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PHARMACOLOGIE

Pharmacologie clinique

La pharmacologie clinique est la science qui étudie l'utilisation rationnelle des médicaments chez l'homme. Sous une forme plus moderne, elle a les mêmes objectifs que la thérapeutique médicamenteuse traditionnelle, mais elle en diffère essentiellement par les méthodes qu'elle utilise. Orientées vers des objectifs pharmacologiques précis, celles-ci sont à la fois très systématisées et de portée générale, s'appliquant pratiquement à toute nouvelle molécule susceptible de devenir un jour médicament. Elles permettent à chaque stade de l'étude puis du développement d'une nouvelle substance, depuis sa première utilisation chez l'homme, pendant sa commercialisation et même au-delà, de connaître les paramètres utiles à sa prescription.

Les conditions de développement d'une activité optimale dans un contexte pathologique particulier et chez un individu déterminé peuvent être mesurées et souvent prévues par l'étude du métabolisme et de la pharmacocinétique du médicament. Les qualités respectives des différentes formes pharmaceutiques d'un même médicament sont appréciées par des études de biodisponibilité. L'étude clinique de l'activité pharmacodynamique et éventuellement des effets toxiques relève des essais thérapeutiques. Enfin, la pharmacovigilance permet de surveiller la stabilité ou l'évolution des effets connus des médicaments au cours de leur utilisation sur une grande échelle, sectorielle, nationale et internationale et, éventuellement, d'en découvrir d'autres ou de modifier leur prescription.

Métabolisme des médicaments

S'agissant d'un médicament donné, le terme de métabolisme désigne généralement la succession des phénomènes qui surviennent lorsque celui-ci est en contact avec l'organisme. Plus précisément, dans l'histoire biologique du médicament, le métabolisme implique ses différentes localisations, ses transformations éventuelles et les modalités de son élimination.

Le métabolisme d'un médicament peut se décomposer en quatre phases : résorption, diffusion, transformations et élimination d'un médicament. Dans le devenir biologique elles n'ont cependant pas toutes la même importance. Pratiquement, deux étapes sont communes aux métabolismes de tous les médicaments : ce sont la diffusion et l'élimination. La résorption et les transformations n'existent que pour certaines voies d'administration et pour certaines molécules. On peut en effet éviter le temps de résorption en administrant le produit par voie intraveineuse, d'où une efficacité quasi immédiate.

D'autre part, certains médicaments ne sont pratiquement pas transformés dans l'organisme l'élimination ayant alors lieu exclusivement par voie rénale.

La résorption, période initiale du métabolisme, correspond au passage du médicament dans le sang à partir de la forme pharmaceutique et de la voie d'administration utilisées. On décrit ainsi différents types de résorption : digestive, cutanée, musculaire, sous-cutanée, correspondant aux administrations orale, locale ou parentérale des formes pharmaceutiques correspondantes. La résorption est considérée comme totale ou partielle selon que la quantité administrée est ou non complètement résorbée.

La diffusion est l'étape dans laquelle le médicament se répartit dans tout l'organisme par l'intermédiaire de la circulation sanguine. Qualitativement, il s'agit d'un phénomène général ; tout tissu ou organe reçoit une fraction de la dose administrée, proportionnelle au débit de sang qui l'irrigue. Quantitativement, la répartition du médicament entre le sang et les différents tissus est fonction de leurs gradients de concentration, de leurs capacités respectives de fixation et de la liposolubilité de la molécule.[...]

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Écrit par

  • : responsable du centre de pharmacologie au centre hospitalier intercommunal de Créteil
  • : chef du laboratoire de pharmacologie et toxicologie au centre hospitalier intercommunal de Créteil
  • : docteur en médecine, professeur de pharmacologie clinique à la faculté de médecine et de pharmacie de Besançon
  • : docteur en pharmacie à l'université de Paris, docteur ès sciences physiques, membre de l'Académie nationale de pharmacie
  • : professeur de pharmacologie, chef du laboratoire de pharmacocinétique et toxicologie de Toulouse
  • : docteur en médecine, docteur ès sciences, professeur à la faculté de médecine Broussais-Hôtel-Dieu
  • : professeur honoraire de pharmacologie à la faculté de médecine de Paris-XII-Créteil, membre de l'Académie nationale de pharmacie, membre de l'Académie nationale de médecine

Classification

Pour citer cet article

Edith ALBENGRES, Jérôme BARRE, Pierre BECHTEL, Jean-Cyr GAIGNAULT, Georges HOUIN, Henri SCHMITT et Jean-Paul TILLEMENT. PHARMACOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Distribution d'un médicament - crédits : Encyclopædia Universalis France

Distribution d'un médicament

Courbe de décroissance plasmatique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Courbe de décroissance plasmatique

Cytopénies médicamenteuses - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cytopénies médicamenteuses

Autres références

  • ADRÉNALINE

    • Écrit par Jacques HANOUNE
    • 3 565 mots
    • 2 médias
    ...Adrénaline et noradrénaline exercent de nombreux effets physiologiques sur leurs tissus cibles (cf. infra). Ces effets sont souvent de nature opposée. Une première classification proposée par Ahlquist en 1948, sur la base de l'action relative d'une série de cinq amines sympathomimétiques, a divisé ces...
  • ALCALOÏDES

    • Écrit par Jacques E. POISSON
    • 5 686 mots
    • 5 médias
    Les alcaloïdes jouent toujours un rôle important, comme principes actifs des médicaments, malgré l'essor des produits de synthèse. Ils sont utilisés soit tels quels, soit sous forme de dérivés plus actifs, mieux tolérés par l'organisme, ou manifestant des effets différents. Ils ont souvent servi de...
  • ANESTHÉSIE

    • Écrit par Francis BONNET, François CHAST
    • 4 117 mots
    • 2 médias
    En 1860, à Göttingen, Albert Niemann (1834-1861) isola, à partir d'un extrait de feuilles de coca, un alcaloïde qu'il baptisa cocaïne et qui fut considéré comme un simple stimulant, voisin de la caféine. À Vienne, Carl Koller et Sigmund Freud avaient constaté que les cristaux de...
  • ANTIAGRÉGANTS PLAQUETTAIRES

    • Écrit par Jacques CAEN, Jean-Luc WAUTIER
    • 689 mots

    Les plaquettes ont un rôle dominant dans la genèse des thromboses artérielles et de l'athérosclérose, en intervenant au moins sur l'altération endothéliale ou sous-endothéliale, la prolifération des cellules musculaires lisses, ce qui a conduit à l'utilisation et à la rationalisation...

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Voir aussi