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ANTANACLASE, rhétorique

La forme pure de cette figure consiste à employer le même mot que l'orateur adverse vient de prononcer, mais en lui donnant un sens contraire. La difficulté est telle que les traités de rhétorique sont réduits, depuis Quintilien, à reprendre toujours ce même exemple : « Proculeius reprochait à son fils d'attendre sa mort et celui-ci répondait qu'il ne l'attendait pas. Eh bien, reprit-il, je te prie d'attendre. » Il est plus facile d'utiliser des paronymes : « Claire : Écartez-vous, frôleuse ! Solange : Voleuse, moi ? » (Genet, Les Bonnes), ou de ne rechercher que la polysémie et non pas l'opposition de sens, pour obtenir un effet comique ou un paradoxe. Cette variante, appelée diaphore, est fréquente chez les classiques (cf. La Mouche et la Fourmi de La Fontaine ou la phrase de Pascal : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas »). L'antanaclase enrobe souvent une injure : « La plus grosse beste qui soyt, / Monsieur, comme est ce qu'on l'appelle ? / —Ung elephant, madamoyselle ; / Me semble qu'on la nomme ainsi. / — Pour Dieu, Elephant (ce dit elle), / Va t'en donc et me laisse icy » (Marot, D'ung importun).

— Véronique KLAUBER

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Pour citer cet article

Véronique KLAUBER. ANTANACLASE, rhétorique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • PARONOMASE, rhétorique

    • Écrit par Véronique KLAUBER
    • 167 mots

    La paronomase est fondée sur le rapprochement des mots de significations distinctes et dont l'équivalence sonore est presque totale (plus totale que celle des figures apparentées comme l'assonance, la rime, l'allitération ou l'homéotéleute, mais moins totale que celle des homonymes). Connue...

Voir aussi