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ROSA SALVATOR (1615-1673)

<it>Le Mensonge</it>, S. Rosa - crédits :  Bridgeman Images

Le Mensonge, S. Rosa

Peintre napolitain, qui fut aussi graveur, musicien et poète. Salvator Rosa fit l'essentiel de sa carrière à Rome. Personnalité originale, instable et tourmentée, il connut un grand succès en peignant « des petites figures et des toiles pas très grandes, merveilleusement brossées » représentant « des fripons, des galériens, des matelots » (Passeri), mais c'est surtout comme paysagiste qu'il conquit, et conserva, une place de premier plan. Formé à Naples chez le caravagesque Francesco Fracanzano, son beau-frère, il recueille à travers lui la vision naturaliste de Ribera, auquel il doit également son goût du dessin, d'une expression graphique très libre, où les traits rapides, enchevêtrés, souvent rehaussés d'aquarelle, font surgir à la fois le mouvement et le modelé. Sa virtuosité en ce domaine apparaît bien dans le Carnet de voyage du musée Horne, à Florence et dans les esquisses au bistre rehaussées de blanc exposées au palais Pitti, près des tableaux qu'il peignit à Florence durant la période où il y fut appelé par Gian-Carlo de Médicis (1641-1649) : La Forêt des Philosophes, Marine avec un château, Marine avec des tours, Combat de cavalerie. Ces compositions, comme les Bataille du musée de Naples ou l'étrange Soldat et Sorcière (musée du Capitole, Rome), Le Précipice, les Bergers dans des ruines, Les Conjurés (galerie Corsini, Rome), témoignent d'une imagination frénétique, hantée de fantasmes et de caprices, mais aussi d'une réelle sensibilité à la violence des affrontements guerriers comme à celle des phénomènes naturels : tornades, écroulements, arbres arrachés. Par là, Salvator Rosa détermine une évolution décisive dans la peinture de paysage en substituant à la tradition classique, celle de Claude Lorrain, une formule d'inspiration véritablement romantique dont hériteront tout d'abord Alessandro Magnasco et Marco Ricci.

— Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE

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Pour citer cet article

Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE. ROSA SALVATOR (1615-1673) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>Le Mensonge</it>, S. Rosa - crédits :  Bridgeman Images

Le Mensonge, S. Rosa

Autres références

  • CAMPANIE

    • Écrit par Noëlle de LA BLANCHARDIÈRE
    • 2 806 mots
    • 4 médias
    Bien entendu, toute la peinture napolitaine n'est pas là. Il faudrait citer encore les paysages romantiques d'un Salvator Rosa et d'extraordinaires natures mortes : fleurs et fruits d'un Porpora et d'un Ruoppolo ; poissons aux écailles dorées et bleues d'un Recco.
  • MARINE, genre pictural

    • Écrit par Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE
    • 886 mots
    • 2 médias

    La peinture de marine, en tant que genre indépendant, se définit lentement dans la peinture occidentale, plus tard que le paysage et bien après le portrait ou la nature morte. Elle se développe pourtant à la faveur de la même évolution — naissance du tableau de chevalet, intérêt...

Voir aussi