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SARCOPTÉRYGIENS

Origine des tétrapodes

L'histoire des sarcoptérygiens est indissociable de la question de l'origine des tétrapodes. Ce passage de l'état de poisson à l'état de vertébré terrestre a longtemps été considéré comme un événement évolutif considérable, mais les découvertes récentes, tant sur les premiers tétrapodes que sur les poissons sarcoptérygiens qui en sont les plus proches, les elpistostégaliens, montrent que cette transition a été rapide et n'a affecté qu'un très petit nombre de structures anatomiques. Les différences majeures entre les elpistostégaliens et les premiers tétrapodes sont la présence, chez ces derniers, de doigts aux membres pairs (et la disparition corrélative des rayons dermiques, ou lépidotriches), le contact entre le bassin et la colonne vertébrale par l'intermédiaire de côtes sacrales, la perte du contact entre la ceinture pectorale et le crâne, une réduction des écailles couvrant la surface dorsale du corps, la disparition de l'opercule (bien qu'une fente branchiale fonctionnelle persiste) et la réduction de l'hyomandibulaire (transformé en stapes). Les premiers tétrapodes n'étaient, somme toute, que des poissons un peu particuliers dont la seule innovation importante était les doigts, qui représentent peut-être une adaptation à la vie dans un environnement aquatique vaseux et encombré de débris végétaux. Les membres des premiers tétrapodes étaient totalement inadaptés à la locomotion terrestre. Les membres antérieurs étaient incapables d'extension au niveau du coude et ne pouvaient guère que servir d'organes natatoires ou d'appuis pour hisser la tête hors de l'eau. Les membres postérieurs étaient, eux, incapables de flexion au niveau de la cheville et ressemblaient en cela aux membres postérieurs des phoques. Les membres pourvus de doigts n'étaient donc, à l'origine, qu'un type particulier de nageoire qui, plus tard, est devenue particulièrement propice à la locomotion terrestre. C'est là un exemple de ce que l'on appelle l'« exaptation ».

— Philippe JANVIER

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Pour citer cet article

Philippe JANVIER. SARCOPTÉRYGIENS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CŒLACANTHES

    • Écrit par Daniel ROBINEAU
    • 2 671 mots
    • 3 médias
    ...viscéraux (en particulier la présence d'un poumon et d'une veine cave) permettent cependant de rapprocher le cœlacanthe des dipneustes et des tétrapodes et de confirmer son appartenance au groupe des Sarcoptérygiens (ou poissons à « nageoires charnues »), caractérisés classiquement par l'articulation monobasale...
  • CROSSOPTÉRYGIENS

    • Écrit par Philippe JANVIER
    • 539 mots

    Le nom « crossoptérygidés » (Crossopterygidae) a été créé par le paléontologue britannique Thomas Henry Huxley (1825-1895) en 1861, pour désigner un ensemble de poissons comprenant les polyptères actuels (Polypterus) et divers poissons fossiles du Paléozoïque (ère primaire), dont des...

  • GNATHOSTOMES

    • Écrit par Philippe JANVIER
    • 2 144 mots
    • 2 médias
    ...représentés par les requins, raies et chimères. Les ostéichthyens (cf. ostéichthyens) comprennent les actinoptérygiens (cf. actinoptérygiens) et les sarcoptérygiens (cf. sarcoptérygiens), ces derniers incluant les tétrapodes ou vertébrés terrestres (cf. tétrapodomorphes). Les relations de parenté...
  • OSTÉICHTHYENS

    • Écrit par Philippe JANVIER
    • 1 121 mots
    • 1 média
    Les plus anciens représentants des deux grands groupes actuels d'ostéichthyens, les actinoptérygiens et les sarcoptérygiens, apparaissent dès le début du Dévonien, il y a 415 millions d'années, voire peut-être à l'extrême fin du Silurien, il y a 418 millions d'années. À cette...

Voir aussi