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PIAZZA ARMERINA

Thermes de la villa de Piazza Armerina - crédits : Index/  Bridgeman Images

Thermes de la villa de Piazza Armerina

Localité de Sicile orientale près de laquelle se trouve une magnifique villa romaine du début du ive siècle, Piazza Armerina se trouve dans la haute vallée du petit fleuve Gela. On découvrit, peu avant la Seconde Guerre mondiale, une résidence du Bas-Empire d'exceptionnelle importance, surtout par ses pavements de mosaïque, restaurés et présentés in situ. Trois groupes de bâtiments s'ordonnent autour d'une cour d'entrée en forme de trapèze curviligne : au nord-ouest, les thermes, du type rectiligne, avec antichambre, latrines, vestiaire, hall à double abside, frigidarium circulaire avec absides rayonnantes, tepidarium, destrictarium (pièce où les corps sont frottés avec le strigile), laconicum et caldarium. À l'est, le corps de logis principal, ordonné autour d'un vaste péristyle rectangulaire : appartement de onze pièces au nord, petit groupe de trois pièces dans l'angle sud-est et, vers l'ouest, au-delà d'une longue galerie à double abside, très vaste salle basilicale, flanquée de chaque côté d'un groupe de chambres à absides. Au sud-ouest, enfin, une grande cour ovale à portiques, ouvrant sur une très vaste aula triconque flanquée de trois petites pièces de chaque côté.

L'ordre dans lequel fut réalisé le programme est l'objet de controverses ; il nous paraît en tout cas certain que la cour ovale et l'aula triconque existaient avant le grand péristyle, car leur présence a empêché de créer sur son côté sud un appartement symétrique à celui du nord ; la cour ovale possédait certainement une entrée indépendante vers l'ouest, qui fut remplacée ultérieurement par un nymphée.

Presque toutes les pièces sont pavées de remarquables mosaïques. On citera les principales : dans les thermes, courses dans le grand cirque de Rome (hall à double abside) ; mosaïque marine dans le frigidarium ; scène de toilette dans l'une des absides ; dans une petite pièce intermédiaire entre les thermes et le grand péristyle apparaissent des portraits de famille ; dans le corps de logis principal, le vestibule montre une scène d'adventus (arrivée) : des serviteurs porteurs de torches accueillent le maître. Les portiques du péristyle présentent des figures d'animaux. Dans l'appartement nord, le pavement le plus important, dit « de la petite chasse », présente les péripéties d'une journée consacrée à l'art cynégétique.

Jeunes filles s'exerçant aux jeux, dites <it>Jeunes Filles en bikini</it> - crédits :  Bridgeman Images

Jeunes filles s'exerçant aux jeux, dites Jeunes Filles en bikini

La grande galerie à double abside précédant la basilique dépeint les aventures d'un groupe de chasseurs qui s'est rendu par mer, sous la conduite d'un personnage de très haut rang, dans un pays tropical pour y capturer des fauves. Dans les pièces flanquant la basilique, qui était pavée de plaques de marbre (opus sectile), on remarque la mosaïque de Polyphème, la scène érotique, la mosaïque d'Arion, une scène de fantaisie où les chars du cirque sont tirés par des attelages d'oiseaux. Le petit appartement entre le grand péristyle et l'aula triconque contient un Orphée et surtout les célèbres « jeunes filles en bikini ». Enfin l'aula triconque nous a conservé un chef-d'œuvre : Les Travaux d'Hercule, traités avec une puissance qui fait penser à Michel-Ange.

Les découvertes de Piazza Armerina ont posé de multiples problèmes et soulevé d'âpres discussions. Une théorie présentée un peu hâtivement proposait d'y voir une résidence impériale que Maximien Hercule se serait aménagée lors de son abdication en 305. Elle se heurte à de multiples objections et doit certainement être abandonnée, maintenant qu'une recherche stratigraphique a prouvé que les mosaïques sont de quinze à vingt ans postérieures à la retraite des premiers tétrarques. Inversement, d'autres savants avaient eu tendance à trop disperser dans le temps la période de réalisation des pavements et à en dater trop tardivement au moins une[...]

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Pour citer cet article

Gilbert-Charles PICARD. PIAZZA ARMERINA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Thermes de la villa de Piazza Armerina - crédits : Index/  Bridgeman Images

Thermes de la villa de Piazza Armerina

Jeunes filles s'exerçant aux jeux, dites <it>Jeunes Filles en bikini</it> - crédits :  Bridgeman Images

Jeunes filles s'exerçant aux jeux, dites Jeunes Filles en bikini

Chasse au rhinocéros, mosaïque de Casale, Sicile - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Chasse au rhinocéros, mosaïque de Casale, Sicile

Autres références

  • SICILE

    • Écrit par Maurice AYMARD, Michel GRAS, Claude LEPELLEY, Jean-Marie MARTIN, Pierre-Yves PÉCHOUX
    • 17 925 mots
    • 9 médias
    ...pirates francs ravagea Syracuse. La renaissance du ive siècle fut sensible dans l'île : c'est de cette époque que date la magnifique villa de Piazza Armerina, au centre du pays ; elle est ornée de mosaïques qui sont parmi les plus belles du monde romain. Le christianisme ne s'implanta pas avant...

Voir aussi