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SRI LANKA

Nom officiel

République démocratique socialiste de Sri Lanka (LK)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Président : Ranil Wickremesinghe (depuis le 13 juillet 2022) ; Premier ministre : Dinesh Gunawardena (depuis le 22 juillet 2022)

      Capitales

      Colombo (siège du pouvoir exécutif et judiciaire), Sri Jayewardenepura Kotte (dans la banlieue de Colombo, siège du pouvoir législatif)

        Langues officielles

        Singhalais, tamoul 1

          Unité monétaire

          Roupie de Sri Lanka (LKR)

            Population (estim.) 22 231 000 (2024)
              Superficie 65 610 km²
                • Article mis en ligne le
                • Modifié le
                • Écrit par , , , et

                Un « conservatoire » de l'art bouddhique

                L'avènement du bouddhisme à Sri Lanka marque l'apparition des premiers monuments : au iiie siècle avant notre ère, le roi Devānampiya Tissa (250-210 env.) aurait reçu une ambassade du moine Mahinda, fils du souverain indien Aśoka. Une communauté monastique s'installe dans le nord de l'île, à Mihintale. C'est de cette époque que dateraient les deux plus anciens stūpa singhalais (dāgoba), le Rājamahāvihāra de Mihintale, fondé selon la tradition sur les reliques de Mahinda, et le Thupārāma de la capitale, Anurādhapura. Constamment en contact avec les courants religieux et esthétiques de l'Inde, l'art du Sri Lanka n'en poursuivra pas moins une évolution propre : il doit en partie son originalité à l'attachement des Singhalais au bouddhisme Theravāda, qui allait assez tôt céder le pas en Inde à d'autres tendances. Toutefois, cette fidélité au Theravāda n'excluait pas la tolérance, voire une certaine volonté d'assimilation, à l'égard de l'hindouisme ou du Grand Véhicule, dont l'iconographie porte l'empreinte.

                Les débuts de l'art bouddhique

                <it>Dagoba</it> à Anuradhapura (Sri Lanka) - crédits : Cris Haigh/ The Image Bank/ Getty Images

                Dagoba à Anuradhapura (Sri Lanka)

                Comme son prototype indien, le dāgoba singhalais est un édifice cultuel commémoratif : son dôme plein est érigé sur les reliques du Buddha ou de ses grands disciples. Les dimensions gigantesques des dāgoba de la première période d'Anurādhapura (iiie s. av. J.-C.-iiie s. apr. J.-C.) attestent la vigueur du soutien que le bouddhisme trouva alors auprès des souverains singhalais. Probablement plus modeste à l'origine, le Thupārāma est considérablement agrandi au iie siècle avant notre ère ; le Mahāthūpa (sans doute iie s. apr. J.-C.), connu dans la tradition comme le Ruvanveliseya, atteint un diamètre de 90 mètres ; l'Abhayagiri dāgoba (ier s. av. J.-C.), le Jetavana dāgoba (iiie s. apr. J.-C.) s'élèvent à plus de 100 mètres de hauteur. Si son aspect général ne le différencie pas fondamentalement du stūpa indien, le dāgoba singhalais offre néanmoins dès cette époque des particularités : un soubassement formé de trois terrasses en gradin et, à partir du iie siècle avant notre ère, de hauts édicules (vāhalkada) accolés au dôme, face aux quatre points cardinaux.

                Les bas-reliefs en gneiss des vāhalkada comptent parmi les plus anciens exemples de la sculpture singhalaise. Leur style les relie aux œuvres des sites bouddhiques indiens du iie et du ier siècle avant notre ère (Bhārut, Sāncī, Amarāvatī). Plus abouties, les sculptures de l'Abhayagiri dāgoba sont apparentées à celles de l'école d'Amarāvatī à son apogée (150 env. apr. J.-C.). À cette époque sont sans doute aussi réalisées les premières images du Buddha. Comme les effigies d'Amarāvatī dont elles semblent s'inspirer, les représentations singhalaises du Buddha évoquent, dans leur sévère simplicité, l'idéal monastique rigoureux des débuts du bouddhisme. L'iconographie qui se fixe alors se maintiendra avec une continuité frappante à travers toute l'histoire de l'art singhalais : lourd vêtement asymétrique aux plis réguliers, stylisation « en colimaçons » de la coiffure, main droite faisant le geste de l'absence de crainte, etc.

                La seconde période d'Anurādhapura

                À partir de 432, Anurādhapura subit pendant une trentaine d'années la domination tamoule, avant d'être reconquise par un roi singhalais. Une ère d'intense activité artistique s'ouvre alors.

                De nouveaux types d'édifices religieux s'élaborent, d'une originalité certaine par rapport à l'ensemble de l'architecture bouddhique. Ainsi, c'est au viie ou au viiie siècle que remonteraient les plus anciens vatadāgē, constructions circulaires destinées à abriter un stūpa : une ou plusieurs rangées[...]

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                Écrit par

                • : chargé de recherche au C.N.R.S., directeur de la Mission française de coopération archéologique au Sri Lanka
                • : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
                • : docteur en géographie, post-doctorant au Centre d'études et de recherche sur l'Inde, l'Asie du sud et sa diaspora de l'université du Québec à Montréal
                • : professeur d'histoire et civilisation de l'Asie du Sud à l'Institut national des langues et civilisations orientales
                • : maître de conférences (histoire de l'art indien) à l'université de Paris-IV

                Classification

                Pour citer cet article

                Osmund BOPEARACHCHI, Encyclopædia Universalis, Delon MADAVAN, Éric MEYER et Édith PARLIER-RENAULT. SRI LANKA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                Article mis en ligne le et modifié le 11/04/2023

                Médias

                Sri Lanka : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Sri Lanka : carte physique

                Sri Lanka : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Sri Lanka : drapeau

                Bouddhisme (Sri Lanka) - crédits : David Hiser/ The Image Bank/ Getty Images

                Bouddhisme (Sri Lanka)

                Autres références

                • SRI LANKA, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Espaces et sociétés

                  • Écrit par
                  • 23 142 mots
                  • 4 médias
                  ...porte sur la religion, envers le bahaïsme notamment. Certains États expulsent violemment leurs immigrés (le Bhoutan à l'égard des Népalais par exemple). Au Sri Lanka, les Tamouls hindouistes de la région septentrionale, qui se distinguent des Tamouls de la région montagneuse du Sud, plus anciennement et mieux...
                • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                  • Écrit par , , , et
                  • 24 799 mots
                  • 10 médias
                  ...Chine, qui possède avec l'Inde une frontière commune, toujours contestée tant à l'ouest de l'Himalaya qu'à l'est. Au sud enfin, Sri Lanka et le petit archipel indépendant des Maldives complètent l'Asie du Sud. À l'est, l'archipel indien Andaman-Nicobar offre pour sa part à New...
                • BANDARANAIKE SIRIMAVO (1916-2000)

                  • Écrit par
                  • 633 mots

                  Sirimavo Ratwatte Dias Bandaranaike est née le 17 avril 1916 à Ratnapura, dans le sud de l'île de Ceylan. À la tête du Parti de la liberté de Sri Lanka (S.L.F.P.), elle devient en 1960 la première femme au monde chef de gouvernement. Elle occupe ce poste jusqu'en 1965 et, de nouveau, de...

                • BANDARANAIKE SOLOMON WEST RIDGEWAY DIAS (1899-1959)

                  • Écrit par
                  • 592 mots
                  • 1 média

                  Issu d'une des familles entrée tôt au service des colonisateurs britanniques et enrichie par cette collaboration, par des contrats publics et par les profits de vastes cocoteraies, S. W. R. D. Bandaranaïke est le pur produit d'un milieu anglicisé où l'on dédaignait la culture cingalaise et le bouddhisme...

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