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RHŒADALES

Intérêt économique

Les graines de Papavéracées à albumen oléagineux peuvent contenir des huiles fines, comestibles (huile d'œillette extraite des graines de Papaver somniferum var. nigrum), âcres, purgatives ou toxiques (en particulier celle d'Argemone mexicana). Le latex de ces plantes, de couleur blanche, jaune ou rouge, renferme de nombreux alcaloïdes dont les plus connus sont la papavérine, la narcotine et la morphine extraite du pavot à opium (Papaver somniferum var. album, cf. morphine). La grande chélidoine, ou grande éclaire (Chelidonium majus), est une Papavéracée à latex âcre, jaune, utilisé quelquefois pour brûler les verrues. Parmi les Fumariacées, le fumeterre (Fumaria officinalis) a des propriétés dépuratives.

Les Capparidacées ont un intérêt économique élevé. La culture du câprier remonte à l'Antiquité et était connue des Grecs et des Romains. À l'origine, la présence d'épines acérées sur les plantes de câprier sauvage rendait la culture particulièrement ingrate ; actuellement, on a remédié à ces inconvénients en créant une nouvelle variété par greffage avec un câprier inerme. Les câpriers sont plantés dans des terrains légers, perméables et de préférence fertiles, mais ils s'accommodent fort bien de sols caillouteux. Chaque arbuste donne en moyenne un kilo de câpres durant une saison. Les câpres, qui sont les boutons floraux, ne sont pas les seules parties condimentaires ; les fruits, ou « cornichons de câpriers », récoltés avant la maturité, constituent un condiment encore plus apprécié.

La gaude (Reseda luteola) est employée dans la fabrication des teintures et peintures et servait à teindre les étoffes en jaune ; sa couleur due à des composés flavoniques (lutéoline) possède la précieuse qualité de ne pas passer au roux. Différentes huiles comestibles sont extraites des Moringacées, et en particulier l'huile de noix de Behen.

Si les Rhœadales sont familières par leurs représentants champêtres, coquelicots (Papaver rhoeas, P. dubium) et gaude (Reseda luteola), elles fournissent aussi un certain nombre de plantes ornementales : pavots (Papaver orientale, P. bracteatum, etc.), Glaucium, Sanguinaria, Argemone, Eschscholtzia (Papavéracées) ; Hypecoum, Corydalis, Dicentra ou cœur-de-Jeannette (Fumariacées) ; Cleome (Capparidacées) ; Reseda odorata (Résédacées).

— Marc-André THIÉBAUD

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Écrit par

  • : biologiste, conservateur au Conservatoire et Jardin botanique de la Ville de Genève

Classification

Pour citer cet article

Marc-André THIÉBAUD. RHŒADALES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Capparidacées - crédits : Encyclopædia Universalis France

Capparidacées

Reseda lutea - crédits : Encyclopædia Universalis France

Reseda lutea

Papavéracées-Fumariacées - crédits : Encyclopædia Universalis France

Papavéracées-Fumariacées

Autres références

  • CHÉLIDOINE

    • Écrit par Pierre LIEUTAGHI
    • 374 mots

    Papavéracée toxique, la chélidoine fraîche contient 1 p. 100 d'alcaloïdes (le plus important est la chélidonine) associés à des acides organiques, à une essence aromatique peu abondante et à un pigment jaune, la chélidoxanthine. Les alcaloïdes ont une action dépressive sur le système...

  • CRUCIFÈRES

    • Écrit par Marie-Claude NOAILLES
    • 2 484 mots
    • 5 médias
    Les Crucifères constituent soit un ordre (d'après Hutchinson), soit une famille dans l'ordre des Rhœadales (d'après Emberger).
  • PAVOT

    • Écrit par Pierre LIEUTAGHI
    • 320 mots

    Plante cultivée pour ses graines alimentaires, oléagineuses, plusieurs millénaires avant notre ère dans l'Est méditerranéen, d'où elle est vraisemblablement originaire (le type primitif est le pavot à feuilles velues, Papaver setigerum L., à capsule munie d'orifices sous le...

Voir aussi