existe une courbe continue de γ : [0, 1] → M, d'origine x [i.e. γ(0) = x], d'extrémité y [i.e. γ(1) = y]et formée en mettant bout à bout un nombre fini de portions de trajectoires de champs hamiltoniens (il existe une suite finie 0 = t0 < t1 ... < tr–1 < tr = 1 telle que la restriction de γ à chacun des intervalles[ti, ti+1]soit une trajectoire d'un champ hamiltonien). La remarque précédente permet de montrer, d'une part, que Sx est une sous-variété de M de dimension égale au rang de x, d'autre part, qu'elle est munie naturellement d'une structure de variété symplectique (elle a comme espace tangent en chaque point y l'espace caractéristique Cy). La sous-variété Sx est appelée feuille symplectique ou, plus succinctement, feuille de x.

Toute variété de Poisson se décompose donc en une réunion disjointe de variétés symplectiques : ses feuilles symplectiques. Réciproquement, la connaissance de cette partition (avec la donnée des structures symplectiques sur chaque partie) détermine complètement la structure de Poisson initiale.

Il faut faire attention au fait que les feuilles ne sont pas forcément toutes de même dimension. Un exemple important est le cas des variétés de Poisson linéaires : notre variété est alors le dual G d'une algèbre de Lie G (cf. ex. 4 du chap. 2, Géométrie de Poisson). Notons G le groupe de Lie connexe et simplement connexe dont G est l'algèbre de Lie. On rappelle que l'action adjointe de G sur G est celle qui, à un élément g de G, associe la transformation de G qui est la différentielle à l'élément neutre de Lg ∘ Rg–1, où Lg : x ↦ gx et Rg : x ↦ xg sont respectivement la translation à gauche et la translation à droite par g. L'action coadjointe de G sur G est celle qui est obtenue en dualisant l'action adjointe. Un calcul élémentaire prouve que les feuilles symplectiques de G sont les orbites de cette action coadjointe. Un corollaire important est que ces orbites sont naturellement des variétés symplectiques. La feuille de l'origine se réduit à un seul point ; mais, sauf dans le cas trivial, il y a des feuilles de dimension plus grande.

En revanche, dans le cas des variétés régulières toutes les feuilles ont la même dimension et réalisent ce que l'on appelle un feuilletage régulier de la variété de Poisson. Dans ce cas, on peut utiliser les outils de la théorie générale des feuilletages réguliers (holonomie...) pour étudier la variété de Poisson. Dans le cas général, on a un feuilletage « à singularités » dont l'étude est beaucoup plus délicate.

Feuilletage symplectique d'une structure de Poisson linéaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Feuilletage symplectique d'une structure de Poisson linéaire

Feuilletage symplectique d'une structure de Poisson non linéaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Feuilletage symplectique d'une structure de Poisson non linéaire

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université Montpellier-II (département de mathématique)

Classification

Pour citer cet article

Jean Paul DUFOUR. POISSON ET NAMBU STRUCTURES DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Feuilletage symplectique d'une structure de Poisson linéaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Feuilletage symplectique d'une structure de Poisson linéaire

Feuilletage symplectique d'une structure de Poisson non linéaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Feuilletage symplectique d'une structure de Poisson non linéaire