Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PENN WILLIAM (1644-1718)

William Penn - crédits : MPI/ Archive Photos/ Getty Images

William Penn

Né à Londres, William Penn se convertit en 1667 et devient, au grand scandale de sa famille, l'un des plus ardents militants de la foi quaker. Arrêté et emprisonné à plusieurs reprises, il doit d'abord à son père, l'amiral sir William Penn, puis, après la mort de celui-ci, à la fidélité du duc d'York à sa famille, d'être en général rapidement relâché. Prédicateur de la secte, polémiste brillant engagé dans de fréquentes controverses avec des anglicans et des non-conformistes, avocat inlassable de la suspension des lois pénales applicables aux quakers comme aux catholiques romains, il découvre en 1676 une chance nouvelle pour sa secte. Il obtient alors, en échange d'une créance, la moitié ouest du New Jersey, réussit en 1680 à racheter une portion orientale de la province, agrandit en 1681 ses territoires américains par une nouvelle colonie qui sera appelée la Pennsylvanie. Il favorise l'établissement de quakers dans ces divers territoires et donne à la Pennsylvanie une Constitution libérale, incluant la tolérance de toutes les religions monothéistes compatibles avec la morale chrétienne, et une loi concernant les Indiens, modèle de libéralisme et fondement de la Constitution de l'État de Pennsylvanie ; il en demeure le gouverneur. De 1682 à 1684, il veille au développement de ce territoire et choisit en particulier le site de Philadelphie. De retour en Angleterre, son amitié avec le duc d'York, devenu Jacques II en 1685, l'incite à approuver les déclarations d'indulgence du souverain, en 1687 et 1688 ; il est l'un des rares non-conformistes qui acceptent alors une tolérance surtout favorable aux catholiques romains. Plusieurs fois mis en cause pour ses sympathies avouées envers les jacobites après la Glorieuse Révolution (1688), il se tire d'affaire, redevient prédicateur itinérant de sa secte avant de retourner, en 1699, en Pennsylvanie ; ce « véritable Lycurgue » (Montesquieu) y exercera difficilement son autorité jusqu'à sa mort. Le doctrinaire quaker et le colonisateur laissent un héritage également considérable.

— Roland MARX

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Pour citer cet article

Roland MARX. PENN WILLIAM (1644-1718) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

William Penn - crédits : MPI/ Archive Photos/ Getty Images

William Penn

Autres références

  • PHILADELPHIE

    • Écrit par Laurent VERMEERSCH
    • 1 216 mots
    • 2 médias

    Ville portuaire, Philadelphie est, comme la plupart de ses voisines du nord-est des États-Unis, une ville de fond d’estuaire, abrité de l’océan dans la baie de la Delaware. Son agglomération de 6,09 millions d’habitants en 2017 – dont 1,58 million dans la ville de Philadelphie – est l’un des maillons...

  • ROYAUME-UNI - L'empire britannique

    • Écrit par Roland MARX
    • 21 770 mots
    • 43 médias
    ...Nouvelle-Angleterre, dont les colonies du Rhode Island, du Connecticut, du Maine, du New Hampshire ont été le fait de colons puritains ; en 1681, le quaker William Penn se voit octroyer le territoire de la future Pennsylvanie. Partis d'Albany, des colons anglais explorent la haute vallée de l'Ohio et esquissent...

Voir aussi