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SEFER YESIRA

Bref traité qui eut une influence considérable sur la mystique juive de toutes les époques et qui a été écrit entre le iie et le vie siècle, peut-être au iiie, dans un style elliptique ayant des affinités avec celui de la littérature de la Merkaba. Il contient des spéculations sur la Création, d'une nature très différente de celles du groupe d'écrits qui sont connus sous le nom de Ma‘ase Bereshit et qui reflètent des influences de doctrines pythagoriciennes.

Les trente-deux sentiers de la Sagesse moyennant lesquels Dieu a créé le monde s'identifient aux sefirot (dont on trouve ici l'emploi premier, mais dans un sens très différent de celui des sefirot de la kabbale), en même temps qu'aux vingt-deux lettres de l'alphabet hébraïque. Ces dernières se subdivisent à leur tour en trois « mères », sept lettres doubles (celles dont la prononciation change suivant leur position dans les syllabes) et douze lettres simples. Les sefirot, analogues ici aux nombres primordiaux des pythagoriciens, sont des entités créées, qui agissent comme causes secondaires dans la création du monde.

Le premier chapitre décrit la constitution des sefirot, les quatre premières étant les quatre éléments (esprit de Dieu, air, eau et feu) ; les six suivantes sont les six directions de l'espace. Les autres chapitres déterminent la fonction de chaque lettre dans la création. Chaque étape de la création correspond à une opération linguistique, « la permutation des lettres », cette doctrine paraissant étroitement liée à celle de la création accomplie par la Torah, dont le texte n'est qu'une apparence et se trouve être d'importance secondaire par rapport aux combinaisons mystiques de ses lettres, qui sont les fondements de la création. Ces combinaisons ont aussi une puissance magique et, dans certains cercles ésotériques, le Sefer Yesira a été utilisé comme un manuel de magie.

— Gabrielle SED-RAJNA

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