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BALTIMORE

Ville portuaire du nord-est des États-Unis, Baltimore est la plus grande ville de l’État du Maryland, avec 614 000 habitants en 2016 (2,8 millions avec l’agglomération). La cité est située au débouché du Patapsco, là où le fleuve se jette dans la baie de Chesapeake, à l’abri de l’Atlantique. Elle est l’avant-dernier maillon du sud de la mégalopole BosWash, qui s’étend de Boston à Washington ; ses banlieues sud-ouest tendent d’ailleurs à rejoindre celles de la capitale fédérale pour former une conurbation de plus de 9,5 millions d’habitants.

États-Unis : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

États-Unis : carte administrative

Baltimore, États-Unis - crédits : Bruce Alan Bennett/ Shutterstock.com

Baltimore, États-Unis

Édifiée à cheval sur le piémont appalachien et la plaine côtière, elle est divisée entre haute et basse ville, un site de contact accentué par sa situation géographique à l’échelle régionale, entre le nord et le sud du pays, même si son climat subtropical la rattache au Dixieland.

Baltimore doit son nom d’origine irlandaise au premier propriétaire de l’ancienne province du Maryland, Cecil Calvert, lord de Baltimore. Né de la réunion de trois petits établissements portuaires voisins, fondés entre 1706 et 1729 pour assurer un débouché commercial aux productions du fertile Maryland, le port de Baltimore concurrence rapidement New York et Boston, grâce au commerce du tabac, du blé, mais aussi du sucre et des esclaves, que lui permet sa plus grande proximité avec les Caraïbes. Le marché de Lexington, plus vieux marché encore en activité aujourd’hui aux États-Unis, est ainsi créé en 1782. Durant la guerre d’Indépendance (1775-1783), la ville profite par ailleurs du blocage des ports de New York, Philadelphie et Boston, et joue un rôle de premier plan dans la lutte contre les Anglais, jusqu’à la bataille de Baltimore de 1814, qui vit la défaite des troupes britanniques et inspira le texte de l’hymne américain.

La diversification de son activité industrielle au xixe siècle attire une population de plus en plus nombreuse, venue du Sud ou d’Europe, l’Inner Harbor (le port intérieur) étant alors l’une des principales portes d’entrée des migrants. Baltimore devient ainsi en 1850 la deuxième plus grande ville américaine après New York, une position confortée par la construction de la première ligne de chemin de fer américain, le Baltimore and Ohio Railroad, faisant de la ville le débouché du Midwest sur l’Atlantique. Les minoteries, l’acier, le textile et les liaisons ferroviaires assurent la prospérité de la ville, aux mains des unionistes lors de la guerre de Sécession (1861-1865).

Malgré le grand incendie de 1904 qui ravage les quartiers centraux, Baltimore connaît un développement soutenu jusqu’aux années 1950, notamment lors des deux guerres mondiales, alors que la demande en acier dope son économie et ses chantiers navals.

Pourtant, c’est ce secteur de l’acier – et plus globalement les industries lourdes – qui va précipiter son déclin à partir des années 1960. La crise industrielle, accompagnée de la banalisation de la voiture individuelle, va entraîner la fuite de ses populations solvables vers d’autres villes plus prospères ou vers les banlieues, tandis que les populations noires pauvres, venues pour la plupart du Sud à la suite de la mécanisation agricole, s’installent dans les quartiers centraux délaissés. La part de la population noire passe ainsi de 23,8 p. 100 en 1950 à 46,3 p. 100 en 1970 ; elle est de plus de 65 p. 100 aujourd’hui. Pourtant, ces arrivées ne compensent pas les départs, et la ville qui, jusqu’aux années 1980, figurait parmi les dix villes les plus peuplées du pays, compte maintenant parmi celles qui perdent le plus d’habitants, à l’instar de Detroit ou Washington. Entre 1980 et 2000, Baltimore perd ainsi 17 p. 100 de sa population, tandis que ses banlieues en gagnent 35 p. 100.

Baltimore fait désormais partie des shrinkingcities(« villes rétrécissantes »), ces villes à la dérive désormais trop vastes[...]

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Pour citer cet article

Laurent VERMEERSCH. BALTIMORE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

États-Unis : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

États-Unis : carte administrative

Baltimore, États-Unis - crédits : Bruce Alan Bennett/ Shutterstock.com

Baltimore, États-Unis

Autres références

  • PATRIMOINE INDUSTRIEL AUX ÉTATS-UNIS

    • Écrit par Louis BERGERON
    • 2 806 mots
    • 1 média
    ...au tournant du xviiie et du xixe siècle, transformait les moindres vallées, comme dans la France du même temps, en véritables rues industrielles. Ainsi, à quelques miles de la grande cité de Baltimore en pleine rénovation, peut-on toujours remonter l'étroite et raide vallée de la Patapsco River,...

Voir aussi