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PHILADELPHIE

États-Unis : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

États-Unis : carte administrative

Ville portuaire, Philadelphie est, comme la plupart de ses voisines du nord-est des États-Unis, une ville de fond d’estuaire, abrité de l’océan dans la baie de la Delaware. Son agglomération de 6,09 millions d’habitants en 2017 – dont 1,58 million dans la ville de Philadelphie – est l’un des maillons majeurs de la mégalopole BosWash. Reine déchue, « Philly » fut longtemps la plus grande ville américaine et la première en matière de politique, de finance et de commerce, avant d’être quelque peu éclipsée par ses rivales voisines : Washington, New York, Baltimore. La plus grande ville de Pennsylvanie n’en reste pas moins un centre économique majeur et garde une place particulière dans le cœur des Américains par le rôle qu’elle a joué dans l’histoire de la nation.

La ville est fondée en 1682 par le quaker William Penn, qui cherche à établir une cité pour sa minorité religieuse. Bien que le roi d’Angleterre Charles II lui ait cédé toute la Pennsylvanie en remboursement d’une dette, il achète la terre aux Indiens lenape pour assurer la paix à sa colonie et à sa ville ; il y défend la liberté et la tolérance religieuse et nomme la cité Philadelphie, qui signifie en grec « amour fraternel ».

Pour éviter un développement désordonné de la colonie, qu’il voulait essentiellement rurale, William Penn imagine un damier parfait entre les rivières Schuylkill et Delaware, rythmé par des blocs non bâtis aménagés en parcs. Philadelphie est ainsi la première grande ville américaine tracée selon une grille, un plan qui devait être répété au fur et à mesure de la croissance de la colonie et qui servit de modèle à de nombreuses créations urbaines du Nouveau Monde tout au long des xviiie et xixe siècles. Le centre-ville actuel a d’ailleurs conservé cette grille ponctuée de parcs. L’ouverture portuaire sur le Delaware devait alors en assurer la prospérité.

Le site était si bien pensé – les Indiens lenape l’avaient d’ailleurs déjà utilisé – que la ville compte 2 500 habitants en 1701 et dépasse rapidement Boston, pour devenir en quelques années le premier port britannique, le second de l’empire après Londres. C’est le transport du sucre en provenance des Antilles, intégré au commerce triangulaire avec l’Afrique et l’Europe, qui fait d’abord la prospérité du port, soutenu progressivement par l’exportation des produits agricoles de la colonie, céréales et bois notamment.

Philadelphie, États-Unis - crédits : Françoise Weyl

Philadelphie, États-Unis

Réputée pour sa tolérance, la ville accueille de nouveaux arrivants de toute religion, et les quakers deviennent minoritaires dès le milieu du xviiie siècle. Philadelphie se retrouve au premier plan dès lors que les tensions et les frustrations vis-à-vis de l’Angleterre mènent à la guerre : la déclaration d’indépendance des États-Unis y est signée en 1776. Elle devient logiquement la capitale provisoire de l’Union, de 1790 à 1800, en attendant l’édification de la nouvelle capitale à Washington.

Au moment de l’indépendance, Philadelphie est la plus grande ville du pays, un rang qu’elle abandonne à New York dans les dernières décennies du xviiie siècle quand son activité portuaire est mise à mal par l’embargo de 1807 et la guerre de 1812 avec l’Angleterre. En revanche, ces deux événements favorisent l’industrialisation du pays, et particulièrement de Philadelphie : papeterie, tannerie, textile mais également métallurgie grâce aux mines de fer et de charbon de Pittsburgh, dans l’ouest de l’État. L’organisation à Philadelphie de la première exposition universelle sur le continent américain, en 1876, pour la célébration du centenaire de la nation, témoigne de la place de la ville à l’échelle nationale.

Un tel développement économique attire de nombreux migrants tout au long du xixe siècle, principalement des Allemands et des Irlandais, puis des populations afro-américaines fuyant[...]

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Laurent VERMEERSCH. PHILADELPHIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Philadelphie, États-Unis - crédits : Françoise Weyl

Philadelphie, États-Unis

États-Unis : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

États-Unis : carte administrative

Autres références

  • PHILADELPHIE ORCHESTRE DE

    • Écrit par Alain PÂRIS
    • 795 mots
    • 2 médias

    Fondé en 1900, l'Orchestre de Philadelphie (The Philadelphia Orchestra) est, avec celui de Cleveland, le benjamin des grands orchestres américains. Ses deux premiers chefs permanents sont allemands : Fritz Scheel (1900-1907) et Carl Pohlig, un ancien assistant de Gustav Mahler (1907-1912). Fritz...

  • PRODUCTEUR DE MUSIQUE

    • Écrit par Florent MAZZOLENI
    • 7 263 mots
    • 3 médias
    À Philadelphie, au début des années 1970, les producteurs Kenny Gamble, Leon Huff et Bunny Sigler vont combiner l’héritage funk de James Brown, la soul classique et des arrangements sophistiqués à base de cordes et d’orchestres symphoniques, afin de créer le « Philly Sound » (son de Philadelphie)....
  • STRICKLAND WILLIAM (1788-1854)

    • Écrit par Universalis
    • 453 mots

    Architecte et ingénieur américain, né en 1788 à Navesink, dans le New Jersey, mort le 6 avril 1854 à Nashville, dans le Tennessee.

    William Strickland se fait d'abord connaître comme peintre de décors de théâtre ; bien qu'il ait déjà suivi une formation en architecture auprès de Benjamin Latrobe...

Voir aussi